L’oasis de la vie
Il y a longtemps, le monde de Vistrahda était couvert de verdure luxuriante, rempli de nombreux peuples et des bienfaits alentours. Mais un jour le « Chaos » (le Mal) est arrivé, et s’est manifesté dans le coeur des personnes, les transformant en monstres qui ne cherchent qu’à détruire et à parsemer toujours plus de Chaos en ce monde. Ainsi, le monde est devenu désertique et les derniers survivants se sont réfugiés dans des Oasis « créés » par des Granéens. Seuls quelques Granéens (des enfants issus du Grand Arbre) ont en eux la « graine » (d’où leur nom) qui après un pacte avec des génies d’eau, leur permettent de créer ces Oasis.
On débute ainsi l’aventure dans la peau de Thout/Tetty (garçon ou fille, en fonction du sexe, nom, peau et
couleur des yeux du personnage que l’on peut personnaliser), qui vit dans l’Oasis de son grand-frère Niaka, et l’aide comme il/elle peut. Cette Oasis est la dernière, et Niaka fonde énormément d’espoir en son (sa) frère (soeur), qui à son tour va devoir créer un Oasis. Mais alors que tout va pour le mieux, le Mal arrive dans l’Oasis et un combat fait rage. Ne sachant pas s’il sera de taille, Niaka fait retourner Thout/Tetty à l’état de graine, et l’envoie loin du carnage.
Un peu plus tard, Thout/Tetty arrive au pied d’Esna, dernier génie de l’eau, qui lui rend sa forme « humaine de Granéen » et lui indique qu’il n’y a désormais plus d’Oasis. Les deux compères forment rapidement un pacte et créent la toute dernière Oasis possible. Ils espèrent non seulement recueillir tous les survivants, mais aussi repousser le Chaos une bonne fois pour toutes. Le voyage ne fait que commencer…
N’y allons pas par quatre chemins, le scénario d’Ever Oasis est convenu et distillé au compte goutte, mais reste dans un ton léger, bon enfant et positif. Comme indiqué par Koichi Ishii-san (créateur des Mogs et Chocobos de Final Fantasy, et derrière Secret of Mana et la saga Mana), le maître-mot mis en avant est l’interaction avec son prochain, et cela se vérifie pleinement dans le titre. Le tout est servi dans une ambiance orientale et désertique assumée et osée, qui est rarement pleinement exploitée et utilisée pour un thème central de (J)RPG.
Oasis, Be fruit
Ever Oasis est un jeu qui mélange l’Aventure RPG, que l’on qualifie ici d’Action-RPG de part ses combats, son exploration, et ses quêtes, et de gestion qui a lieu dans le développement et l’expansion de son oasis. S’il fallait résumer le titres en quelques mots, nous dirions que nous avons affaire à une sorte de mélange entre The Legend of Zelda et Harvest Moon.
On le dit tout de suite, il ne faut pas s’attendre à de la gestion très poussée, mais le système bien pensé et accrocheur, se mélange bien à l’Action, et on fait le maximum pour tout découvrir. D’autant que, comme nous allons le voir, c’est complet et les informations sont distillées à bon rythme, il est ainsi primordial de gérer son oasis puisque beaucoup de choses sont liées à la partie RPG.
Au début, l’oasis est tout petit, et pour l’agrandir, il faut que les habitants viennent et s’installent. Ainsi, le déroulement est assez simple : chaque jour de potentiels futurs habitants et des Manchouettes (sortes d’hibou/chouette) viennent au village. Pour que les voyageurs habitent dans l’oasis, il faut les convaincre d’y rester, et cela se fait en acceptant une quête : généralement ils ont besoin de fruits ou de ressources, ou alors il est nécessaire qu’une boutique en particulier soit installée dans l’oasis. Et plus on augmente le nombre d’habitants du village, plus on peut mettre en place l’économie, l’infrastructure, et par extension monter le Level de l’oasis grâce à Esna.
On érige ainsi des boutifleurs (boutiques de plusieurs types : fruits, livre,…) grâce aux Granéens (qui ne sont pas issu du Grand Arbre) et à l’aide d’Aquagemmes (la monnaie du jeu). Ainsi les Manchouettes vont dépenser leur denier dans les boutifleurs et s’en aller, ce qui a pour effet de glaner une partie des Aquagemmes provenant de la boutique. Mais les ressources des boutifleurs ne sont pas infinies, et en tant que chef du village (ou larbin comme vous voulez), il va falloir livrer des ressources à ses boutifleurs. Pour ce faire, soit on va dans la plantation du village où l’on trouvera les ressources nécessaires, soit on va en chercher en plein désert de Vistrahda. Il y a également une autre race qui se rend au village, des Serks, en résumé ce sont des combattants qui nous aident lors de nos aventures à l’extérieur.
A force d’inviter des voyageurs à s’installer, l’oasis a la possibilité de monter en Level, et en parlant à Esna (génie de l’eau), plusieurs choses se passent. La première c’est l’expansion de l’oasis, et par conséquent de la place supplémentaire pour installer d’autres boutifleurs plus spécialement destinées aux Manchouettes. Et si l’on s’entend bien avec les habitants et qu’on les aide régulièrement par le biais de quêtes ou qu’on leur livre des ressources, ils vont être de bonne humeur. Cette bonne humeur va se traduire par la deuxième utilité de la montée en Level de l’oasis : faire grimper drastiquement la barre de vie des aventuriers. Une bonne chose puisque les ennemis, mêmes s’ils sont simples à affronter, ne font pas dans la dentelle au niveau des dégâts, mais on en reparlera un peu plus tard.
Dernière chose à savoir, pour nous aider dans notre tâche, d’autres services sont mis à notre disposition par la suite, afin de renouveler l’intérêt de l’Oasis mais nous allons vous laisser la surprise. Il est juste dommage que les quêtes commencent à se répéter vers les 3/4 du titre.
Mais comme nous l’avons déjà dit, le titre n’est pas uniquement un jeu de gestion. Et pour ce faire les visiteurs/habitants sont aussi très friands de rumeurs, nous indiquant la piste d’une future recrue et délivrant même un indice sur la façon de la faire venir. C’est ainsi que l’on sort de l’oasis à la rencontre du
désert.
Combat classique, efficace, et influence Zeldaesque
Lorsque l’on sort de l’oasis, on peut faire une équipe de trois personnages en comptant le personnage principal. Chaque habitant de l’oasis dispose d’armes (marteaux, épées, lances, arcs…) et de talents spéciaux définis au préalable et donc peuvent être utiles en exploitant l’une des faiblesses de l’ennemis. Ils sont donc non seulement utiles au combat, mais également en exploration.
Les combats se font en temps réel, et on peut dire qu’ils sont classiques dans leur approche mais efficace. On a ainsi une touche d’attaque légère, une autre d’attaque violente, que l’on combine entre elles pour faire des combos, une touche pour faire des attaques magiques (comme des tornades) et une dernière pour faire des esquives. Face à l’ennemi que l’on aura ciblé (avec la touche de ciblage) cela peut devenir assez tactique lorsque l’on observe bien les différents patterns. Bien sûr on peut foncer tête baissée, mais comme nous le disions plus haut, les coups des ennemis font vraiment très mal, alors autant y aller tranquillement pour savoir quand déclencher une attaque sans prendre de risque. Chose pratique lors de ses affrontements, on peut switcher entre les personnages de manière très aisée.
Mais Ever Oasis dispose également de donjons propices à l’exploration. Bon pour une fine équipe derrière les remasters des The Legend of Zelda sur 3DS, cela ne surprend pas, d’autant que ces donjons nous font penser à Zelda. En quelques mots, chaque personnage a un talent (pouvoir) qui lui est propre, et pour progresser dans un donjon il faut les utiliser. Par exemple, on est bloqué par des toiles d’araignée, alors on utilise des doubles lames pour faire le ménage, ou alors on utilise un marteau pour détruire un rocher qui bloque le passage. Chaque personnage ayant sa caractéristique particulière, il faut souvent changer son équipe, comme vous l’aurez compris il va falloir faire des allers/retours, mais chose intéressante, on peut se téléporter directement à l’Oasis. Pour finir, nous allons parler d’une autre utilité de certains habitants, ceux-ci permettant par exemple de récupérer des matériaux rares, propice à du craft disponible à l’oasis. Et comme d’habitude, on vous laisse découvrir quelques surprises de plus.
Une ambiance charmeuse
Ever Oasis c’est un condensé de culture orientale que l’on remarque autant dans les environnements désertiques, que dans l’oasis ou dans les vêtements des personnages. Si certains paysages désertiques manquent de peps et semblent vides, les panoramas sont plutôt beaux. De même avec le très bel embellissement de l’oasis qui arrive au fur et à mesure de la progression. Sans oublier le chara-design très kawaii des différents personnages.
Côté OST, on est en droit d’écouter ce que l’on voit, c’est-à-dire des thèmes qui collent parfaitement à l’univers désertique oriental.