MaXoE > RAMA > Dossiers > Livres / BD > 4 cases en plus : Le Club des prédateurs (3ème volet) – Le travail graph…

4 cases en plus : Le Club des prédateurs (3ème volet) – Le travail graphique de Steven Dupré

Le Londres victorien a fait l’objet de pas mal d’adaptations en bande dessinée mais aucune peut-être n’a posé aussi bien le cadre de ce qui se joue dans cette première partie de règne de la Reine Victoria où la misère devient galopante et crée une division en deux de la société. Division qui deviendra  criante avec le temps. Dans ce contexte tendu deux jeunes gamins Liz la bourgeoise et Jack le ramoneur vont se rapprocher et peut-être mettre à mal The Bogeyman…

Club Une

Valérie Mangin nous le disait dans l’interview qu’elle nous a accordée (voir notre article précédent), la représentation de la misère du peuple de Londres sous cette première partie du règne de la Reine Victoria était essentiel : (…) le Club est une histoire d’exploitation extrême de l’homme par l’homme. Par elle, je voulais montrer ce qui se passait effectivement au 19è siècle d’une manière certes moins brutale mais tout aussi meurtrière. Je me suis donc placée volontairement au « pire » moment de la révolution industrielle. Pour cela il fallait décrire un cadre sombre avec des ruelles poisseuses emplies de déchets et déjections diverses et surtout représenter des personnages qui portent en eux, sur eux, cette souffrance du quotidien et le double aspect soit de résignation soit de révolte.

Steven Dupré décompose pour nous son travail sur deux planches qui résument assez bien cette ambiance de dénuement, de pauvreté extrême qui se caractérise par une certaine obligation pour les familles de laisser leurs enfants à « l’usine » pour tenter de glaner un peu d’argent pour survivre un jour de plus. Le travail graphique de Steven Dupré passe d’abord par un storyboard qui place le cadre et les angles de vue. La phase de croquis permet de densifier et de poser la scène avant l’encrage. Les couleurs quant à elles ont été confiées, pour ce premier tome, à Roberto Burgazzoli.

La première planche est une scène de rue (planche 12 – page 14) qui possède tous les éléments immersifs : la saleté saute aux yeux et les deux enfants, dont l’un exerce l’activité de ramoneur,  portent des haillons crottés qui symbolisent leur statut social. L’un des deux gamins, assis à même le sol sur la case 2, ne porte pas de chaussures. Dans cette scène il est question de voler pour se nourrir. Le gamin ramoneur indique qu’il n’a pu dérober de victuailles, surveillé qu’il était durant son travail. Le second gamin lui donne son point de vue : C’est mal de voler. Surtout eux : ils nous ont donné des bonbons…

La seconde scène (planche 21 – page 23) montre une usine dans laquelle travaillent des gamins. Un couple, qui n’a pas le choix que de suivre le schéma imposé, se renseigne sur les conditions de travail, et le recruteur de préciser : Ils ne feront que neuf heures de travail avec une heure de pause déjeuner. Pas vraiment des conditions d’épanouissement personnel pour des enfants. D’autant plus si l’on prend le temps d’observer en détail ce qui se joue dans l’usine où les enfants triment sans aucune sécurité. Et à v rai dire la violence règne en maître dans les lieux et les « mauvais élèves » se voient administrés des sévices corporels qui marquent aussi les esprits…

Planche 12 (cliquer sur la première vignette pour agrandir) :

 

Planche 21 (cliquer sur la première vignette pour agrandir) :

Nous vous laissons maintenant avec quelques visuels de recherches de personnages, cadeau de Steven pour vos mirettes en attendant que votre libraire ouvre pour acheter l’album !

Nous vous proposons très vite la critique de cet album coup de cœur de MaXoE !


Sur MaXoE, il n'y a PAS DE PUBLICITÉ Par contre, vous pouvez nous en faire sur les réseaux sociaux







Depuis combien de temps lisez-vous MaXoE ?





Chargement ... Chargement ...