Eh oui, les développeurs de cette nouvelle aventure estampillée « Ghost » sont les mêmes que précédemment, c’est-à-dire le studio américain Sucker Punch. Fondée en 1997, cette équipe mettant en avant la créativité, leur passion et leur amour pour raconter une histoire, n’est certainement pas inconnue du grand public puisque nous leur devons des softs tels que la franchise inFamous, Rocket Robot on Wheels ou encore la saga Sly Cooper, sans oublier Ghost of Tsushima et bien-sûr Ghost of Yotei dont il est question pour cette critique. D’ailleurs, pour celles et ceux n’ayant pas connu ce volet « Tsushima », nous pouvons d’ores et déjà vous dire que « Yotei » est scénaristiquement indépendant et que vous pouvez donc vous y mettre directement sans aucun problème !

Un récit mieux maîtrisé

Sans divulguer des éléments importants, cette épopée se déroule 300 ans après Ghost of Tsushima, c’est-à-dire dans les années 1600. Cette aventure nous fait cette fois incarner une protagoniste différente (logique en même temps) en la présence d’Atsu. Une jeune femme rongée par la haine depuis qu’elle a assisté impuissante (et alors enfant) à une scène horrible. Depuis lors, en grandissant, elle cherche naturellement à assouvir sa quête de vengeance. Elle est ainsi devenue l’Onryo et n’aura de repos que lorsqu’elle aura atteint son objectif.

On s’arrête volontairement ici afin de rester évasif mais comme vous l’avez d’ores et déjà saisi, ce n’est ni la première ni la dernière fois qu’un titre met en avant un récit (bien ficelé) axé sur la vengeance. Différente de Jin Sakai, on apprécie l’évolution et l’écriture sur Atsu entre ses certitudes et ses ressentis, le tout étant adroitement géré par l’intrigue et ce côté très cinématographique de la mise en scène à la fois spectaculaire, profitant d’instants d’émotions palpables, et ce sans oublier des rebondissements à découvrir. On est aussi très clairement friand des multiples références aux œuvres cinématographiques de samouraïs et western par exemple, incluant même des filtres dédiés et immersifs comme ce fut le cas pour Ghost of Tsushima.

Des éléments connus, des nouveautés et une ambiance toujours aussi immersive

En bref, l’aspect scénaristique est plaisant, tout comme la direction artistique qui est de toute beauté (également dans cet opus), il faut dire que l’univers dans lequel on évolue est dépaysant et magnifique à souhait (les aficionados de Tsushima seront ravis). Et ce même si la technique d’animation/expressions faciales fait un peu pâle figure à côté.

À l’instar de « Tsushima », Yotei nous permet de choisir plusieurs difficultés et même des personnalisations de traits avant de lancer une partie afin de tenter de convenir à un maximum de joueur(euse)s possible, et quelques filtres (dans les options) pour ajuster l’expérience visuelle. Il n’y a pas que ces aspects que l’on retrouve dans cet épisode mais aussi la manière d’évoluer dans ce magnifique terrain de jeu que l’on prend plaisir à admirer en s’arrêtant plusieurs instants (notamment pour les immortaliser) ou encore pour découvrir les points d’intérêts sur la map et les activités allant avec.

Si cela ne dépaysera personne dans le sens large du terme, on apprécie les différentes façons de découvrir chacun de ces endroits importants au gré d’une balade ou encore d’objets pour ne pas indiquer tous les moyens et vous laisser des surprises, ainsi que le fait de voir les PNJs plus « naturels ». Tout ceci mêlé ensemble et les déplacements d’Atsu (à cheval, à pied ou à l’aide de « gadgets ») apportent un sentiment de liberté non négligeable. D’ailleurs nous nous sommes souvent pris à fouiller chaque parcelle, réaliser les activités secondaires et à vagabonder de longues heures entre les différentes séquences de la trame principale. Et qu’on se le dise, Ghost of Yotei n’est pas à parcourir uniquement pour son scénario, car cela reviendrait à perdre la valeur de l’exploration de son Open-World immersif et cohérent avec l’ambiance japonaise nous étant présentée.

Sans évidemment entrer dans les détails pour ne pas gâcher les surprises, surtout s’il s’agit là de la première fois que vous vous aventurez dans un soft « Ghost », on passera outre les fonctionnalités d’améliorations pour se centrer davantage sur les affrontements. Assez technique dans Tsushima à cause d’un système de posture, Yotei profite à la place d’une panoplie d’armes assez complète (Katana, Odachi,… et à distance aussi) avec des alternances à effectuer afin de contrer et de prendre le dessus sur le type d’armement adverse. De quoi apporter un certain dynamisme supplémentaire en plus de réflexion lorsque les joutes sont plus en phase avec des duels au sommet.

Mais ces batailles sont aussi exigeantes, ce qui n’est pas déplaisant du tout bien au contraire puisque l’on doit s’adapter en permanence à chaque ennemi et par extension son arme-. À noter que vous pouvez aussi jouer sur les parades ou encore la discrétion pour l’emporter. On pourrait encore vous parler de divers détails et changements opérés sur ce volet Yotei mais on préfère vous laisser le loisir de découvrir tout cela par vous-même le moment venu.

Une superbe direction artistique

Après ce tour d’horizon, parlons à présent de la palette esthétique et technique du soft. Pour commencer, on se répète sans doute à dire que la direction artistique est sublime ! Certes, à l’instar de Tsushima certaines textures sont moins flatteuses, tout comme certains pans d’animations/modélisations des expressions faciales mais à côté de cela, le dépaysement est total que ce soit par les paysages à couper le souffle que l’on voit (notamment le contraste entre désolation et nature chatoyante), l’ambiance, les effets de lumière ou encore les particules, les éléments virevoltants,… En clair, ce fut un grand bonheur d’explorer cette période du Japon, d’autant que l’on profite d’un mode photo parfait pour immortaliser ces lieux somptueux, ainsi que des filtres cinématographiques tels que le noir et blanc pour une ambiance film garantie.

En outre, sachez que nous avons opté pour le mode Performance lors de notre périple, inutile de dire que dans ce cas de figure, le confort est meilleur pour les batailles, d’autant qu’en plus la stabilité est extrêmement solide. On passe rapidement sur le fait que la manette DualSense ait bien été exploitée pour signaler que le soft est en version française intégrale, et qu’il est également envisageable de choisir d’autres doublages pour changer d’ambiance si nécessaire.

Testé sur PS5 avec un code fourni par l’éditeur