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La BD du jour : La Marque Jacobs de Rodolphe & Alloing

Edgar Pierre Jacobs ne disposait pas jusqu’à présent d’une véritable biographie illustrée. La marque Jacobs que nous proposent le scénariste Rodolphe et le dessinateur Louis Alloing permet de combler ce vide et de revenir sur l’auteur d’un des duos de héros mythiques du 7ème Art, Blake et Mortimer. Un incontournable !

Peu connaissent la vie d’Edgar Pierre Jacobs. Avant d’être l’un des auteurs phares du journal de Tintin qu’il rejoint dès son premier numéro au sortir de la guerre en septembre 1946, Jacobs a touché un peu à tout. Il fut ainsi chanteur d’opéra – baryton, quoique parfois ténor par accident – mais aussi figurant de pièces de théâtre, illustrateur de catalogues pour de grandes enseignes, dessinateur de décor de spectacles ou encore vendeur de tissus. Mais c’est bel et bien le dessin qui lui permet de s’épanouir. A peine âgé de dix ans il griffonnait déjà sur des cahiers des chevaliers ou des héros qui alimentaient son imagination débordante. Même si le temps et les préoccupations du moment pouvaient le faire s’éloigner de cette passion précoce, Jacobs ne devait jamais renoncer à devenir auteur. En 1920 il décroche difficilement un certificat d’études qui lui ouvre les portes des beaux-arts. Il y entre avec son ami Jacques Van Melkebeke, qui deviendra l’éphémère responsable du journal Tintin. Au cours de la seconde guerre mondiale, il est incorporé dans l’armée, mais la déroute face à l’ennemi allemand le ramène bien vite à Bruxelles. Là un coup du sort lui permet de lancer véritablement sa carrière en finissant à sa sauce, pour le journal Bravo, les histoires de Flash Gordon censurées par l’occupant allemand. Il propose en plus de cela sa première véritable histoire illustrée, Le Rayon U, série de SF et d’aventures sous fond d’animaux préhistoriques. La carrière de Jacobs est lancée. Il rencontre peu après Hergé dont le héros Tintin commence à devenir une icône et acceptera de devenir le coloriste officiel de la série. Mais, avec la naissance du Journal éponyme, qui devait lancer parallèlement trois autres récits, Jacobs propose une doublette de héros qui s’imposera au fil du temps Blake et Mortimer…

Avec ce récit qui reprend les grands traits de l’histoire d’Edgar Pierre Jacobs, Rodolphe nous livre un récit sincère reposant sur une lourde documentation mais qui n’exclue pas pour autant l’interprétation notamment sur les derniers moments de sa vie que le scénariste nous présente tristes alors que d’autres pensent le contraire. Il n’hésite pas à évoquer les suspicions de collaboration qui frappaient nombre d’auteurs ayant publiés dans des journaux non censurés, comme il évoque ses histoires amoureuses dont le grand regret de sa vie, Ninie, qui le quitte juste au moment où il commence à sortir de l’ombre mais aussi à se consacrer presque exclusivement à son travail. Le dessin d’Alloing rend un hommage vibrant au maitre de la ligne claire. Il supporte avec aisance le récit documenté de Rodolphe pour nous offrir un album qui deviendra sans doute incontournable !

Rodolphe/Alloing – La Marque Jacobs – Delcourt – 2012 – 16,95 euros


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