C’est au studio Electro Soul Games que l’on doit ION Shift. Les développeurs, comprenant notamment Eugene Soul au game design, Sergey Kalmanovich à l’art et Simon Chuchalin au Level Design, sont passionnés de jeux vidéo et cherchent à réaliser des expériences incroyables qui feront vibrer. Comme ils le disent eux-mêmes : « NOUS SOMMES peut-être petits par la taille, mais NOUS SOMMES grands par les rêves et l’imagination ».
Terrasser la race humaine
En tant que premier soft du studio, ION Shift nous propose un univers rappelant certaines références, comme la licence Alien (film/jeux en général), et pour cause puisque le récit nous propulse dans l’espace à bord du vaisseau d’Orin. L’équipage reçoit un signal de détresse d’une capsule contenant un survivant, bien sûr, ce mystérieux personnage est rapatrié sur le vaisseau mais… l’équipage ne s’attendait pas à ce qu’une forme de vie extraterrestre (que l’on incarne) réussisse à s’infiltrer. En tant qu’Alien, désormais il est l’heure d’annihiler tous les humains présents !
Voilà pour le contexte prétexte qui ravira à coup sûr les fans de science-fiction ou encore de la saga Alien et consorts entre les moments sanglants, l’adrénaline et la tension palpable au sein de cette « aventure » en pixel art. Par contre, si un effort a été fait afin que tou(te)s puissent profiter de la narration -et par extension de l’explication des commandes- dans la langue française, il est regrettable que la localisation ait été réalisée « à la va-vite » de manière très littérale et « grossière ». Pour ne citer qu’un exemple en dehors de quelques captures d’écran réalisées pour cette critique, dans les menus « Back » se réfère ici à « Dos » au lieu de retour, du coup l’incompréhension des dialogues à la lecture subsiste, et ce même si l’on saisit les grandes lignes de ce « prétexte à l’action ». On vous conseille donc de changer la langue du soft (par la langue d’origine) afin de vous sentir plus à l’aise, les commandes étant faciles d’accès et compréhensibles.
Un gameplay réglé au millimètre
Heureusement pour nous, cette première impression négative s’estompe rapidement avec le gameplay, classique de prime abord et très efficace, encore plus lorsque l’on réussit à le maîtriser entièrement.
Pour progresser au cours de l’« aventure », on incarne donc un Alien profitant de multiples facultés : il peut grimper et marcher sur les murs, glisser/se faufiler dans des trappes d’aération, se « déguiser » en prenant le contrôle d’un corps humain, lancer des objets ou encore effectuer des dashs pour éliminer les opposants, éviter de se faire repérer par d’autres humains et des caméras ou encore esquiver des lames rotatives à dent de scie.
Avec ces éléments en tête, le soft se parcourt ainsi avec une vue 2D side-scrolling (et son lot de verticalité) au travers d’un peu plus d’une quinzaine de stages à base de séquences de plateformes, de « tueries », de discrétion et de Die & Retry (avec de nombreux checkpoints). Le tout dans un style rappelant les Puzzle-Game, les jeux en Speedfun, avec une précision/réflexe millimétrée déjà vu dans les titres comme Super Meat Boy.
Et c’est justement là que le titre tire son épingle du jeu, puisque la courbe de difficulté est progressive, le Level Design vraiment bien pensé, et que l’on apprend de chacune de ses erreurs sans pour autant être frustré. Et si nous ne sommes pas frustrés par les « défaites », c’est parce que le gameplay et la maniabilité ont été réglés avec soin, tout en permettant de garder suffisamment de variété et de rythme pour ne pas non plus se sentir lassé.
Ambiance SCI-FI, gore et rétro
Si le gameplay relève donc bien cette « triste » traduction française, l’ambiance générale fonctionne plutôt bien entre les séquences cinématiques et les passages de gameplay -tous deux réalisés en pixel art-. L’ensemble reste détaillé, gore quand il le faut, et plutôt assez soigné par ailleurs. Un constat qui se complète bien avec l’univers musical très bien choisi pour ce genre d’expérience/univers.
Testé sur Switch avec un code fourni par l’éditeur