Après plusieurs épisodes en jeux vidéo, le premier étant sorti sur PC en 2002, Utawarerumono est devenu une licence connue au Japon comptant plusieurs animes, OAV et comics. Prelude to the Fallen, le prochain volet jeu vidéo sortira en 2020 sur notre territoire et reviendra à ses amours, le Visual Novel/TRPG.
Développé initialement par Leaf, Utawarerumono Zan a été confié à Tamsoft, connu principalement pour la série Senran Kagura ou encore Gintama Rumble. Avec Zan, les développeurs ont exprimé leur souhait de réaliser un Musô. Mais du coup, l’histoire est ici reléguée au second plan, ou du moins disons qu’elle est très divisée avec des parties manquantes.
Des coupures scénaristiques
En effet plutôt que de partir sur un récit englobant la franchise/anime comme peuvent le faire la plupart des Musô via divers opus, voire même un scénario complètement inédit, Utawarerumono Zan prend le parti de narrer une nouvelle fois les éléments de Mask of Deception.
Sauf qu’entre un Visual Novel mettant l’histoire en avant pendant plusieurs dizaines d’heures le temps de tout développer, et un Musô, il y a un gros gouffre. Quelqu’un découvrant la série avec cet opus n’en comprendra finalement que les grandes lignes, la faute à de grosses coupures scénaristiques alors qu’il s’agit d’habitude d’une grande force de la licence.
Haku est un jeune homme amnésique qui vient d’être sauvé par Kuon. Mais tous deux se retrouvent vite en plein cœur d’un conflit géopolitique où ils rencontreront notamment de nouveaux alliés. Voilà pour résumer le pitch sans spoils.
Du Musô classique…
Cette dernière aventure d’Utawarerumono pose les bases d’un nouveau gameplay. Entrecoupé par des séquences de Visuel Novel bien moins nombreuses, finies donc les phases de TRPG, place à du Musô, ces batailles à grande échelle où l’on éradique les ennemis à la pelle.
Avant de partir en mission, il faut passer par les préparatifs. Ainsi on peut faire collaborer jusqu’à quatre protagonistes par affrontement (sur les douze maximum) en les sélectionnant dans l’équipe. Bien évidemment, chaque héros possède son propre domaine de prédilection : Maroro et ses magies, Kuon plus rapide au corps-à-corps, etc…
Il y a de quoi trouver rapidement son chouchou, même si l’on privilégie très vite la rapidité et la force. En pleine bataille il est possible de changer de personnage à la volée, de frapper avec une attaque faible ou plus violente, les combiner entre elles pour réaliser des combos et utiliser des attaques de groupe, du très classique pour le genre.
Seulement, et c’est un reproche que l’on fait souvent au genre, ici on ne déroge malheureusement pas à la règle, les ennemis attendent patiemment leur tour sans riposter, et leur asséner quelques coups suffit à leur faire mordre la poussière.
Du coup, malgré le dynamisme des attaques, le sentiment de puissance ne se fait pas réellement ressentir comme cela devrait l’être, on frappe dans le tas et l’on ne se soucie pas des subtilités mises en place comme la possibilité de réanimation ou d’une jauge spéciale, etc… Entre cela et des maps relativement petites en comparaison des ténors du genre, la campagne principale du soft se termine en à peine quatre/cinq heures de jeu grand max.
… Mais un axe RPG intéressant
C’est vraiment dommage dans la mesure où Utawarerumono Zan se dote de fonctionnalités de progression type RPG intéressantes et complètes. On a une croissance de caractéristiques pour chaque personnage (PV, etc…), des équipements aux propriétés passives à gérer (les ennemis ne se préoccupent pas du personnage et inversement, etc…), des améliorations/confection d’équipements, etc…
Pour s’y intéresser clairement, il aurait fallu que le mode de difficulté soit paramétrable dès le départ, car une fois la quête principale finie, on se contente de faire quelques missions libres ou de réaliser quelques objectifs secondaires (en rejouant les scènes du Mode Histoire) permettant de faire progresser ses héro(ïne)s. En complément de ces trois modes de jeu (Histoire, Mission Libre et Rejouer les Batailles), on a aussi un mode Arène, des Défis (pour débloquer des items et musiques) ainsi qu’un mode Coop en ligne supportant des affrontements jusqu’à quatre, par contre il n’y a pas de coop local.
Chara-Design soigné
D’un point de vue purement graphique et technique, le soft s’en sort moyennement. Les environnements sont clairement en deçà de nos attentes avec des textures globalement très moyennes, même si le titre reste fluide pratiquement en toute circonstance. Quant au Chara-Design des personnages, ayant un aspect Cell-Shading il correspond bien à la franchise, tout comme les artworks et les cinématiques bien réalisés.
Pour finir, le titre est sous-titré dans la langue de Shakespeare avec des voix japonaises, et les musiques accompagnent vraiment bien l’ensemble, deux points intéressants.
Testé sur PS4 Pro