Fondée en 2020, l’équipe de Squid Shock Studios (créateur de Bō) basée à Chiang Mai en Thaïlande, s’est fixée pour mission de créer des mondes immersifs et passionnants. Le studio a sorti auparavant Fox Phrase – A Word Party sur l’App Store et le Google Play, et a actuellement trois projets en cours : Shine, Name Now et Typist.
Pour Bō – Path of the Teal Lotus, les développeurs sont passés par une campagne Kickstarter le 1er février 2022 récolant 174 999 dollars via 3 814 contributeur(trice)s au lieu des 35 000 dollars demandés initialement. Pour la petite anecdote, le stretch goal des versions consoles Playstation et Xbox (environ 200 000 dollars) n’avait pas été atteint mais fort heureusement cela n’a pas empêché le développement de ce sublime titre sur consoles, le quota de la version Switch ayant déjà été largement atteint (45 000 dollars).
Précisons également que les développeurs sont aussi de grands fans de Metroidvania et apprécient particulièrement Guacamelee, Hollow Knight, la série des Ori, The Messenger, les opus SteamWorld Dig ou encore Blasphemous. Deux membres de l’équipe (Milton Guasti et Robert Maloney) ont respectivement œuvré sur Ori and the Will of the Wisps en tant que Level Designer pour le premier nommé, et les deux compères ont aussi travaillé ensemble sur « AM2R », remake non officiel de Metroid II – Return of Samus. Les développeurs se sont d’ailleurs tout particulièrement inspirés et influencés par de grands noms, comme indiqué dans notre introduction pour la réalisation de Bō – Path of the Teal Lotus.
Folklore et mythe japonais
Sans entrer dans les détails, comme pour le reste du titre, l’histoire s’inspire du folklore japonais et s’avère agréable à suivre, tout en disposant de clins d’œil et autres références à la culture nippone.
Pour faire simple, Bō, notre protagoniste, est ce que l’on appelle un Tentaihana (ou « fleur céleste »), yokaï de type hybride mélangeant faune et flore (un renard lotus en somme). Ce dernier, descendu du firmament par une nuit de pleine lune, possède d’ores et déjà un grand destin. Effectivement, alors qu’une menace sombre et plus que terrifiante erre dans cet univers, Bō est le seul qui puisse empêcher ce désastre. Son voyage commence alors.
Toutes les ficelles du genre et une faculté de « haut vol »
Un voyage qui nous emmène d’ailleurs dans plusieurs biomes/environnements magnifiques et distincts via des zones interconnectées entre elles. Comme tout Metroidvania qui se respecte, ici le soft est en 2,5D et toute la recette est bien là : la dose de verticalité, les affrontements, l’acquisition de nouveaux pouvoirs tels que projetés/propulsés des projectiles/ennemis dans des murs fissurés afin de les briser. Ces facultés servent à accéder à de nouveaux lieux mais aussi à une relecture des environnements d’ores et déjà visités.
L’occasion de dénicher des collectibles, des ressources/matériaux, des « équipements » ou encore une multitude de secrets bien cachés. D’ailleurs il y a même des raccourcis de « progression » plus ou moins visibles. En bref, dans cette partie l’équipe de développement a déjà réussi à mettre en place toute l’essence que l’on apprécie dans le genre (Metroidvania) incluant la découverte, les secrets bien sûr ainsi que certains passages plus délicats à passer que d’autres.
Ce n’est pas tout, pour se différencier des nombreux titres utilisant ce même procédé (les Metroidvania donc), lors de la progression notre protagoniste Bō dispose d’une faculté particulière : un saut supplémentaire. Attention, on ne parle pas ici d’un double saut classique mais d’une faculté utilisable dans les airs et activable selon certaines conditions, la principale étant d’administrer un impact avec l’arme possédée (un bâton).
Autrement dit, si vous frappez un ennemi ou un objet dans les airs, un saut supplémentaire et temporaire devient accessible, et ce à chaque fois que l’on frappe quelque chose dans les airs. Par contre, s’il n’a pas été utilisé, dès que l’on retouche le sol, ce saut « temporaire » se réinitialise et n’est donc plus disponible.
Dit comme ça, cela n’a l’air de rien mais cette feature, géniale au demeurant tout en étant très intuitive et facile à maîtriser, permet de multiplier les acrobaties de tous les côtés mais aussi contre les boss par exemple et de faire face à un excellent Level Design, même s’il reste globalement classique. Eh bien entendu, cette fonctionnalité n’est pas la seule puisque Bō acquiert aussi d’autres compétences par la suite, ce qui se traduit par des mouvements bien plus qu’agréables à prendre en main.
Loin de nous l’idée de vous spoiler, mais il faut quand même que l’on vous dise que le bâton de frappe n’est pas l’unique outil pour combattre, des « Darumas » à débloquer peuvent aussi nous aider, chacun possédant sa propre compétence spéciale distincte. Ainsi comme pour la progression et la découverte, les joutes, déjà mentionnées en amont, sont très appréciables et fun, notamment face aux boss. Par contre on préfère vous le dire, le dernier d’entre eux possède un certain pic de difficulté et il a été très gratifiant de le vaincre. En bref, on sent toute la passion des développeurs pour leur titre Bō – Path of the Teal Lotus qui est un très bon jeu, bien qu’un poil court à notre goût, même pour l’acquisition de son 100%.
Grandiose
Pour sa palette visuelle, Bō – Path of the Teal Lotus, réalisé sous le moteur Unity, est époustouflant de beauté, le soft puisant dans le folklore et mythe japonais, l’utilisant même jusque dans son bestiaire et personnages avec on vous le donne en mille : des yokaïs.
C’est simple, que cela soit en mouvement ou en « simple image », nous sommes face à un dépaysement magique et chatoyant façon peinture, les développeurs ayant utilisé plusieurs procédés, à savoir l’élégance du papier ou encore des animations traditionnelles dessinées à la main, le tout rappelant les inoubliables chefs-d’œuvre de Ghibli dont Squid Shock Studios s’inspire justement. Un sans-faute !
Si le soft est déjà une superbe œuvre d’un point de vue artistique, c’est également le cas de sa bande sonore qui possède des éléments japonais. Mêlant musique orchestrale moderne avec une instrumentation japonaise traditionnelle, le compositeur Mosés Camargo nous livre ici une partition tout simplement enchanteresse faisant même quelques clins d’œil à la sphère vidéoludique.
Il faut dire que ces différents thèmes musicaux puisent leurs inspirations auprès de films d’animation et de jeux vidéo reconnus tels que Okami, Princess Mononoke, Xenoblade Chronicles, Hollow Knight, Pokémon, Monster Hunter Rise ou encore Spirited Away. Pour finir, sachez que les textes sont disponibles en français.
Testé sur PS5 avec une version éditeur