Le titre nous vient tout droit d’une collaboration entre Psychoflow Studio et Mureena. En ce qui concerne les premiers nommés (Psychoflow Studio), leur studio a été fondé en 2020, les deux membres composant cette équipe ont précédemment réalisé des assets pour Unity. Leur but est de créer des jeux au gameplay créatif et à l’esprit indépendant. Pour Mureena, c’est à Juhana Myllys que l’on en doit la fondation en 2020. Auparavant, l’homme a travaillé pour Frogmind, Redlynx / Ubisoft ou encore Universomo / THQ, et a également œuvré sur les deux volets Badland, des softs ayant reçu un certain succès/récompenses sur mobiles/tablettes avant un portage sur consoles. Pour Bionic Bay, Juhana Myllys est une nouvelle fois responsable de l’art et du design.

Monde biomécanique

Et si ce design s’avère minimaliste avec des éléments du décor ainsi que des arrière-plans travaillés et une belle palette d’animations, l’axe narratif lui est encore plus mystérieux. Effectivement, tout ce que l’on perçoit incluant les visuels, l’ambiance et nos actions (le gameplay en somme) sont soumis à l’interprétation de chacun(e).

Ce que l’on peut vous dire sur le contexte, c’est qu’un groupe de scientifiques effectue une expérience qui ne se déroule pas comme prévu… Une explosion en résulte, notre protagoniste -équipé d’un dispositif spécial- se retrouve propulsé dans un monde biomécanique rempli de pièges mortels. Désormais, il lui faut chercher une « sortie ».

Un gameplay efficace et intelligent

Dans ce monde biomécanique, le but de notre scientifique est donc simple : pour partir de cet endroit il faut, par le biais de différents Levels (ou niveaux), se rendre du point de départ au point d’arrivée comme dans les jeux du genre en somme.

Pour ce faire, notre scientifique dispose de quelques facultés de base : un saut étant plus ou moins haut et/ou lointain en fonction de la pression effectuée sur les commandes, une roulade ou encore un dash, l’alliance entre les trois permettant déjà de faire face à des situations « délicates » et bien pensées. Par exemple, s’il existe bien des passages classiques de plateforme en plateforme en évitant des précipices, les pièges sont plus ou moins retors : tonneaux explosifs au contact, lasers à éviter, entre autres. Fort heureusement, les checkpoints sont bien placés et pour progresser on doit bien ajuster les mouvements que l’on souhaite, quitte à recommencer façon Die & Retry ou pas d’ailleurs.

Mais là où le soft se démarque de très bons jeux tels que Super Meat Boy, Celeste voire des Platformers 2D en général, c’est qu’il n’est pas que question ici de sauts et autres dashs, il y a également des accès à des pouvoirs spéciaux liés au dispositif de notre protagoniste. Sans tout évoquer afin de vous laisser des découvertes, on pense notamment à un « switch de téléportation », autrement dit une fois mémorisé, on peut échanger la place d’un objet spécifique avec la sienne (notre personnage) à tout moment. À partir de là, l’intelligence du Level Design et du Game Design se révèle encore plus grâce à des défis bien dosés et une dose de réflexion (la partie Puzzle Game) bienvenue et efficace. En bref, le challenge est bien là et c’est ce que l’on attend pour un titre du genre.

Enfin, sachez qu’en complément du mode « histoire », les développeurs ont aussi pensé aux adeptes des speedruns avec des niveaux coriaces dédiés, profitant par la même occasion d’un classement mondial. Autant dire que pour être et rester sur le podium, il faut batailler et avoir une excellente connaissance des épreuves.

Minimaliste

Des épreuves comme la partie principale profitent d’un Level Design intelligent et d’une belle alliance d’idées. Évidemment la partie technique doit être irréprochable pour ne pas éventuellement pester sur des soucis d’input lag (le temps de réaction de l’appui de la touche à la réaction du personnage en somme) ou encore de précision. Et sur ce point, on peut dire que les développeurs ont tenu leur engagement, puisque nous sommes pleinement responsables de nos erreurs induisant évidemment au côté « Die & Retry ».

Pour accompagner ces moments, la palette graphique comme dit en amont, arbore un aspect minimaliste mais pas seulement. Les différents lieux visités, même si l’on en aurait aimé encore plus, arrivent à mélanger avec brio l’aspect technologique (vraiment bien détaillé au passage avec notamment les nombreux pièges) et certains axes de nature. Par contre, on trouve que les compositions sont un peu trop discrètes à notre goût. Enfin, précisons que l’interface est disponible en français.

Testé sur PS5 à partir d’un code fourni par l’éditeur