Notre ami Kirby découvre dans son pays un haricot géant, comme celui de l’aventure de Jack. Le haricot en question a embarqué divers endroits du monde de Kirby, y compris sa maison, et un méchant du nom de Taranza a même kidnappé le roi DaDiDou. Ni une, ni deux, Kirby et son aérophagie décident donc de sauver tout ce petit monde.
Passons très rapidement sur les annexes du jeu, un jeu de rythme, un jeu de combat en multi, une succession de boss, et le fait de refaire le jeu avec DaDiDou, qui n’ont pas vraiment d’intérêt, pour aller là où tout se passe : le mode histoire. D’abord, il est long, et même très long, puisque si vous comptez le finir à 100% vous pouvez compter plus de 10 heures ce qui, par les temps qui courent, devient rare. Et surtout, ces heures, vous ne les verrez pas passer !
D’abord, le jeu est mignon, mais alors mignon ! Tout est pastel, les ennemis ont un design à croquer, boss y compris, tout est coloré à souhait, les décors sont fins, les animations réussies, aucune fausse note dans l’environnement, que vient renforcer une ambiance musicale évidemment du même acabit, avec des mélodies entraînantes sans être pénibles ni répétitives. Les décors sont toujours recherchés, et on passe d’un monde glaciaire à un coffre à jouet en passant par une vieille bicoque avec un égal plaisir.
Mais là où le jeu est le plus impressionnant, c’est par le fait qu’à un moment on finit par se dire « et bien voilà, ce n’est pas compliqué de faire une 3d correcte bon sang de bois! ». Kirby TD ne va pas chercher des effets alambiqués ou que sais-je encore, il va simplement utiliser la 3D de manière intelligente, en mettant ainsi plusieurs plans en parallèle entre lesquels Kirby va trimballer son derrière joufflu, y compris pour certains combats contre les boss qui vous exigeront de changer de plan régulièrement, des éléments sembleront sortir de l’écran : tout est fait pour que le joueur soit immergé dans l’action, et avec les ficelles les plus simples (encore une fois, les éléments qui sortent de l’écran, ça parait simple, mais ça marche à tous les coups), les p’tits gars de chez Hal Laboratory ont fait un boulot malicieux et remarquable.
De la même manière, ce double plan est toujours astucieusement utilisé : parfois, il sera utilisé pour afficher un miroir dans lequel vous verrez des ennemis invisibles. A d’autres, Kirby aura un canon qui lui permettra de bombarder l’autre plan pour vaincre ses ennemis (et préparer ainsi son passage, notamment lorsqu’il porte une clé et perd ses pouvoirs…) ou des rayons lasers qui frappent l’autre plan. Tout au long du jeu, les surprises s’accumulent, toujours bienvenues, et du coup on ne s’ennuie tout simplement jamais.
On retrouve encore ce goût de l’invention dans le level design, brillant. Les joueurs les plus jeunes pourront, sans trop de difficulté, traverser le jeu en ligne droite. En revanche, dès lors que l’on cherche à fouiller les coins et recoins, les passages secrets, on va trouver des chemins obscurs de traverse, et dans ces passages-là, destinés par essence aux joueurs plus aguerris, la difficulté franchira un petit palier. Rien de fou, mais de quoi satisfaire les joueurs les plus exigeants et requérir un petit supplément de doigté et de concentration.
Et bien sûr, que serait Kirby sans transformations ? En avalant certains ennemis, Kirby peut leur voler leurs pouvoirs, et devenir un ninja, un rocher, un artiste de cirque, un magicien, et même Link, parmi un nombre énorme de déguisements, lesquels devront par ailleurs être parfois choisis et conservés pour débloquer un passage secret… Mention spéciale à la transformation hypernova, dans laquelle Kirby pourra bouffer tout et n’importe quoi comme un aspirateur géant sous amphétamines, jusqu’à parfois avaler le décor pour révéler un nouveau niveau ou une nouvelle partie du décor !
Et tout cela se divise avec un talent qui ne se dément jamais au long des six mondes du jeu, eux-même subdivisés en niveau dans lesquels vous devrez trouver un certain nombre de gemmes. Toutes ne sont pas nécessaires pour débloquer les boss et les autres niveaux, mais les joueurs les plus acharnés se lanceront évidemment dans la chasse… Chasse qui d’ailleurs permet d’accéder à des niveaux survitaminés, plus difficiles mais aussi très gratifiants. A noter que chaque niveau se termine par un mini-jeu de réflexe avec un canon, dont l’utilité n’est pas flagrante mais qui ne perturbera pas votre plaisir. Enfin, relevons que le joueur acharné pourra se lancer dans une quête frénétique de porte-clés, qui ne servent à rien à part servir de collectionnables, et qui justifieront de revenir encore et encore dans de précédents niveaux pour trouver ce fichu bidule qui vous échappe.