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Very Bad Trip, les pervers : Las Vegas

NOTE DE MaXoE
2 / 5
VOTE DES LECTEURS
1 / 52 / 53 / 54 / 55 / 5
Titre bis de Very Bad Trip, The Hangover (« La gueule de bois ») fait encore moins d’effet qu’une biture prise au Schweppes Tonic. En étant plus dégeu. L’Amérique, quoi…

Ado boutonneux et trentenaire attardé. C’est voilà tout, le seul public auquel s’adressent les films de genre comique en provenance des Amériques. Là où le baromètre se situe au niveau de l’entre jambe, où la morale pudibonde étouffe sous les montagnes de string et les pétages de plomb sponsorisés par Red Bull. Au générique : sexe, drogue et petite gloriole. Un phénomène initié dans les années 90 par la collection des American Pie (le 1, le 2, le 3 aussi…) en réaction, puérile donc excessive, aux sommes de produits formatés qu’Hollywood balançait alors sur les écrans. Autant d’outils qui servaient à la socialisation mormonne de l’enclave famille. Oui, vos enfants disent Fuck à la murge, détournent le regard quand une croupe se dandine sous leurs yeux, et buchent jusqu’à pas d’heure pour décrocher un A+ en Chimie. Don’t worry.


Juda pataud

Le pire étant souvent l’ennemi du mal, cette poussée acnéique sur le visage lisse du paysage cinématographique aurait pu s’arrêter, la maturité venue. Non, maintenant, les grands s’y mettent. A commencer par Judd Apatow, ancien vanneur du ghetto juif pour Ben Stiller, passé depuis à la réalisation dans le genre trash élégant (40 ans, toujours puceau, Funny People). Traitrise. Ce bon père de famille est pourtant l’homme d’une seule femme depuis 12 ans, Leslie Mann, actrice qu’il fait tourner sur les plateaux comme dans son lit. On fornique, on fornique. Résultat, l’irrévérence fait des petits : Todd Phillips, new-yorkais lui aussi. L’enfant bizut se passionne depuis le berceau pour le cul dans les dortoirs (Road Trip en 2000, Retour à la fac en 2003). Pour le cul en général d’ailleurs. Son dernier grand coup de speed de la quarantaine ? Very Bad Trip (disponible en DVD depuis le 9 décembre), ou comment quatre mâles se mettent minable à Las Vegas avant le mariage de l’un d’entre eux. 2 millions de rires gras entendus chez nous, au terme d’une longue exploitation en salles l’été dernier.

Une dent en moins dans la bouche du gendre idéal, le beau gosse et sa lèvre esquintée, et l’homme-bison, velu du menton jusqu’aux fesses. Pas franchement le casting d’une comédie musicale produite par TF1. Stu (Ed Helms), Phil (Bradley Cooper) et Alan (Zach Galifianakis) ont choisi Las Vegas pour enterrer profond dans le désert, une nuit seulement, leur existence middle class. Célébrer une dernière fois aussi, la liberté sexuelle de leur pote Doug (Justin Bartha), qui jurera fidélité, le lendemain, à sa future femme Tracy (Sasha Barrese). En attendant, voilà le programme : suite royale et strip-teaseuse. C’est parti pour 24 heures d’une nouba du diable, le top départ étant donné sur le toit de l’hôtel-casino, autour d’un drink un peu trop chargé… 14 heures du mat’. Quatre à la nuit tombée, les mousquetaires de la déconne ne sont plus que trois au réveil. Doug, le marié du jour, a disparu. Bordel ! Phil, Stu et Alan ont beau questionner le tigre dans la salle de bain, ou le bébé dans le placard, personne ne capte rien à la situation. Trou de mémoire complet.


Tu t’es vu quand t’as bu ?

Alors s’engage un road movie tortueux, où à posteriori, ces trois têtes de con vont découvrir ce qu’ils ont réellement fait de leur nuit de débauche. Picole sur picole, mariage en trois minutes chrono, séjour à l’hosto, la bringue avec un mafieux chinois… Agitée, la vie nocturne des garçons. Mais jamais drôle. Very Bad Trip avait cette accroche qui laissait croire que tout était permis. Encore plus à Vegas, mère de tous les vices. La ville du poker, de l’argent et des femmes faciles. Le réalisateur Todd Phillips, scénariste de l’irrévérencieux Borat, voulait même en faire « l’histoire de toutes les gueules de bois ! » Dis, tu t’es vu quand t’as bu ?

Faute d’un scénario suffisamment étoffé, ce road buddy movie enchaine sans incidence les gags re-lou, qui se finissent soit par un gros plan cul serré (Chow le triade, nu comme un ver s’échappant du coffre d’une voiture), soit dans un n’importe quoi ahurissant (que vient faire ici Mike Tyson ?). Au final, la totalité des casseroles que Phil, Stu et Alan se trainent à contre cœur, et donc pas d’empathie possible pour le spectateur, sont carrément zappées d’une séquence à l’autre. Séquence ponctuée le plus souvent par un juron, le drame du stand up américain. Patatra. Au lieu de gagner en dramaturgie, et en cohérence, l’objet Very Bad Trip mollit, endort carrément par son conformisme visuel (Las Vegas vu par Todd Phillips, ça devient Lourdes). Accouchant flasque d’une happy end qui en révèle tant et tant sur cette perverse façon de faire du cinéma. Racoleuse du dehors, tirée à quatre épingles en dedans. L’Amérique, quoi…


DVD Rama – Very Bad Trip (Warner Home Video)

Bien plus que l’enjeu technique, la sortie en DVD d’une comédie laisse présager de bonus à se taper des barres. En qualité, et en quantité. Jusqu’à Very Bad Trip. Passons rapidement sur le traitement visuel (couleurs chaudes et sombres des loupiottes et nuits de Vegas), ou sonore (la reprise du « Candy Shop » de 50 Cent en version baloche ponctue une B.O. sobrement restituée en Dolby Digital 5.1). Un rendu somme toute dans la moyenne. Pas trop grave, après tout, on est là pour se poiler !

En deux coups de télécommande, les menus fichés comme l’as de pique (zéro interactivité ; une seule image fixe en guise d’arrière plan) se déshabillent. Preum’s, « La Carte de la destruction », doc de 15 minutes en forme de making of, qui retrace l’itinéraire des quatre amis pour la vie. Vegas la débauchée dévoile son Caesars Palace, ses danseuses à poil et à plumes. L’ex-terreur du ring, Mike Tyson, qui « joue » son propre rôle, apparait également à l’image. Une brute épaisse visiblement perdue dans le cirque du tournage. Ce sont les acteurs qui en parlent le mieux : « Mike ? Une voix si douce », « Un type incroyablement gentil ». On parle bien du même gars ? Sans commentaire.

Bonus en deuz, la chanson « Three Best Friends », fredonnée dans la caisse du retour par le gros Alan. Un passage copié du métrage puis collé dans les suppléments. Pas d’info additionnelle sur ce tube barbeliviesque, dont la strophe la plus littérairement équivoque parle des « trois meilleurs amis au monde qui traineront toujours ensemble ». Il faut rire ? Tâche que ne remplira pas non plus le sacro-saint « Bêtisier » (7 minutes). Troisième et ultime digestif post movie, où Ed Helms (Stu dans le Trip) passe le clair de son temps à se faire engueuler, parce qu’il se penche trop lors des prises. Et tout le monde trouve ça drôle. Désolé, pas nous.


Initialement publié le 15.01.2010

NOTE MaXoE
2 / 5
VOTE DES LECTEURS
1 / 52 / 53 / 54 / 55 / 5

Very Bad Trip, l’hallu totale ! Pourtant, promis, je n’ai ingurgité aucune substance illicite. Peut-être eut-il mieux fallu… Mon organisme aurait sans doute réagi différemment à cet étron faussement incorrect, qui plus est bâché dans une réalisation totalement ringarde, entre la réclame pâte à dents et le téléfilm du dimanche après midi. Ça colle et ça ennuie. Vide et sec à la fois, ce shoot imbécile de grand n’importe quoi entre grands écervelés, même pas fun, se torche des deux mains avec la vulgarité et le mauvais goût. Dans une telle (im)posture, comprenez qu’il soit difficile d’applaudir. Dommage, parait que ça porte bonheur…
ON A AIMÉ !
- V.F. sans édulcorant
- L’esprit « virée entre potes »
ON A MOINS AIMÉ...
- Succession de gags complètement zarb’
- …et d’un goût parfois douteux
- Surtout, quand faut-il rire ?
- Vulgarité dans les dialogues souvent gratuite
- Un scénario en toc
- La B.O. hip hop qui saoule
- Las Vegas, la puritaine…
- Participation bidon de Mike Tyson
- Fuck the happy end !
- Very Bad Trip 2 sur les rails...
- L’interface moribonde du DVD
- Des bonus encore moins drôles que le film
Very Bad Trip
Support(s) : Cinéma / DVD
Réalisation : Todd Phillips
Scénario : Jon Lucas, Scott Moore
Casting : Bradley Cooper, Ed Helms, Zach Galifianakis, Justin Bartha, Heather Graham, Ken Jeong, Sasha Barrese
Durée : 1h36
Genre : Comédie
Sortie en France : 24/06/2009
Musique : Christophe Beck
Distribution : Warner Bros. France
Production : Warner Bros, Green Hat Films, Legendary Pictures
Informations complémentaires / A noter : Disponible en DVD et Blu-ray depuis le 9 décembre 2009

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