Sans grandes surprises, beaucoup savent déjà que Call of Duty Modern Warfare 2 est un excellent titre. La plupart de ceux qui lisent ce test ne sont d’ailleurs là que pour savoir à quel point ils vont pouvoir profiter de l’expérience. Deux ans quasiment jour pour jour après la sortie du premier Modern Warfare, les développeurs d’Infinity Ward frappent de nouveau un grand coup en proposant aux joueurs et surtout aux amateurs de FPS la suite de ce titre au succès incontestable (plus de 10 millions de copies vendues à travers le monde). Comme beaucoup pouvaient le prévoir, Modern Warfare 2 marche dans les pas de son illustre prédécesseur et bat déjà des records de vente. Reste à convaincre les derniers sceptiques.
Ce qui apparait en premier lieu dans Modern Warfare 2 est sûrement le souci du détail que les développeurs d’Infinity Ward ont apporté à la création des environnements. Dès le début de la campagne solo, le joueur peut apprécier les petits éléments du décor qui rendent la scène toujours plus réaliste. La base américaine du Moyen-Orient qui sert de décor au tutorial est un parfait exemple de cette volonté affichée des développeurs de rendre l’univers de jeu aussi crédible que possible. Certains soldats jouent au basket en écoutant du hip-hop, alors que des hélicoptères patrouillent autour de la base. En se déplaçant, les joueurs pourront également voir divers éléments liés à la vie des soldats sur place comme les containers d’eau ou les sanitaires. Ce sont tous ces petits détails qui rendent les lieux plus convaincants et permettent au joueur de s’immerger plus facilement dans l’histoire.
Bien entendu, les choses ne sont réalistes que jusqu’à un certain point. Comme c’est souvent le cas dans la série des Call of Duty, le joueur est forcé de suivre un chemin relativement linéaire, dans un monde où la plupart des portes ne peuvent pas s’ouvrir, quelque soit le nombre de grenades jetées pour les exploser. Le résultat est malgré tout très convaincant, ce choix étant une décision intentionnelle des développeurs pour permettre au jeu de conserver un rythme élevé et spectaculaire, d’autant que de nombreux efforts ont été réalisés pour ouvrir au maximum les zones d’affrontement. En d’autres termes, la progression générale est peut être linéaire, mais dans de nombreuses situations, le gameplay est très loin de l’être.
De nombreuses zones sont très ouvertes ou donnent accès à différentes approches, les membres de l’équipe dirigés par l’IA s’adaptant automatiquement aux choix du joueur. Les fusillades ressemblent donc plus à un jeu du chat et de la souris qu’à une galerie de tir sur cibles mouvantes. Les développeurs d’Infinity Ward font d’ailleurs très bon usage de cet aspect du jeu, donnant ainsi au joueur la sensation d’un gameplay moins scripté (notamment grâce à une intelligence artificielle améliorée), qu’il s’agisse de poursuivre un trafiquant d’armes dans le dédale de rues d’une favela de Rio De Janeiro, ou lorsqu’il s’agit de se faufiler dans un cimetière d’avions qui sert de zone de combat entre deux factions opposées.
Ces zones ouvertes semblent parfois être une source infinie d’ennemis (ce qui en réalité n’est plus le cas comme cela pouvait l’être dans les épisodes précédents), qui arrivent parfois de toutes les directions, en réalisant des détours pour prendre le joueur à revers. Il est donc parfois un peu difficile de se frayer un chemin pour avancer lorsque plusieurs routes sont possibles, rendant les choses parfois légèrement frustrantes lorsque le jeu pousse à avancer mais que le joueur se retrouve pris entre deux feux. De manière générale, l’équilibre du jeu est bien trouvé, même s’il existe des moments un peu plus frustrants que d’autres. Heureusement, les points de contrôles sont nombreux et permettent de reprendre rapidement le jeu.
En complément de ces phases de combat ouvertes, il y a bien sûr des passages plus linéaires, pensés pour offrir au joueur une expérience toujours très rythmée, et une vraie variété de sensations et de challenges. Au cours de la campagne solo, le joueur pourra ainsi descendre des hélicoptères, utiliser un drone pour tirer des missiles téléguidés, parcourir des plaines enneigées en motoneige, ou descendre des rapides en zodiac. L’équilibre et la variété sont véritablement bien trouvés, à la fois dans le gameplay et dans les environnements parcourus, ainsi que dans l’arsenal mis à disposition du joueur. Avec de très nombreuses armes de pointe, Modern Warfare 2 offre de très nombreuses possibilités (snipers, lance-grenades, fusils de toutes sortes, lance-missiles, etc…).
L’action est omniprésente et l’aventure se déroule comme sur des montagnes russes, avec de nombreuses explosions qui viennent soutenir un scénario épique. Ce soap-opéra piqué à la testostérone figure en effet une intrigue très intéressante et particulièrement narrée, remplie de rebondissements, de meurtres et de trahisons. Sans rentrer dans les détails de l’histoire, Modern Warfare se déroule 5 ans après le premier épisode et met en scène différents soldats qui font partie des US Rangers ou d’une escouade d’élite, la Task Force 141, dont fait partie le fameux Soap, héros du premier volet qui fait son retour dans cette suite. Le gameplay laisse donc une grande part à l’action et met en scène de manière assez théâtrale l’ensemble des affrontements, notamment grâce à l’excellente réalisation.
Bien entendu, le mode campagne ne représente qu’une partie de l’expérience offerte par Modern Warfare 2, ce qui est plutôt une bonne chose car celle-ci se révèle intense mais assez courte (environ 7h de jeu la première fois). La grande nouveauté du jeu se situe cette fois-ci dans le mode Opérations Spéciales (Special Ops) qui propose un ensemble de 23 challenges aux joueurs. Même si elles peuvent être réalisées en solo, ces missions sont pensées pour être exécutées à deux en coopération, que ce soit en écran splitté (une possibilité très intéressante) ou en ligne. Comme beaucoup peuvent l’imaginer, il s’agit d’un ajout très intéressant, notamment par la variété des challenges proposés, qui vont de repousser une vague d’ennemis, à désamorcer des bombers, en passant par une phase coordonnée où l’un des joueurs se retrouve aux commandes d’un AC-130 pendant que l’autre tente de rejoindre le point d’extraction à pied.
Avec trois étoiles à obtenir sur chaque mission, le mode Opérations Spéciales offre véritablement une bonne durée de vie (notamment grâce aux différents niveaux de difficulté) et s’avère particulièrement fun à deux, que ce soit en local ou en ligne. Certains auraient souhaité voir des missions à quatre joueurs mais il est tout de même plaisant de venir à bout de ces challenges avec un ami. Bien entendu, le troisième mode de jeu et non des moindres est le mode multijoueurs à proprement parlé, qui brille toujours par son excellence. Ceux qui connaissent déjà le premier volet trouveront là une expérience étendue et peaufinée, ceux qui découvrent le multi avec Modern Warfare 2 pourront se frotter à un mode de jeu très bien construit qui propose un système persistant d’expérience et de rangs qui offre de très nombreuses fonctionnalités.
Sans rentrer dans trop de détails, le mode multijoueurs de Modern Warfare 2 conserve le principe de classes de personnages du premier volet (avec la possibilité d’effectuer des personnalisations) et utilise un système de chaîne de kills permettant de débloquer des supports au combat, qui vont de la simple possibilité d’effectuer un dernier tir avant de mourir, à des attaques d’hélicoptères en passant par des lâchés de bombes sur la zone de combat. Techniquement, les choses se déroulent sans aucun lag et les menus sont toujours aussi bien pensés. Le mode multijoueurs risque donc de devenir rapidement l’activité hivernale de beaucoup de joueurs, et avec raison.
Au final, Call of Duty Modern Warfare 2 s’avère donc sûrement être l’un des meilleurs titres de l’année 2009. La campagne solo, certes un peu courte, mais très rythmée, offre une réelle variété de gameplay et de challenges, notamment dans les derniers niveaux de difficulté. Le mode multijoueurs est toujours aussi complet, avec un grand nombre de modes de jeu et de maps, et un système persistant d’expérience apprécié par beaucoup. Le tout est appuyé par le nouveau mode Opérations Spéciales, un peu la cerise sur le gâteau offrant d’appréciables possibilités de jeu en coopération. Le tout est bien entendu appuyé par une réalisation sans failles et une présentation très soignée, qui font de ce titre encore un must-have de la série des Call of Duty d’Infinity Ward.
Initialement publié le 16.11.09