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Mirror’s Edge Catalyst : Nouvel envol ou chute libre ?
Keep the faith

NOTE DE MaXoE
4
VOTE DES LECTEURS
1 / 52 / 53 / 54 / 55 / 5
Lors de sa sortie en 2009, Mirror’s Edge n’avait pas forcément fait des étincelles en terme de ventes. En revanche, le titre avait bénéficié d’une certaine aura et de nombreux gamers s’étaient entichés des aventures de Faith Connors et de ses prouesses acrobatiques. Il faut dire que Mirror’s Edge sortait des sentiers battus en proposant un pur jeu de parcours et de run, vous transformant en une sorte de Yamakasi du futur, de surcroît particulièrement sexy. Une suite était donc attendue et après une gestation tumultueuse, Dice nous propose enfin les nouvelles aventures de Connors sous forme de préquelle. Un, deux, trois, courez !
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1434032049-8503-jaquette-avantUn univers aérien

Mirror’s Edge Catalyst propose donc de revenir sur les événements se déroulant avant le premier opus avec la ferme intention d’approfondir le personnage de la charismatique Faith Connors. L’action prend toujours place dans la gigantesque et aérienne cité de Glass, sorte de mégalopole vaguement futuriste régie par un gouvernement franchement autocratique et des forces de sécurité omniprésentes. Nous sommes loin ici d’une cité comme celle du Los Angeles de Blade Runner : pas d’atmosphère sombre et crasseuse mais au contraire un univers épuré dont l’azur est zébré par des phalanges de gratte-ciels. Rien à dire, la licence possède une forte identité visuelle et à bien y réfléchir, il n’existe pas vraiment d’équivalent dans la production vidéoludique actuelle.

Nous retrouvons donc Faith qui va rapidement s’acoquiner avec la résistance luttant contre l’organisation sécuritaire qui sévit dans la ville de Glass et annihile toute liberté. C’est un peu le même pitch que le 1984 d’Orwell ou le TXH 1138 de Lucas, à savoir une vision assez sombre de la société gangrenée par la tentation ultra-sécuritaire et totalitaire. Soyons francs, le scénario développé par cet opus n’est guère plus ébouriffant que celui du titre originel. C’est une accumulation de situations attendues, de poncifs et de personnages caricaturaux. La trame scénaristique a au moins le mérite de nous gratifier de cinématiques et de cut-scenes franchement convaincantes hormis une VF un peu bâclée. Faith fait toujours partie des fameux Messagers, ces « facteurs » qui voltigent de toit en toit pour assurer des convoyages divers et variés en tout anonymat sachant que les moyens de télécommunications « classiques » sont étroitement filtrés et surveillés. Ceci implique inévitablement des qualités acrobatiques hors-normes ce qui tombe bien puisque Mirror’s Edge Catalyst reste avant tout un jeu de free run urbain et surtout aérien. Ne comptez pas voir une seule seconde le plancher des vaches !

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Copier ou ne pas copier : ce n’est plus vraiment la question

Mirror’s Edge Catalyst vous propose une expérience a priori grisante en vous permettant de voltiger, de glisser et de vous balancer par delà les toits et les poutrelles. L’idée d’ensemble est d’aller le plus vite possible et de toujours bénéficier de votre élan pour vous affranchir des lois de la gravité, lois qui se rappelleront néanmoins à votre bon souvenir en cas d’erreur. Car dans ce cas, c’est le grand plongeon et une mort rédhibitoire. A l’aide d’une palette de mouvements qui vont de la réception en roulade au wall run, vous serez capable de bien des prouesses ! Ceci dit, à l’inverse du premier opus, toutes ces possibilités ne seront pas accessibles dès le début du jeu. En effet, à l’instar d’un grand nombre de titres actuels, vous serez soumis aux exigences d’un arbre de compétences qui libérera petit à petit des mouvements avancés. Et c’est là la première d’une suite d’erreurs qui vont faire de Mirror’s Edge Catalyst un jeu frustrant voire très moyen par moments. En effet, Dice a clairement voulu faire de ce nouvel épisode un titre « à la mode » en reprenant toutes les ficelles des hits de ces dernières années. A commencer par ce fameux arbre de compétences qui n’a pas vraiment de sens dans le cas qui nous intéresse : pourquoi donc limiter la liste des mouvements disponibles dans un jeu qui justement se base sur une illusion de liberté totale ? Du coup, le joueur avide de sensations fortes doit réfréner ses ardeurs en attendant de pouvoir enfin libérer les chevaux et s’autoriser des runs vraiment excitants.

Le système de combat a également été revu avec une très bonne idée et malheureusement quelques écueils. En effet, les affrontements prennent en compte la prise d’élan pour optimiser vos impacts et terrasser rapidement vos adversaires. En revanche quand les rixes deviennent plus statiques, le tout est bien moins performant avec un gameplay mollasson et des forces de sécurité dont l’IA frise la débilité profonde.

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Une prétendue liberté qui fait mal

Autre nouveauté de cet opus : à l’inverse de son prédécesseur qui alignait des missions dans des environnements bien définis et calibrés, Mirror’s Edge Catalyst a également cédé aux sirènes du monde ouvert. Enfin plus ou moins ouvert comme nous allons pouvoir le constater. On retrouve donc le fameux gimmick des Far Cry ou des Assassin’s Creed, à savoir des missions principales qui se déroulent systématiquement dans des niveaux « fermés » et dans lesquels les parcours sont clairement et savamment anticipés. Et dans ce cas, tout se passe à merveille. Tout en étant conscient d’être gentiment amené d’un point A à un point B, nous pouvons guider Faith dans sa course avec quelques possibilités de chemins alternatifs et aucun bug ne vient nous dégriser. Et puis, il est aussi possible de compléter une foule de petites tâches annexes. A la cueillette de plantes médicinales ou de gibiers à chasser d’un Far Cry Primal succèdent ici des convoyages de colis ou d’autres petites missions qui finissent par s’empiler et toujours se ressembler. Au bout d’une heure, le joueur aura un peu l’impression de refaire la même chose ad nauseam.

Mais le plus gênant est que ces missions annexes se déroulent dans ce fameux « open world » qui n’en a que le nom. Que dire ? C’est un peu la foire aux bugs et aux incohérences : des culs-de-sac, histoire de bien vous rappeler que monde ouvert ne veut pas dire infini, des chutes mortelles de deux mètres alors qu’il est parfois possible de procéder à des réceptions improbables et j’en passe. On meurt bien trop souvent en se posant  une question récurrente : « Mais pourquoi donc ce n’est pas passé ? ». Question qui restera sans réponse. Alors pour pallier à cet écueil, il est toujours possible de s’en remettre à une fonction GPS qui fait bien plus que de vous indiquer une direction puisqu’un tracé rougeâtre vous devancera systématiquement et que des zones se mettent en surbrillance pour vous indiquer les points de passage. Mais dans ce cas, où se trouve la prétendue sensation de liberté ?

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Un miroir pour sept ans de malheur

A ce stade, on est bien forcé d’être un tant soit peu dubitatif face aux incohérences et aux imperfections du titre. Malheureusement, il reste à évoquer un dernier point très négatif. Dans leur élan et leur volonté de « coller » aux tendances du moment, Mirror’s Edge Catalyst intègre dans son gameplay l’usage d’un grappin. Le grappin, c’est un peu la tarte à la crème du jeu vidéo 2015-2016 : Batman, Just Cause, Far Cry et même Uncharted 4 : ça « grapinne » de partout avec plus ou moins de bonheur. Mais dans le cas présent, le terme de plantage intégral n’est pas excessif. D’habitude, l’emploi d’un tel accessoire s’avère assez simple et la référence en la matière reste la licence des Batman Arkham. Dès que vous approchez un point d’accroche, vous être prévenu et une seule pression vous permet de jouer les monte-en-l’air. Mais Mirror’s Edge Catalyst impose une contrainte proprement hallucinante puisqu’il faudra également se positionner sur un point de départ bien précis pour pouvoir activer le grappin… Dix centimètres à gauche ou à droite et rien ne se passe ! Quelle étrange idée ? Ce qui devait contribuer à la fluidité de l’action ne fait au final que la ralentir !

NOTE MaXoE
4
VOTE DES LECTEURS
1 / 52 / 53 / 54 / 55 / 5

Vous l’aurez compris, Mirror’s Edge Ctalyst est une sacrée désillusion. Le plus gênant n’est pas que le jeu soit médiocre mais que l’on éprouve presque continuellement l'impression que tout était réuni pour produire un grand jeu. Mais à trop vouloir en faire et dans cette tentative un peu ridicule de coller à l’air du temps, Dice loupe tout simplement le coche. Là où le premier opus imposait sa marque et son originalité, Mirror’s Edge Catalyst bafouille un gameplay mal calibré à bien des niveaux. Verdict ? Chute libre !
ON A AIMÉ !
- Une musique new age-electro de très bonne facture.
- Des cinématiques plaisantes et bien réalisées.
- Un background et un game design toujours séduisant.
- Faith.
ON A MOINS AIMÉ...
- Un arbre de compétences inutile.
- Un faux "monde ouvert" bien mal maîtrisé.
- Des bugs, ou du moins des incohérences.
- Un grappin d'une utilisation loufoque.
- Une IA aux fraises.
Mirror’s Edge Catalyst : Nouvel envol ou chute libre ?
Mirror's Edge Catalyst
Editeur : Electronic Arts
Développeur : Dice
Genre : Action- plateformes
Support(s) : PS4
Nombre de Joueur(s) : 1
Sortie France : 07/06/2016

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