A la chasse aux souvenirs
Dans les différents épisodes de Final Fantasy, les thèmes généralement abordés sont riches en profondeur avec des côtés dramaturgiques comme le thème de la vie et de la mort, les religions, l’écologie, ils jouent également sur l’amour et l’amitié, mais aussi sur les différentes guerres et conflits entre les peuples…
Pour World of Final Fantasy, on met de côté les thèmes lourds et sombres, pour faire place à un scénario abordé plus en légèreté avec un humour et une autodérision quasi omniprésents.
Nous allons suivre l’histoire de deux jumeaux attachants, Lann et Reynn, chacun ayant un caractère différent, Lann, un garçon, plutôt fonceur et égocentrique et Réré, alias Reynn, sa soeur, qui de son côté est beaucoup plus calme et réfléchie.
L’intro s’ouvre sur nos deux jumeaux se trouvant sur le toit d’une tour, ils vont se précipiter en sautant dans le vide après qu’une voix leur ait dit de s’éveiller. Juste après cette scène, on découvre que Lann se réveille dans son canapé, mais ce saut, était-ce un rêve ou une réalité ? Une question légitime que l’on se pose déjà. Lann va se précipiter pour aller travailler sans remarquer qu’il a Tama, une étrange créature aux faux airs de Carbuncle (Ahuri en VF) sur sa tête.
Arrivant sur son lieu de travail, étrangement, il ne rencontre personne, ni à l’extérieur, ni dans le café, à l’exception d’une seule cliente assise répondant au nom d’Enna Kros. Après une courte séquence amusante où l’on voit un Lann faire des mimiques faciales face à Enna Kros et son addiction pour le sucre, débarque Reynn, « la soeur aînée » de Lann. C’est alors que Reynn va montrer à son frère qu’il n’y a pas âme qui vive dans leur ville. C’est à ce moment-là qu’Enna Kros intervient en leur disant : « Vous avez vraiment tout oublié… » Et là, on se dit que c’est encore une histoire qui joue sur le cliché des héros amnésiques, mais on est intrigué et on continue.
C’est alors que la créature Tama se présente et par la même occasion, Lann remarque enfin qu’elle était sur sa tête. Nos deux jumeaux sont donc en vérité des Myramanciens, des êtres spéciaux pouvant contrôler des Myrages, c’est-à-dire des créatures comme Tama. Pour redécouvrir leur passé et leur famille, ils devront capturer les Myrages. Ils se rendent donc dans le monde de Grymoire, où vivent ces créatures, déterminés à en savoir plus sur leur origine.
Les deux caractères de nos compères s’allient à merveille dans cette aventure, et on sourit à chaque vanne que Reynn fait à son petit frère. D’ailleurs, Lann ne nous semble pas si inconnu que cela, il ressemble à Roxas (Kingdom Hearts) à s’y méprendre. Un clin d’oeil sans doute dû au fait que derrière le character design se cache Tetsuya Nomura-san ayant également oeuvré sur le design des personnages de Kingdom Hearts, et ce depuis le premier opus.
Lieux onirique
Dans leur monde originel, Lann et Reynn sont des Gigantus, des êtres de taille normale. En revanche, le monde de Grymoire est exclusivement habité par des êtres appelés Lilipuces, beaucoup plus petits que nous. Pour rester discrets dans ce monde, nous avons la faculté de nous métamorphoser à volonté en Lilipuces, ces petites créatures kawaï au design Chibi. Nous verrons bien assez vite que notre taille de Lilipuce ou de Gigantus aura une influence sur les combats à venir.
On découvre donc le monde de Grymoire et premier point, nous ne sommes pas en face d’un monde ouvert, mais plutôt dans des maps assez dirigistes même si elles nous permette quand même de prendre notre temps en flânant à droite et à gauche, car elles recèlent des passages et bien des secrets inaccessibles, ceux-ci étant bloqués par des arbres, ravins, ou encore des murs mystérieux. Ces lieux seront propices à l’utilisation de capacités spéciales que seuls nos Myrages détiennent, nous devrons donc souvent revenir dans les lieux visités avec la nouvelle capacité apprise, à la manière d’un Metroidvania en quelque sorte ! Un système habilement utilisé nous rappelant l’utilisation des CS de Pokémon.
Ainsi, en continuant dans l’aventure, on retrouve avec émerveillement des lieux bien connus de la franchise, mais on est un peu désorienté comme par le fait de voir le mage noir Bibi (FF9) dans un autre monde que celui de ses origines, Héra. On retrouve donc avec bonheur et nostalgie tous ces personnages et lieux que l’on a connus au fil du temps. Mais les clins d’oeil et références ne s’arrêtent pas là, il y en autant au niveau visuel que sonore, un vrai régal !
Combat moderne ou à l’ancienne ?
Avant de vous lancer dans un combat, sachez qu’à tout instant vous avez la possibilité de changer l’un des modes de jeu mythique repris de la saga Final Fantasy. Nous retrouvons donc un mode Passif qui fige le temps en attendant votre action ; un mode semi-actif, le temps sera figé uniquement lorsque vous serez dans un sous-menu, et un mode Actif où le temps s’écoulera normalement. A vous de choisir ce qui vous correspond le mieux, en sachant que vous pourrez changer ce mode à tout moment dans les options. De notre côté, nous avons choisi le mode Actif par habitude et surtout pour avoir un challenge très élevé, relevant quasiment de l’impossible mais pas insurmontable.
Passons maintenant à la base du système de combat qui reprend un système du tour par tour classique, en y ajoutant la célèbre jauge ATB pour connaître l’ordre de passage des alliés et des ennemis. Pour faire plus simple, disons que ce système peut s’apparenter à celui de Child of Light ou encore de Grandia.
Maintenant que nous avons ces deux petites bases, deux types de menus s’offrent à nous pour combattre. Le menu classique s’apparentant aux anciens Final Fantasy ou JRPG à l’ancienne proposant des arborescences (sous-menu compétence, objet…) ou combattre de façon similaire à Final Fantasy 13-2, Lightning Returns ou encore Kingdom Hearts, grâce à une palette de raccourci que l’on pourra modifier à sa guise.
Chacun pourra ainsi y trouver son compte en fonction de son habitude de jeu. Pour nous, cela a été un crève-coeur de choisir puisque nous aimons autant le système à l’ancienne que le système de raccourci plus moderne, nous avons donc alterné ces menus aussi souvent que possible.
Chacun de ces différents combats propose de capturer des Myrages pour en faire vos alliés pour les prochains affrontements à venir. Si cette partie capture fait essentiellement penser à Pokémon et aux autres titres se servant de ce système (Final Fantasy 13-2, Tales of Symphonia Dawn of the New World), force est de constater que le titre a su améliorer le système grâce aux nombreuses possibilités de capture (endormir l’ennemi, le soigner, utiliser des attaques magiques…), évitant ainsi la répétitivité que l’on remarque dans les autres softs. Une fois que l’on capture un Myrage, il devient membre de notre équipe à part entière, et c’est là que la tournure des combats et votre taille (Lilipuce ou Gigantus) prennent un ton bien plus stratégique dans un panel de choix qui se révèle très large.
On va donc choisir ses Myrages et adopter la formation qui nous convient le mieux avant de se lancer dans un combat. On pourra ainsi mettre nos Myrages sur notre tête, en fonction de leur taille, pour créer une sorte de Pyramide limitée à 3 unités distinctes. Lorsque nous sommes en Gigantus, deux Myrages de taille moyenne ou petite pourront aller sur notre tête, et si nous sommes en Lilipuce, nous serons au milieu de la formation, nous pourrons ainsi utiliser une monture, c’est-à-dire un Myrage de grande taille, et porter sur notre tête un Myrage de petite taille.
Mais la dimension stratégique renouvelant le genre se fait aussi ailleurs, chaque Myrage que l’on associe à sa Pyramide aura ses caractéristiques, faiblesses et PV qui vont s’additionner au total de Reynn ou de Lann. Ainsi, si un Myrage possède une faiblesse sur l’élément glace, votre Pyramide toute entière sera également vulnérable à cet élément. Les combinaisons sont très nombreuses, allant des combos plus importants jusqu’à l’absorption de dégâts. Mais les Pyramides peuvent aussi s’effondrer sous les coups des ennemis, nous assommant pendant quelques tours, sauf si avons décidé de séparer notre Pyramide pour ainsi agir séparément avec chaque Myrage, donnant un total de 6 combattants. Mais dans cette posture, certains Myrages seront vraiment très faibles. Libre à vous donc de choisir à tout moment de combattre séparément ou à l’aide de votre Pyramide qui peut vaciller à tout moment.
Nous allons finir avec le système d’évolution mis à notre disposition. Lann, Reynn et les Myrages pourront augmenter leur level de façon classique, mais la différence entre nos jumeaux et nos Myrages se situe sur leur système d’évolution. Pour nos deux jumeaux, ils devront par exemple trouver des coffres sur le terrain, ou « emprunter » des pierres dans le système d’évolution propre aux Myrages, pour apprendre de nouvelles techniques.
En revanche pour nos Myrages, le système d’évolution est très similaire au système Sphérier que l’on a vraiment apprécié dans Final Fantasy X, mais que l’on a aussi apprécié avec la grille des permis de Final Fantasy XII. En gros, vous allez évoluer en « achetant » de nouvelles techniques sur des cases qui libéreront les cases adjacentes ainsi que des capacités spéciales, et ainsi de suite.
Comme nous pouvons le voir, on est face à un système de gameplay vraiment riche avec de nombreuses possibilités qui se révèlent complexes au premier abord, mais qui au final empruntent beaucoup aux autres épisodes et franchises de Square Enix. Un système que l’on a forcément apprécié.
Nous allons éviter de parler de quêtes annexes, sauveurs, et autres secrets, pour éviter de spoiler le contenu du titre. Mais ce que nous pouvons en revanche vous dire, c’est que le titre regorge de quêtes annexes et secrets en tous genres, doublant la durée de vie du soft qui pourra se finir en une quarantaine d’heures si vous êtes pressé.
Ost Magistrale
Techniquement, on ne peut pas dire que les graphismes purs soient des plus impressionnants, il y a des effets d’aliasing, mais même avec ce défaut l’aspect film d’animation a su nous séduire, tout comme le design kawaï des personnages Chibi.
Les différents univers et lieux que l’on retrouve sont variés, colorés, usant de jeux de lumière avec une direction artistique admirablement réalisée, on remarque l’énorme soin apporté aux détails qui renforce l’ambiance générale du titre.
Du côté des sons, on peut opter pour le doublage anglais ou japonais qui sont d’ailleurs vraiment excellents tant en terme de voix et d’intonation. Concernant la traduction française, on notera une écriture qui est parfois complètement à côté de la plaque par rapport aux voix.
Finissons par l’Ost qui est magistrale ! On retrouve d’anciens Ost de Final Fantasy qui ont été repris et ont subi une réorchestration de la part de Masashi Hamauzu-san, certains de ces morceaux en deviennent quasiment méconnaissables, du grand art !
Testé sur une version PS4