Mais que s’est-il passé ? Le fond, pourtant, est là : on retrouve, comme annoncé, un jeu comédie-musicale, et même si les doublages français du jeu sont particulièrement agaçants (préférez la VO), les saynètes sont réussies et contribuent à l’ambiance un peu déjantée du soft. De quoi flanquer une crise d’urticaire aux détracteurs des Disney old school cela dit. On retrouve les nouveaux venus du précédent opus, comme les gremlins, les taches ou Hortensia, ou bien encore un savant fou très en forme et en voix. Il y a toujours ce principe, rafraichissant, du pinceau et du solvant, l’un pour faire apparaitre les choses et l’autre pour les effacer. Comme prévu, Spector a permis que le jeu soit traversé soit vaincre un ennemi, et même si le choix se résume à détruire le monde ou le rebâtir, il en sort une sorte de mélancolie, une forme de magie très séduisante. De l’onirisme à la Disney. Suivre Mickey à la rescousse du pays des Toons abandonnés est une belle promenade, surtout faite à deux avec un autre joueur qui contrôle Osvald, sa télécommande pour les circuits électriques et les robots et ses oreilles pour voler. On est loin du mélange improbable (et à mon goût indigeste) des Kingdom Heart…
Et pourtant, Warren, tu t’es un peu moqué de nous. Tu nous avais promis une caméra repensée, géniale. Tu avais bien choisi tes extraits pour nous la montrer. Parce qu’elle est calamiteuse ta caméra. Immonde. A se mettre de face quand on voudrait voir devant nous, à se bloquer quand on a besoin de champ, par exemple pour un saut ou un vol périlleux. Tu me dois un pad de PS3, d’ailleurs. Parce que pour sa première sortie en dehors de la Wii, tu as décidé de punir les joueurs des autres consoles.
Tu nous avais dit que la jouabilité serait améliorée, mais avec une caméra aux fraises, heureusement que l’IA est ridicule faute de quoi on serait bien embêtés. Et je ne parle même pas de l’IA de notre partenaire… Car si, en jouant à deux, l’ensemble est à peu près tolérable et constitue une jolie balade au pays des fées, en solo le jeu devient un vrai sacerdoce, utiliser les capacités d’Osvald et notamment son vol relevant de l’exploit.
Et en plus, quand vous jouez en solo, Osvald a la gâchette facile. Du coup, voir la fin la plus positive du jeu, celle où on a décidé de reconstruire le monde et d’épargner les ennemis n’est plus un exploit, c’est hors de portée. Ou quand l’IA tue l’une des belles idées du jeu. Mais pourquoi, sacrebleu, pourquoi n’as-tu pas pensé à introduire une option pour switcher d’un personnage à l’autre ? Ou pour configurer l’attitude de son partenaire ? On l’a vu dans tant d’autres jeux…
Et quel dommage… L’histoire est charmante, l’univers tout simplement à croquer… Le fond est là, c’est indiscutable, mais bon sang qu’est-il arrivé à la forme ? Quelle est cette malédiction des suites qui t’accable ? Deux Ex Invisible Wars ? Maintenant Epic Mickey 2 ? Pourquoi Warren ?
Testé sur une version PS3