Après deux bons épisodes sur PSP et un excellent épisode sur Playstation 3, Wipeout est de retour dans une version exclusive sur Playstation Vita (« Vita »). Bien connue des amateurs de Sony, Wipeout fait partie de ces licences exclusives qui font la renommée de la marque Playstation. Pas forcément simple d’accès, elle est toujours synonyme de qualité tant d’un point de vue technique qu’en terme de divertissement. Développé sur Vita par SCE Studio Liverpool, Wipeout 2048 accompagne la sortie de cette dernière dans l’hexagone. L’attente en valait-elle la chandelle ? Réponse dans notre test !
Retour aux origines du championnat
2048, voilà maintenant dix ans que Pierre Belmondo a réiventé la physique telle que nous la connaissions en rendant le principe des courses antigravité possible. C’est ainsi que furent lancés les Anti-Gravity Racing Championships (A.G.R.C), dignes héritiers « armés » de nos illustres courses de Formule 1. Véritable prouesse technologique, cette discipline n’est pas sans nous rappeler la conquête de l’espace avec ses cinq écuries dignes représentantes de la grandeur des nations pour lesquelles elles concourent : Auricom, AG-Systems, Feisar, Pir-hana et Qirex.
Le choix du titre de cet épisode n’est pas anodin puisqu’il préfigure un retour aux débuts du championnat de Nova State City. C’est non sans esprit que SCE Studio Liverpool a utilisé ce petit artifice pour se défaire de certaines pesanteurs de la série sans que cela ne paraisse suspicieux : 2048 était une autre époque après tout ! Motif ingénieux pour apporter un peu de fraîcheur dans la série, Wipeout 2048 reste cependant fidèle à ses origines « futuristes » qui en font la renommée depuis la Playstation première du nom.
Une technique irréprochable
Wipeout a la réputation d’être une série qui sait tirer bénéfice des caractéristiques techniques de son support. Figurant sur la grille de départ du line-up de la Vita, le titre ne se devait pas seulement de faire figure de bon élève mais, bien au delà, faire office d’ambassadeur de la console.
Il n’y a pas à dire, s’il y’a bien un point sur lequel Wipeout 2048 excelle, c’est celui-là ! Les tracés vertigineux sont magnifiques et très détaillés, tout a été fait pour que le joueur soit totalement immergé dans cet univers futuriste tout droit tiré d’un roman de science-fiction. Cela commence par des graphismes fins, avec un vrai sens du détail, des effets en tout genre (particules etc.) et un habillage très riche, donc très réaliste. Tellement riche qu’on s’y perd même parfois avec la vitesse ! L’écran de 5 pouces n’est vraiment pas de trop, on peine à imaginer ce que cela aurait donné sur un petit écran, en particulier dans un niveau aussi beau et fourni que Subway. Il n’y a pas de clipping alors même que la profondeur du champ de vision est importante, en particulier dans l’un des plus beaux niveaux du jeu au tracé « aérien » et ouvert. Une attention toute particulière a été fournie du point de vue des petits détails qui font toute la différence : au delà du tracé en lui même, vous pourrez nettement apercevoir des publicités vidéos en bordure de route ou bien encore un vaisseau en plein vol. Par ailleurs le « Zone Mode », à l’ambiance si particulière, est artistiquement très réussi. On pourrait se croire sur Playstation 3, la frontière entre le monde nomade et celui du salon s’estompe progressivement pour le plaisir de nos yeux.
Episode très axé « action », les explosions diverses et variées ne manqueront pas au cours de l’aventure. Cependant, bien qu’elles puissent parfois porter à confusion et rendre la conduite un peu plus brouillone, le jeu reste fluide. Alors oui ce n’est pas du 60 fps constant, mais à aucun moment le jeu ne ralentit, ce qui en soit, compte tenu de la beauté du jeu, de la vitesse et de l’action, est une vraie prouesse et un très bon point ! D’ailleurs, en parlant de vitesse, Wipeout 2048 est probablement le plus rapide de la série.
Le bémol dans tout ça ? Des temps de chargement qui peuvent parfois se montrer très longs lorsqu’on lance une course pour la première fois. Heureusement, une fois la course lancée, la recommencer en cas d’échec, sera bien plus rapide. Sony a cependant promis d’améliorer ce point par l’intermédiaire d’une mise à jour ultérieure, affaire à suivre donc !
Enfin, le tableau ne serait pas complet si nous n’évoquions pas la prise en main du jeu. Plusieurs options s’offrent au joueur avec, en particulier, la possibilité de jouer en mode « gyroscope », l’inclinaison de la Vita conjuguée au trackpad arrière vous permettant alors de diriger votre bolide. Il n’y a pas à dire, cela fonctionne plutôt bien mais, dans un jeu où le moindre écart sera durement sanctionné, on préfère vite revenir à un mode de contrôle plus traditionnel et plus précis. La prise en main est donc bonne, le joystick gauche vous permettant de diriger votre vaisseau tandis que celui de droite vous permet de jeter un coup d’oeil en arrière et par la même occasion de tirer sur vos adversaires. On retrouve une conduite nerveuse, glissante où l’anticipation et une parfaite réactivité sont de mise. Exigeante, la conduite se doit d’être domptée, au même titre que le tracé de chacun des niveaux et chacun des vaisseaux disponibles.
On dénote en effet pas moins de 20 vaisseaux, à raison de 4 bolides et donc 4 classes par écurie : vitesse, agilité, combat et prototype. Chaque type de véhicule dispose de ses propres caractéristiques, lesquelles ont de véritables répercussions une fois en piste. Il n’est pas toujours chose aisée de passer d’un véhicule de type « agilité » à un véhicule de type « combat » au comportement beaucoup moins souple dans les virages.
Les tracés sont, quant à eux, truffés de passages alternatifs, ce qui suppose donc une parfaite connaissance des niveaux pour ne pas se faire distancer par les plus rapides, surtout en multijoueur. Accessibilité oblige, les habitués remarqueront que certains de ces passages ont été élargis afin de les rendre plus facile. Par ailleurs, on a le choix entre trois modes de conduite, de la conduite assistée à la conduite libre. Tout cela est fait pour rendre le jeu plus accessible aux débutants. Est-ce une mauvaise chose? Nous ne pensons pas. En effet, Wipeout 2048 est un jeu exigeant à la difficulté progressive mais belle et bien présente. Si on commence par des courses en catégorie « C », où la vitesse des bolides ne pose pas encore de problèmes, une fois arrivé en catégorie « A » ou « A+ » c’est une autre paire de manches et un conducteur médiocre n’arrivera pas à bout d’une course même en conduite accompagnée. C’est d’ailleurs pourquoi, au bout de trois défaites successives, le niveau prochain se débloquera quand même. Cependant, impossible de compter là-dessus pour passer à la catégorie de course supérieure : une victoire est indispensable. Wipeout reste donc fidèle à sa réputation en proposant un challenge plutôt corsé dans les catégories supérieures, surtout si vous souhaitez terminer en première position.
On peut enfin relever un petit aspect stratégie bienvenue puisque lorsque vous êtes en possession d’une arme ou de tout autre bonus, vous avez le choix entre l’utiliser ou bien l’absorber pour récupérer de la vie. Une utilisation raisonnée des objets combinée à une bonne connaissance des speedpads seront la clef de votre réussite ! Et cela d’autant plus que l’IA ne vous fera pas de cadeaux, et notamment dans les modes « hors combat » où un tir peut vous ruiner une course en un instant.
Pour terminer, la bande-son est toujours aussi efficace, à condition bien sûr de ne pas être allergique à la musique électronique, et confère ainsi aux courses un rythme endiablé. Les bruitages des vaisseaux, des tirs, des explosions ou des accidents sont corrects, sans être inoubliables. Mention spéciale tout de même à celui des vaisseaux en phase d’accélération qui nous font furieusement penser à ceux des Pods dans Star Wars Episode I.
De quoi s’occuper un moment !
Autre point d’interrogation: le contenu de Wipeout 2048. Le jeu se divise en deux campagnes : une campagne solo et une campagne multijoueur. Une campagne étant elle même divisée en différents types d’épreuves : course classique, contre-la-montre, combat et zone. Déjà connues, ces dernières garantissent une véritable variété tout au long du jeu. A ce titre, le mode zone, dans lequel la vitesse du bolide ne fait qu’augmenter jusqu’à ce vous ayez épuisé votre jauge de santé, est toujours aussi jouissif avec un orientation artistique plus efficace que jamais.
Comptez environ une centaine de courses en solo et 20 championnats dans la campagne en ligne. Cela vous garantira de nombreuses heures de jeu même si on aurait aimé avoir plus de courses, les premières se terminant assez rapidement. Par la suite, cela se corsera, surtout si vous souhaitez terminer premier. Probablement aurons-nous le droit à des DLC ultérieurs avec de nouvelles courses et peut être même de nouveaux tracés. Triste époque n’est ce pas?
Dix nouveaux niveaux, c’est plutôt correct pour la série, surtout compte-tenu du fait qu’il faille les mémoriser en partie. On aurait cependant aimé en avoir plus, aussi bons et originaux soient-ils… Le cross-platform avec Wipeout HD Fury sur Playstation 3 n’étant pas à même de combler ce petit déficit.
Le jeu en ligne est fluide et ne souffre que de peu de lags, ce qui était une condition sine qua non compte tenu de la vitesse des courses. Vous pourrez par ailleurs bien évidemment affronter vos amis en local (jusqu’à 8 joueurs, tout comme en ligne), ce qui se doit d’être souligné quand on connaît la propension grandissante des développeurs à supprimer ce type de mode sur console de salon. Enfin, l’aspect communautaire n’est pas en reste puisque vous pourrez facilement comparer vos meilleures temps à celui de vos amis connectés.
Carton rouge cependant pour le Online-Pass, code fournie avec l’achat du jeu et qui doit obligatoirement être lié à votre compte Playstation afin que vous puissiez jouer en ligne. Traduction ? Si jamais vous décidiez de prêter votre jeu ou bien de le revendre, le nouveau possesseur se devra de repasser à la caisse en achetant un nouveau Online-Pass sur le Playstation Store afin de pouvoir jouer en ligne pour la bagatelle de 10 euros tout de même ! Il s’agit là d’une politique qui tend à se généraliser et qui vise très clairement à casser le marché de l’occasion.
En conclusion
Wipeout 2048 frappe fort en s’imposant probablement comme étant le plus beau jeu à ce jour sur console nomade. Fin, fluide avec une bonne prise en main, SCE Studio Liverpool n’a pas chômé pour nous pondre un Wipeout de haute volée au line-up de sortie.
Avec son solo et le multijoueur en local ou en ligne, Wipeout 2048 devrait vous garantir de nombreuses heures d’amusement et de prise de tête si vous souhaitez terminer premier dans chaque course. Dommage que les temps de chargement soient aussi longs, mais cela reste secondaire tant le jeu est réussi.
Jamais Wipeout 2048 n’a été aussi rapide et c’est sur Playstation Vita que ça se passe !