Annoncé à l’E3 2010, le monstrueux bébé de David Jaffe (le papa de God of War) revient en force sur Playstation 3 après une longue absence depuis l’ère Playstation 2. Une fois le jeu lancé, la première cinématique visionnée et la première partie jouée, pas de doute il s’agit du seul et unique Twisted Metal ! Série très populaire outre-Atlantique, on ne peut pas dire qu’il en soit de même chez nos intellectuels hexagonaux. S’agit-il de l’épisode du renouveau ? Réponse dans notre test !
Sweet Jesus !
Comment pourrions-nous résumer Twisted Metal en quelques mots ? C’est assez simple : une ambiance et une histoire glauques, couplées à des combats automobiles et semi-aériens extrêmement bourrins ! Pas de doutes, la série tient ses promesses en nous catapultant dès les premières minutes de cinématique auprès de l’emblématique et terrifiant Sweet Tooth. Espèce de clown dégénéré qui semblerait tout droit sorti d’un film de John Carpenter ou de Rob Zombie, Sweet Tooth est le premier des trois personnages que le joueur est ammené à incarner. Le personnage tient la route et on découvre progressivement et non sans une certaine gêne, sa vie de tueur en série et surtout les raisons qui l’ont poussées à s’inscrire au tournoi Twisted Metal. Toujours organisé par le mystérieux et terrible Calypso, ce tournoi permettra à son vainqueur de réaliser le souhait de son choix, aussi fantasque ou terrible soit-il ! Attention à ce que vous demandez… S’agissant de Sweet Tooth, une seule chose l’obsède : retrouver la seule victime qui ne lui ait jamais échappé, une jeune femme que la vie n’a pas gâté…
L’histoire du mode solo se divise en trois scénarios, chaque tiers de jeu correspondant à un personnage fraîchement inscrit au tournoi : Sweet Tooth, Mr. Grimm et Doll Face. On est bien loin des 12 personnages du dernier opus, c’est bien dommage, mais l’essentiel est assuré et c’est bien suffisant. Soyons honnêtes, côté ambiance le compte y est, les cinématiques font leur part du boulot en nous plongeant dans cet univers dérangé, le reste devant être assuré sur le terrain le volant dans une main et l’autre sur la gachette !
A vos armes, prêt, feu… Explosez !
Twisted Metal c’est avant tout des combats de rue explosifs, seul ou en multi, très voire parfois trop bourrins. En solo, le mode « aventure » se divise en une multitude d’arènes ou de courses en mode « Death-Match ». Pour cela vous avez le choix entre plusieurs véhicules soigneusement tunés pour l’occasion, chaque véhicule ayant des caractéristiques qui lui sont propres : résistance, vitesse et puissance de feu. A vous donc d’opter pour le véhicule le plus adapté à la situation, sachant que dans certains niveaux il vous est possible d’en choisir trois, un passage en cours de partie par votre garage étant possible afin de repartir avec un véhicule flambant neuf pendant que l’autre se fait soigneusement réparer en attendant votre éventuel retour. A vous donc de jongler intelligement entre vos trois véhicules afin de laisser suffisamment de temps aux deux véhicules restés au garage de se réparer.
Chacun des véhicules dispose d’une attaque spéciale qui lui est propre (lance-flamme, têtes de clowns explosives, etc…) en plus des nombreuses autres armes qu’il vous sera possible de récolter pendant les combats (missile guidé, roquettes et autres joyeusetés), des bonus parsemés un peu partout (vie, bouclier, etc…) et de vos quelques pièges (mines). A vous alors de venir à bout de vos ennemis, que ce soit contre une multitude d’autres véhicules ou contre des boss parfois très imposants.
La prise en main est plutôt bonne et simple mais pas forcément très facile à maîtriser au début. Un court passage par la case « entraînement » devrait ainsi vous faire gagner de précieuses minutes et vous éviter les prises de tête et la frustration d’une découverte des commandes « sur le tas ». Une fois cette prise en main maîtrisée, on retrouve un gameplay nerveux avec des bolides, au sol comme en l’air, qui répondent au doigt et à l’oeil, essentiellement grâce au « méga dérapage » qui vous permet en toute occasion d’opérer des virages à 180 degrés en toute simplicité. C’est alors parti pour une chasse à l’ennemi sans jamais perdre la carte de vue, véritable petit radar parfois indispensable pour retrouver la trace d’adversaires un peu trop fuyards. Mais rassurez-vous, bien souvent c’est vous qui serez pris en chasse, le jeu se transformant alors en lutte pour votre survie, surtout lorsque votre jauge de santé commence à être sérieusement entâmée.
Le jeu est répétitif mais propose suffisamment de variété pour ne laisser de place à l’ennui. Le mode « cage » par exemple limite le terrain de jeu à une portion de terrain matérialisée par une grande cage lumineuse, laquelle change d’emplacement régulièrement, vous obligeant ainsi à vite la rejoindre sous peine de quoi, une fois le seuil de tolérance passé, chaque seconde supplémentaire passée en dehors pourra s’avérer mortelle, votre jauge de vie ne cessant alors de diminuer. En plus du traditionnel Death-Match contre de multiples adversaires vous devrez faire face à des boss assez coriaces qui ne se laisseront vaincre que d’une façon bien précise ou bien arriver en tête d’une course où, comme vous l’imaginez, tous les coups sont permis ! Attention cependant, le jeu perd parfois en visibilité et en précision lorsque vraiment ça devient trop bourrin. Mieux vaut s’écarter alors pour revenir de plus belle.
Il faut ajouter à cela une multitude de terrains de jeux assez voire très étendus proposant une architecture bien pensée et riche pour les combats et vous comprendrez qu’il y a là de quoi s’amuser. Entre les passages secrets, les passages souterrains, les intérieurs d’immeubles ou encore les combats aériens de toit en toit ou en plein sur le périphérique, Twisted Metal nous offre là une aire de jeu idéale pour se dézinguer à tout va. Dommage pourtant que le mode solo soit assez court, alors même que la difficulté et donc le challenge sont au rendez-vous. On ne peut pas non plus ignorer une certaine répétitivité bien regrettable.
C’est là qu’intervient l’une des forces du jeu : son mode multi-joueur ! A vous les parties hors-ligne ou en ligne avec vos amis. Non seulement il est possible de terminer le mode solo en coopération, mais en plus il est possible de jouer à 4 en écran-splitté avec, en plus du mode Death-Match, les modes « Chasse », « Dernier Homme Debout » et « Explosion Nucléaire » avec ou sans bots. Il en sera de même en ligne, accompagné ou non de vos amis en écran-splitté pour des parties par équipe jusqu’à 16 joueurs. On retrouve là du fun à l’ancienne et des fous rires à foison !
Des couteaux pleins les yeux !
Des environnements aussi étendus ont malheureusement un prix, celui de graphismes au rabais. Alors attention, là n’est absolument pas le principal intérêt de Twisted Metal. Avec ou sans graphismes extraordinaires le résultat aurait été peu ou prou le même. Mais il faut tout de même relever ce point, la modélisation des villes laissant parfois franchement à désirer et la palette de couleurs, très terne, n’étant pas des plus réjouissante, bien qu’elle colle à l’esprit du jeu.
Et puis comme nous l’avons vu, du côté de la prise en main, Twisted Metal assure ! La bande-son n’est quant à elle pas en reste avec des musiques qui déménagent, exactement ce qu’il nous fallait pour trucider à tout va.
En conclusion
Twisted Metal marque le retour de la série en forme correcte. Ne vous attendez pas au jeu du siècle, certains aspects ayant malheureusement été bâclés : durée de vie, graphismes, variété. On auraît aimé découvrir plus de nouveautés plutôt que de découvrir un jeu finalement très proche de l’opus Playstation 2.
Pour autant, on ne cache pas un certain plaisir à redécouvrir les sensations et le fun d’un jeu bourrin à l’ancienne. Avec une prise en main bien ficelée, un challenge à la hauteur, des arènes techniques et un multi-joueur complet, les amateurs de combats musclés devraient y trouver leur compte et c’est déjà pas mal !