Il y a des choses que je ne comprends pas, comme la frénésie autour de MGS. Sorti de l’épisode sur PSX, qui avait marqué son époque, on assiste depuis à une succession de films interactifs, pendant lesquels le temps de jeu est écrasé par des cinématiques interminables, lesquels nourrissent un scénario qui s’offre le luxe d’être à la fois hollywoodien et confus, pour ne pas dire sans queue ni tête. Je vous fais cette précision parce que MaXoE se fait forte de son objectivité, et qu’avant de rédiger ces lignes je devais vous dire que je ne suis pas du tout un fan de MGS, et c’est un euphémisme.
Dans cet épisode, véritable trailer géant, vous incarnerez Big Boss qui doivent secourir Paz et Chico, que ceux qui se sont attelés au sympathique Peace Walker reconnaitront sans mal. Ce qu’ils sont là ou autre, on n’en sait pas grand chose, et on ne l’apprendra qu’en jouant. En vérité, c’est un mal pour un bien : d’abord, on n’est pas grevé de cinématiques, et surtout étant donné le caractère ubuesque, une nouvelle fois du scénario, on gagne en rythme ce qu’on perd en background, autrement dit pas grand chose.
Les fondamentaux du gameplay sont là : notre héros a même enrichi son arsenal de quelques mouvements supplémentaires, et dans ces conditions, quand on le voit accomplir certaines prouesses, on se demande bien pourquoi il se traîne autant lorsqu’il est accroupi. Enfin, le CQC, LE système de corps-à-corps de MGS, est bien présent, avec quelques ajustement infimes.
Nous avons dit que nous jouions Big Boss, le jeu se déroule donc il y a quelques temps et l’on ne disposera pas d’un radar, ce qui complique un peu la progression, mais ce n’est pas un mal. Car des difficultés, vous en aurez, dans une base militaire à fouiller de fond en comble, surtout si l’on considère que les ennemis vous repèrent moins facilement, mais ne lâchent pas prise rapidement si vous tentez de les semer. Ils appelleront des renforts, vous tendront des pièges, ne vous oublieront pas sitôt deux gardes tués, bref, un vrai stress. Et pour couronner le tout, leur chemin de ronde est semi-aléatoire, ce qui rend les dissimulations beaucoup plus complexes. Dans ces conditions, on accueille avec soulagement un systeme de tir volé à Splinter Cell, et le toujours aussi saugrenu retour de la santé automatique. De même, l’inventaire m’a paru plus petit, et les silencieux s’usent vitesse grand V. On ne peut plus tuer tranquille !
Passons maintenant à l’autre promesse de Kojima : un open world. QUEL open world ? D’accord, la base est grande, mais on ne peut pas en sortir, et les aléas scénaristiques font que vous serez vite ramené dans un couloir principal sous peine de déconvenues cuisantes…
Du point de vue de l’habillage, le jeu est joli à regarder, sans excès. Les décors sont ternes, mais les personnages sont bien détaillés et bien animés, et l’on s’en satisfera donc très bien. Quand au son, il suit donc sert bien l’action, l’immersion s’en trouvant de fait renforcée.
Mais donc, ce jeu, il n’est pas si mauvais. Non, pas vraiment, cela reste un MGS dans la veine des précédents.
Mais il dure deux heures. A peine. Deux heures. Et pas deux heures au taquet, non, deux heures pendant lesquelles vous prendrez peut-être plaisir mais pas plus. Rien de fou, rien de génial, aucun des boss mythiques de la série, et même les cinématiques sont molles et sans réel intérêt, trouvant en plus le moyen de totalement gâcher la fin. Je sais que beaucoup détestent les QTE, mais je peux vous certifier que j’aurais 1000 fois préféré des QTE que cette fin passive !