Ce titre d’Action-Aventure Story-Driven a donc été réalisé par Myrkur Games, une équipe fondée en 2016 par le trio Daníel Arnar Sigurðsson, Friðrik Aðalsteinn Friðriksson et Halldór Snær Kristjánsson -également CEO (PDG)- s’étant rencontré à l’université de Reykjavik alors qu’ils étudiaient le développement de jeux vidéo. Par ailleurs, Myrkur Games a emménagé dans un nouveau studio au cours du début de l’année 2021, plus précisément à Reykjavik justement, en Islande.
Composé aujourd’hui d’une quarantaine de personnes, ils étaient seize avant de collaborer avec Deep Silver/Plaion, l’équipe a travaillé sur son premier « AA » (Echoes of the End) avec des talents provenant de CCP Games, Ubisoft, Supermassive, The Bearded Ladies ou encore Massive Entertainment. Le studio a pour objectif d’allier un gameplay palpitant, des histoires originales, en bref leur leitmotiv correspond à la simplicité, la personnalisation et l’intelligence. Pour tenter d’y parvenir, l’espace du studio comprend un système de photogrammétrie, une installation de capture de mouvements ultramoderne, une cabine de doublage ou encore des drones. C’est avec ces éléments qu’ils ont donc conçu leur tout premier jeu : Echoes of the End dont il est question aujourd’hui pour cette critique. Ce que l’on peut déjà vous dire, c’est que l’univers choisi est vraiment intéressant.
Univers intéressant
Cette épopée nous emmène sur les terres des développeurs, c’est-à-dire l’Islande, dans une interprétation Heroic Fantasy. Nous évoluons ici dans l’Empire d’Aema ayant subi la guerre civile du Déclin. Depuis lors, les différentes nations (ou pays) cherchent à devenir l’héritière de l’Empire et se le disputent à travers de nouvelles batailles, et ce même si la guerre est censée avoir été « officiellement terminée ». C’est dans cette tension palpable que l’on suit Ryn (que l’on incarne), qui est ce que l’on appelle une Vestigiale. Autrement dit, la jeune femme possède la faculté de pouvoir utiliser la magie sans nécessiter une quelconque aide extérieure (un objet particulier type focaliseur). Néanmoins, cela a un prix puisque cette magie bien que puissante, est aussi très instable. Après un indicent survenu il y a des années, Ryn retrouve son frère Corwyn alias Cor mais après un malheureusement concours de circonstances, ce dernier se fait enlever… La jeune femme part évidemment à sa recherche tout en devant lever le voile sur un complot menaçant le monde d’Aema.
Ce sera tout pour le résumé du scénario afin de ne pas en dire outre mesure. Et même si certains événements restent prévisibles pour le genre et le type Heroic Fantasy, on apprécie le soin apporté par Myrkur Games à leur univers avec des thèmes se dévoilant au fil de l’intrigue. Mais aussi sur les environnements visités ou les informations retranscrites dans un journal apportant d’ailleurs plus de corps à l’ensemble. C’est pareil pour les lettres disséminées çà et là que l’on récupère au fil de nos pérégrinations. Les personnages ne sont pas en reste, notamment le traitement effectué sur le passé de Ryn, de son évolution par les interactions avec les autres par exemple. On aurait juste apprécié un ensemble un peu plus de l’ordre du naturel à travers certaines séquences.
Une base solide de gameplay
Si l’univers reste donc attrayant malgré un côté déjà vu de la trame, le gameplay lui se veut accessible, tout en empruntant une construction à l’ancienne (même si cela se pratique encore aujourd’hui).
En d’autres termes, en plus de plusieurs choix de difficulté influant sur la récupération de PVs ou encore le nombre de checkpoints disponibles, Echoes of the End, soft d’Action-Aventure Story Driven donc, se vit au travers de plusieurs chapitres. Des chapitres nous menant dans plusieurs lieux possédant un axe relativement linéaire pour la progression, avec toutefois des embranchements un peu plus ouverts pour les combats ou encore la récupération de coffres. Cette « mini exploration » qui n’en est pas vraiment une, permet alors de découvrir des objets utiles augmentant notamment le nombre de PVs maximum ou encore des bribes de journaux servant à étoffer la partie narrative avec des événements passés,…
Outre ces chemins alternatifs faisant office d’exploration, le titre alterne avec des combats (on y reviendra plus bas), des phases de plateformes assez classiques avec des sauts, le fait de tenir en équilibre, de se mouvoir sur des parois, ou encore de déplacer des éléments à l’aide de pouvoirs innés de Ryn (la magie déjà évoquée dans la partie dédiée au scénario) mais aussi des énigmes divertissantes et bien conçues. On pense notamment à leur résolution en se servant de notre compagnon de route pour allumer une torche par exemple, et bien-sûr des énigmes utilisant les pouvoirs de notre héroïne Ryn (déplacer des éléments,…). Des pouvoirs évoluant avec le temps et l’évolution du fil narratif. Difficile d’en évoquer plus sur cette partie sans passer par des spoilers d’énigmes, ce qui serait très mal venu de notre part, étant donné que ces facultés en question type « explosions » sont également disponibles à l’utilisation durant les affrontements.
Des combats méritant quelques ajustements
Parlant des affrontements justement, il est maintenant temps d’évoquer le système de bataille en temps réel de l’aventure. Il y a ainsi un mélange entre de belles et bonnes idées, des éléments manquant un peu d’exploitation mais aussi quelques soucis nuisant à une expérience la plus optimale possible. Outre le fait que Ryn puisse donner l’ordre à un acolyte d’utiliser sa spécialité/son pouvoir, la jeune femme se bat principalement à l’épée avec des frappes rapides, une esquive, une roulade ainsi qu’une feature de garde et parades parfaites. Ces dernières étant plus ou moins sujettes à une fenêtre de dextérité précise selon la difficulté choisie.
Avec cette base relativement classique s’ajoutent les pouvoirs de Vestigiale de la demoiselle liés à une jauge de Mana. Ces magies sont très efficaces, à l’instar du fait d’envoyer valser des ennemis dans le décor ou contre un autre opposant afin d’effectuer des dégâts de collision ou encore de la magie d’explosion. On profite aussi d’autres styles de facultés (que l’on vous laisse découvrir) et même d’un drain de PV lié à une autre jauge spéciale. Il est juste dommage que ces pouvoirs puisent une énorme quantité de mana, car pour s’en servir à nouveau il faut attaquer les adversaires.
Dans l’idée ce n’est pas sorcier, mais la pratique est parfois plus délicate à cause d’un lock qui n’est pas fixé comme cela aurait dû l’être, quitte à se désactiver tout seul ou se fixer sur un élément du décor et non plus sur l’opposant en question. Cela n’arrive pas tout le temps mais il est préférable de garder les ennemis en face de soi et de « prévoir » les mouvements de la caméra pour éviter un maximum de déconvenues. Un point très regrettable car les possibilités de Ryn évoluent avec le temps et plusieurs arbres de compétences entre l’épée, magies de Vestigiale ou encore renforcement du personnage. On reste donc un peu frustré, alors que pourtant l’ensemble a encore du potentiel non exploité et des boss délicats (surtout en difficulté maximale).
On a presque l’impression d’être devant un AAA
Continuons cette critique par l’enrobage graphique, technique et bien entendu sonore. Pour rappel, Echoes of the End est ce que l’on appelle un titre « AA », les développeurs ont utilisé le moteur Unreal Engine 5 pour le rendu global. Clairement, même avec son appellation double A, on est très agréablement surpris par la palette esthétique, les lieux représentant l’Islande que l’on visite (notamment réalisés avec la photogrammétrie,…) profitent de somptueux panoramas et d’effets de lumière/ombrage vraiment bien utilisés, à tel point que l’on en oublie parfois que nous ne sommes que face à un premier soft indépendant de l’équipe. De même pour les tenues des personnages, leur design général ainsi que le bestiaire ou encore les portraits dessinés visibles à partir du menu (journal) dédié.
Néanmoins, comme dit tout à l’heure ce n’est pas encore parfait, le studio possède selon nous une marge de manœuvre pour progresser. On pense par exemple aux animations globales (sauts, expressions faciales,…) qui sont parfois trop brutes et scriptées, un élément qui pourrait / aurait pu être plus naturel en y ajoutant des frames d’animation supplémentaires. Dans le même ordre d’idée, entre certains moments de beauté, on regrette qu’une partie des textures soient clairement en deçà en étant juste floues, nous avons aussi rencontré des murs invisibles et quelques retours au menu de la console inopportuns. Enfin, juste avant de passer à la partie sonore précisons que le soft est accessible en mode Qualité et Performance (le second choix étant à privilégier si vous préférez jouer en framerate élevé) et profite du HDR. Par contre sur PS5 il ne nous a pas été possible de faire des modifications associées concernant la luminosité dans le menu Vidéo des paramètres, l’option étant expliquée sur la droite mais complètement absente au centre…
Concernant l’axe sonore, les bruitages sont bien réalisés tout comme les thèmes musicaux, très souvent dans la discrétion, accompagnant bien l’expérience vécue. Pour finir, les doublages (en anglais) sont de qualité et les sous-titres en français.
Testé sur PS5 avec un code fourni par l’éditeur