Deux femmes, deux musiques différentes. L’influence latino pour Maya et celle de la chanson française pour Noemi. Et puis un clip live des One Republic pour finir. Voilà que ce nous vous proposons cette semaine ! 

Notre sélection

Santié Papang – Maya Kamaty

Première piste, première claque. Un mélange de musique latino et de jazz, une voix sensible, aérienne, présente. Et surtout une émotion bien palpable, parfaitement tangible. Bon ok, ok, ils ont mis le titre le plus inspiré au début de la galette, on connaît la recette. Poursuivons notre travail de chroniqueur. Tiens, écoutons Son Zié. Un picking léger, des choeurs tout de douceur confectionnés, une voix qui sort un peu de sa réserve pour des intonations volontaires, presque rock. Mais c’est un CD diabolique, chaque morceau renouvelle le genre, chacun nous surprend par sa construction, par sa réalisation. Comme un Refrain nous prend au bide, lui, dans détours. Maya nous montre encore une autre facette de sa voix. Chaussez le casque, poussez les potards dans le rouge, vous décèlerez une finesse incroyable, une fragilité à peine sensible, ce genre de fêlure qui rend une voix émouvante. Parlons de Ti Kok. La construction à la guitare nous fait un peu penser au John Butler Trio. Les syncopes donnent un rythme d’enfer à l’ensemble. 

Les mélodies sont inspirées, les phrasés sont ciselés, les arrangements accouchent d’un équilibre fantastique. Et puis ce qui force le respect, c’est cette faculté à nous proposer des chemins de traverse, des accords audacieux, des dissonances qui nous sortent des schémas classiques (ces mêmes lieux convenus que l’on rencontre parfois aussi dans la musique latino). Les genres sont mélangés même si le sud est bel et bien présent. 

La musique peut être habile, envoûtante sans être commerciale, sans tomber dans la facilité. Une bien belle leçon. Merci.

Latino, jazz  – Label : Atmosphériques – octobre 2014 – http://www.facebook.com/MayaKamaty

Les Pays Humides – Noemi 

Noemi nous livre ici une galette aux allures de plaisir sucré, enfin au début. Les premières mesures donnent une impression de légèreté teinté d’un petit côté mutin. Mais si l’on creuse un peu, on se rend compte que les choses sont plus sombres que cela. Les textes nous parlent du quotidien, des choses simples et compliquées à la fois, tout ce qui nous touche, tout ce qui fait tourner le monde. Il faut bien dire que l’on préfère les moments où l’artiste est plus introspective comme sur Les Pays Humides. Non pas que Coeur Chiffon ne nous atteigne pas, simplement on se sent plus transporté par Les Ballerines. Noemi y livre une voix de cristal, pleine de sensibilité. Les paroles deviennent alors percutantes, plus violentes même. Dans un autre registre, Bosphore arrive à nous surprendre avec ses tonalités orientales et sa basse lourde. Les alliances y sont savoureuses.  

Les arrangements sont loin d’être traditionnels. L’artiste tente quelques incartades électro vintage, et c’est plutôt pas mal. On a le goût des synthés aux sonorités improbables, parfaits pour donner du relief à un morceau. Oui il y a une vraie prise de risque et c’est aussi ça la musique.

En tout cas, Noémi nous livre ici un premier album surprenant. 

Chanson  – Label : MademoiselleArtis – octobre 2014 – http://noemi.cc

Vidéo de la semaine 

Comme vous avez pu le voir, on vous a proposé un clip live de Noemi. Car oui, la musique est encore meilleure quand elle est sur scène. Du coup, on vous livre ici le dernier clip des One Republic avec leur tube Couting Stars, en live en Allemagne et ça déménage.