Voilà déjà presque 20 ans que la licence Pokémon est parue en France, on ne va évidemment pas faire une rétrospective étant donné qu’à l’heure actuelle, il s’agit déjà de la septième génération de Pokémon en sachant qu’à priori le prochain Pokémon RPG inclura la huitième génération. Ce qu’il faut savoir par contre, c’est que les titres Pokémon ont toujours été scindés en deux versions, chacune contenant des différences, notamment sur l’implémentation ou non de certains Pokémon comme Pokémon Rouge et Bleu. D’ailleurs petit aparté, partant de ce principe de « jeux doubles », The Legend of Zelda a également eu une version scindée avec Oracle of Seasons et Oracle of Ages, les deux jeux se complétant.
Si on vous parle particulièrement de Pokémon Rouge et Bleu (et Jaune par extension), c’est que non seulement ces deux titres ont été réadaptés sur Game Boy Advance via les « remakes » Pokémon Rouge Feu et Vert Feuille (incluant des nouveautés), mais c’est surtout parce que Pokémon – Let’s Go, Pikachu ! / Evoli ! en est également une relecture en version plus simplifiée et plus accessible pour le jeune public ou les casual gamers.
Un jour je serai le/la meilleur(e) dresseur(euse)
Si vous avez connu la première génération de Pokémon grâce aux jeux vidéo et/ou au dessin animé, le pitch de départ vous sera certainement familier. Ayant grandi à Bourg Palette, il est temps pour vous de devenir enfin un(e) apprenti(e) dresseur(euse) Pokémon. Après avoir fait capturer et fait la connaissance de votre tout premier compagnon (Pikachu ou Evoli selon la version du jeu), vous partez tout comme votre rival, explorer la région de Kanto pour compléter les recherches du Professeur Chen grâce au Pokédex. Mais surtout, votre but premier est d’aller défier les 8 champions des arènes Pokémon et de remporter leur badge. Avec cela en poche, vous allez pouvoir enfin accéder à la Ligue Pokémon dans l’optique de devenir Maître Pokémon (de la Ligue du moins).
Comparé aux versions d’origines et à l’animé, il n’y a pas véritablement de grand bouleversement du côté du contexte scénaristique. On retrouve donc les personnages emblématiques de l’anime comme Ondine, Pierre, la Team Rocket (leur mauvais tour et leur envol vers d’autres cieux), et son rival qui est ici beaucoup moins arrogant/vantard et plus aimable, offrant même quelques petits tuyaux. On imagine qu’il s’agit là d’une volonté des développeurs de rendre le soft plus gentillet et accessible.
Un gameplay beaucoup plus facile d’accès, et un système de capture à la Pokémon Go
Pour son gameplay, Pokémon Let’s Go Pikachu reprend les mêmes bases que ses prédécesseurs, c’est-à-dire qu’ici en l’occurrence, on évolue sur le terrain dans les mêmes tracés que les jeux originaux parus il y a 20 ans. Les villes (Argenta,…), les grottes, l’eau,… toute la structure est identique, ce qui ne risque pas de déplaire aux nostalgiques du soft. Les nouveaux(elles), quant à eux, peuvent y prendre goût grâce aux capacités secrètes (CS) qui sont ici plus simplifiés qu’auparavant.
Exit donc le fait de se constituer une équipe spécifique via la nature du Pokémon (comme un Pokémon eau pour traverser l’eau via « surf », ou un de type plante pour utiliser « Coupe), maintenant ces capacités (désormais des techniques secrètes ou TS), peuvent être apprise directement par notre compagnon, il n’y a donc plus rien d’étonnant à voir Pikachu déplacer les rochers avec Main-Forte.
Pour les amateurs, cela enlève un point stratégique qu’il y avait lors de la montée en XP d’un Pokémon, à savoir laquelle compétence fallait-il garder sur les quatre, sachant qu’originellement « coupe » était nécessaire, il ne restait donc plus que trois emplacements possibles. Désormais plus besoin de s’en soucier, néanmoins, l’apprentissage de capacités de combat est toujours de mise.
L’un des gros changements du soft vient de son système de capture. Pour l’occasion et pour la première fois dans la série, les différents Pokémon sont désormais visibles sur le terrain, voir gambader un Salamèche, Papilusion ou encore un Caninos dans la nature est un vrai plaisir, les combats ne sont donc plus aléatoire mais entièrement voulu. Enfin les combats, c’est un bien grand mot, désormais on parle de capture. Là encore, la formule se modifie pour tenter de plaire au plus grand nombre, quitte à se mettre les experts de la série à dos.
Lors d’un contact avec un Pokémon, une transition s’opère toujours, sauf qu’ici il n’y a pas un seul soupçon de combat. Au lieu de prendre son temps et d’évaluer toutes les possibilités d’affaiblir un Pokémon avant de la capturer, là on passe directement à la capture tirée de Pokémon Go. Véritable succès mondial, Pokémon Go tient une grande place dans ce titre Pokémon via deux spécificités, c’est-à-dire que le parc Safari est remplacé par le Pokémon Go Park servant notamment de transfert, et que le système de capture est très similaire.
De manière concrète, lorsque l’on est en « face » d’un Pokémon, on peut lui lancer une baie pour faciliter sa capture avant de lancer une Pokéball (il y en a toujours de plusieurs types pour changer la probabilité de capture). Le lancement de Pokémon est relativement simple puisqu’il suffit de la lancer au bon moment par rapport à un cercle (allant du vert au rouge pour indiquer la difficulté de capture), et diffère en fonction de la configuration utilisée (mode docké ou portable/table) par la Nintendo Switch.
Les sensations de capture et l’accessoire Pokéball Plus
En mode portable, les fonctions gyroscopiques de la console sont utilisées, et il suffit d’appuyer sur A pour lancer la Pokéball. En mode docké/table, les manettes Pro ne sont pas compatibles pour la simple et bonne raison que le soft se base sur la détection de « mouvements » façon Wiimote. Avec un Joy-Con à la vertical, ou l’accessoire Pokéball Plus, il suffit « d’imiter » un lancer de Pokéball au bon moment pour capturer un Pokémon.
Une aide est également disponible et est destinée au jeune public si la capture leur demeure trop difficile. En quelques mots, avec un second joueur(euse) utilisant un Joy-Con, il est possible, lors des phases de capture, d’effectuer une capture en duo. Au bout d’un certain temps, la pratique de capture sympathique, peut devenir totalement addictive, surtout que chaque Pokémon capturé confère de l’expérience au groupe tout entier, mais elle peut aussi rapidement devenir ennuyeuse puisque la capture se limite seulement à la première génération des petits monstres.
En tout cas, on peut dire qu’avec l’accessoire Pokéball Plus, la capture s’en ressent plus immersive et moins fatigante, on se prend presque pour un(e) véritable dresseur(euse) de Pokémon. Cet accessoire est très facile et rapide à prendre en main. Doté d’une dragonne comme les Joy-Con/Wiimote, mais aussi d’un anneau pour un meilleur confort, l’accessoire est en réalité constituée de « trois fonctions », le stick sert ainsi de déplacement mais aussi d’action de validation (et pour faire avancer les dialogues), il y a un bouton d’annulation, servant aussi d’action dans le menu, et pour accéder aux sections de sous-menu, il faut secouer la Pokéball Plus.
Le must pour l’immersion intervient directement lors de la capture, différents effets, notamment un voyant lumineux et les cris (les bruitages) des Pokémons attrapés surviennent. Pour son prix à l’unité, plus qu’un accessoire, la Pokéball Plus est un gadget qui peut même servir en extérieur, il suffit de mettre un Pokémon dans la Pokéball en allant dans les menus associés pour le transférer dans la Ball et l’emmener partout, ce qui peut lui conférer un bonus d’expérience. A noter que l’accessoire (possédant un Mew à l’intérieur transférable en jeu) est également compatible avec Pokémon Go.
Les combats sont relativement faciles, sauf en Post-Game où il y a plus de challenge
Même si les combats contre les Pokémons sauvages ont disparu, il reste toujours des dresseurs à affronter (comme pour la capture, vaincre des dresseurs permet d’acquérir de l’XP). Au nombre plus élevé, ces combats ont néanmoins une difficulté générale extrêmement faible. Pour un bref rappel, les combats s’effectuent au tour par tour. Lors de son tour, et en fonction du Pokémon de son choix (six au maximum dans son équipe), on peut utiliser l’une des quatre attaques maximales disponibles. Il peut aussi bien y avoir des compétences de soutien pour augmenter son attaque, qu’une attaque de la nature du Pokémon (Feu, Eau, Plante,…), ou encore une attaque classique.
Pour remporter un combat, il faut aussi connaître quels sont les aouts et faiblesses de chaque type de Pokémon. Un Salamèche (type Feu) est par exemple plus efficace contre un Mystherbe (de type Plante), mais en revanche il est vulnérable et très inefficace face aux Pokémons de type Eau comme un Tortank. Il s’agit là de données déjà connues par les combattant(e)s d’au moins une génération de Pokémon. Néanmoins, quelques subtilités sont disponibles. Outre les Mega-Evolution que nous vous laissons découvrir, notre compagnon (Pikachu) peut intervenir lors des combats même en tant que « spectateur » pour aider ses alliés.
Mais il faut aussi savoir que si l’on s’occupe bien de Pikachu via un menu dédié (on peut le caresser, lui offrir des baies ou lui mettre une tenue), cela a directement des impacts positifs « d’amitié » lors des combats. Il y a par exemple la possibilité de résister à un K.O. en ne gardant qu’un seul tout petit point de vie. En clair votre compagnon principal, comme pour Sacha dans le dessin animé, sera votre principale carte à jouer, un atout indéniable. Il y a également la possibilité de combattre en duo de façon classique, ou avec un partenaire utilisant un Joy-Con. A deux, chaque dresseur(euse) utilise un Pokémon de l’équipe de l’hôte, néanmoins dans cette pratique, il y a un fort déséquilibrage puisque l’on se trouve à du deux contre un.
En règle générale, tout est relativement facile, pour trouver un peu de challenge, il faut attendre de pouvoir défier les experts Pokémons en Post-Game. Concrètement, un combat d’expert est l’occasion d’affronter le double de l’un de ses Pokémons, une sorte de duel miroir où les objets sont interdits et où tout peut arriver. La durée de vie du soft dépend donc entièrement de son implication finale sur le jeu, à savoir par exemple, est-ce que l’on est prêt à XP durement les 151 Pokémons pour affronter les dresseurs experts ? Ou à capturer tous les Shinys du jeu ?
Fidèle, agréable pour la rétine, mais les ralentissements sont parfois nombreux
En 20 ans, inutile de dire que l’aspect visuel a fortement changé. Exploitant la puissance de la Nintendo Switch, les développeurs ont enfin ajouté la visibilité des Pokémons sur le terrain pour un rendu « plus naturel », et ce même lorsque l’on utilise une créature comme monture. Le titre est dans des tons colorés, les animations plutôt propres, et le chara-design fidèle aux personnages de l’anime.
Malgré une fluidité assez constante, des ralentissements sont à déplorer. Ceux-ci interviennent principalement dans des lieux surpeuplés de Pokémon comme la forêt de Jade. Du côté sonore, une réorchestration et des arrangements des thèmes originaux ont été effectués pour un résultat assez convaincant, qui va plaire forcément aux nostalgiques.
Testé sur Switch avec une Pokéball Plus / Joy-Con