Voici la sélection musique pour ce millésime 2022. Alors comme d’habitude, je ne suis pas à l’aise à l’idée de mettre la musique dans des catégories mais j’ai essayé de regrouper les choses comme je le sentais.
Tous les extraits de chroniques ci-dessous sont tirées de notre rendez-vous hebdomadaire La Playlist de MaXoE que nous vous proposons chaque mardi et dans laquelle nous sélectionnons les artistes qui ont attiré notre attention.
Les artistes sélectionnés seront soumis aux votes du Grand Prix des Lecteurs du MaXoE Festival 2022 !
Rock/Blues Rock
Mood Disorders – Nobody’s Cult
Et puis cela ne manque pas de caractère, on le retrouve dans ces distorsions bien baveuses, parfois à la limite du fuzz, dans ces recherches de sons et ces notes parfois dissonantes, dans cette variété de structures. D’ailleurs les genres se multiplient au gré de ces 11 pistes. Tantôt rock bulldozer, tantôt à la limite du blues, tantôt punk, tantôt … J’ai beaucoup aimé Radio. Il y a un côté joyeux mêlé à ces guitares rebelles et sombres. On se retrouve ainsi avec une forme de paradoxe particulièrement savoureux. Nothing On Me m’a aussi fait de l’oeil grâce à la voix qui se fait tellement soul, comme je l’aime. Laissez-vous emporter par cette belle énergie ! Lien vers la chronique complète.
You Hear Georgia – Blackberry Smoke
Globalement la recette reste la même puisqu’on voit s’alterner plusieurs genres sur la galette : parfois blues, parfois rock, parfois country. Ils le disent eux-mêmes : ‘Too Rock For Country Too Country For Rock’. Oui c’est un équilibre délicat qu’ils savent diablement entretenir. Je dois bien l’avouer, la country, c’est pas mon trip mais ils arrivent à me faire aimer cela. Je pense notamment à Lonesome for a Livin’. Les premiers accords m’ont fait craindre une énième chanson country comme on en a déjà entendu. Mais voilà, il y a la patte Blackberry Smoke, cette façon de tout ciseler. Je finirai sur All Over The Road. Le rock reprend le pouvoir, nerveux, entrainant et bourré de subtilités. Encore une véritable réussite ! Lien vers la chronique complète.
Factory – No Money Kids
Cette électro se mélange harmonieusement au côté roots de cette galette, quelque chose d’assez brutal dans la recherche des sons et quelque chose de direct, sans chichis. Cela s’accompagne d’une légère inflexion vers le blues, la preuve en est le titre Factory Blues. On retrouve ce ton avec un rien de soul dans Shine A Light. C’est diablement inspiré, on est loin d’un rock classique sans inspiration, non ici on propose une mélodie originale, un riff accrocheur et une guitare solo à se damner. Tout l’album est comme ça, rock et soul, blues et électro, … Un régal ! Lien vers la chronique complète.
Beyond The Door – Laszlo Jones
C’est rock, et pop. Mais c’est bien le rock qui prédomine. Le premier titre, Kill Myself, tape carrément dans le métal avec un solo de guitare d’anthologie. La deuxième piste, Out Of My Head, propose un rock/blues à la sauce américaine. Classique mais diablement efficace. Et puis l’arrangement est très intéressant, fouillé à l’extrême. Et comme tout bon rocker, il sait faire des ballades. Save My Soul est un bijou mêlant douceur et puissance. On peut apprécier, sur ce morceau, la finesse et la justesse de la voix de l’artiste mais aussi son énergie ! Lien vers la chronique complète.
Etrangler – Cancre
On retrouve la patte du groupe, à savoir un rock puissant mais qui n’oublie pas la mélodie et puis un rock qui propose des textes habiles, bourrés de sens et bien orchestrés. Ces textes sont particuliers. Ainsi les paroles de trois titres sur les quatre qui composent cet EP sont tirés d’un recueil de poèmes rédigés par le grand-oncle des frères Millasseau (le groupe est composé de Clet Beyer et des deux frères Robin et Mathias Millasseau). Les mots percutent et prennent une nouvelle dimension quand vous savez que ces poèmes ont été écrits pendant la première Guerre Mondiale. Lien vers la chronique complète.
ĀPĪ – MASSTØ
Quelle belle galette. Entre Blues et Soul avec ce qu’il faut de Rock. Voici un trio qui se pose ici, crânement, avec la sobriété d’une formation de base : une guitare, une basse, une batterie. Le tout dans une ambiance digne de la Soul des 70’s avec tout ce qu’elle a de plus noble : l’inspiration, le rythme, la simplicité, … Et puis il y a l’énergie contagieuse du blues et du rock, comme sur Black Snake. Ce morceau est diablement bien construit et terriblement addictif. Les six morceaux s’enchainent en naviguant entre les styles et cela se tient totalement, les choses sont naturelles, il y a comme un fil conducteur entre tous ces morceaux. C’est la patte du groupe qui donne une teinte cohérente à l’ensemble, une teinte posée par la voix du chanteur, parfaite en tous points, et le son des instruments, soigné et roots en même temps. Lien vers la chronique complète.
Chanson/Folk
Flowers for my Return – SomElse
Une folk qui peut paraître classique dans son approche de prime abord. Certes nos amis bordelais ne vont pas chercher une forme d’originalité particulière, pas de choses bizarres ou décalées, simplement des mélodies habiles, des instruments bien placés et des arrangements soignés. Mais surtout ce qui ressort de chacune des pistes, c’est une sorte d’émotion. Je pense que la voix y est pour beaucoup, elle est précise, mesurée et puissante à la fois, et les notes cherchées dans les aigus sont tout simplement parfaites. Cet EP de 5 titres m’a conquis. Il y a une forme de simplicité aussi qui du coup touche directement celui qui écoute. J’ai eu un coup de coeur pour Kech. Sobre, le morceau joue avec la mélodie, joue avec les sentiments, nous embarque dans sa montée progressive en puissance. Une réussite totale. Lien vers la chronique complète.
Du Sens SVP – Mary Bach
La réalisation est sans failles, elle met parfaitement en valeur les compositions variées de l’artiste. Elle sait nous emmener sur des routes apaisées mais aussi sur des choses plus gaies, plus enlevées. Les guitares peuvent ainsi être joyeuses et les violons savent aussi nous jouer la mélancolie. L’électro s’invite aussi à la danse, pour notre plus grand plaisir. Et puis il y a ces textes. Mary nous signe des mots empreints de poésie, une poésie mature qui nous livre des messages. Sur Alice, on nous parle du capitalisme ainsi personnifié par ce prénom. J’ai beaucoup aimé aussi Tous Ces Fous. Elle dresse un bilan amer sur tous ces fous que nous sommes. Ce que j’ai apprécié, c’est le fait qu’elle ne donne pas de leçons, elle jette simplement un regard lucide sur nous. Lien vers la chronique complète.
Yam – Adèle & Robin
Premières notes, une belle impression, première phrase chantée et je tombe carrément sous le charme. La voix d’Adèle est incroyable, douce et retenue, sûre et fragile. Vous savez ce sont ces voix bourrées d’émotion avec ces petites notes hors-piste, ces échappées belles de la gamme. J’adore. Et puis parlons de celle de Robin, douce et apaisée, grave et profonde, elle est parfaite pour se marier avec les notes d’Adèle. Cela faisait longtemps que je n’avais pas écouté une aussi jolie harmonie de timbres. Demain est un bijou, les voix se posent délicatement sur une mélodie habile. Il y a aussi Rivière. Ce morceau a quelque chose de majestueux, notamment sur le refrain. La basse s’impose et pose un tempo affirmé, parfait pour mettre en valeur les belles paroles qui nous sont proposées ici. Lien vers la chronique complète.
Con comme la lune – Le Trottoir d’En Face
C’est frais, terriblement entraînant et plutôt bien foutu. En bref, j’aime beaucoup. C’est de la chanson qui sait à la fois nous livrer des mesures apaisées et des rocks entrainants. Je pense ainsi à La Toile. Cette piste nous pose des questions sur notre ultra-connexion avec des mots habiles, juste pour que chacun y pense un peu. Côté musique, ce sont des guitares et un rien d’électro pour un goût qui sent bon les 80’s. Ecoutez ce morceau vous ne pourrez pas vous empêcher de danser ! Les cuivres sont très présents, c’est le cas ainsi aussi sur Le Bar Du Printemps. Cette chanson donne aussi envie de bouger, le picking est très habile et les voix sont merveilleusement accordées. Lien vers la chronique complète.
Doorsteps – Greg Novan
Et voici un artiste français très prometteur. Il nous propose un EP bourré de folk mais pas que. On y trouve aussi du rock au travers de guitares bien senties. Et puis il y a un rien de blues, juste ce qu’il faut pour nous immerger dans une ambiance très particulière. Et tout cela est porté par une voix au timbre profond, parfaite pour cette folk, parfaite pour ce rock. Out Of The Game représente bien le travail de l’artiste. On y retrouve le picking propre à la folk, des voix parfaitement harmonieuses et ce solo de guitare terriblement bien placé. Alors oui, on n’est pas sur une galette expérimentale, rien de révolutionnaire sur la forme, absolument pas. Mais cette folk est habile et bien foutue, le rock qui l’accompagne sait se faire discret quand il le faut, en bref, c’est un vrai moment de plaisir musical. Doux et rugueux à la fois, folk et rock et blues à la fois. Lien vers la chronique complète.
2 Days In Paris – Julia Guez
J’avais envie de partager un peu de douceur. Voici un EP de seulement trois titres qui est une petite merveille de réconfort dans l’ambiance tellement morose du monde qui nous entoure. Un EP enregistré en peu de temps, en acoustique. On y retrouve une nouvelle version de Demain et deux titres originaux. Je parle de réconfort mais les textes ne sont pas forcément enjoués, ils nous questionnent, nous interrogent et j’ai adoré cela. Ce ne sont pas des grands enjeux politiques qui sont abordés ici, non, on est plus dans l’intimité. Et puis cette douceur est concoctée par ces instruments discrets et précis, l’écrin est magnifique. Lien vers la chronique complète.
Dream Boat Jane – Gunwood
Cela commence fort avec un morceau puissant, assez binaire, le genre de titre qui fait battre la mesure avec sa tête. C’est Changing Out There. J’ai beaucoup aimé le morceau, vraiment. Il y a aussi Better Know Yourself Well qui nous livre un rock teinté de soul tout à fait délicieux. C’est encore une fois puissant, les cuivres sont parfaits en tous points, la basse assène son rythme inlassablement et les voix scandent leur message avec une énergie palpable. On hésite à classer cet album dans un genre donné mais je pencherais pour de la Folk et la Soul teintées d’une belle énergie rock. On se laisse emporter par le plaisir à l’écoute de cet album, un album plein de maturité, plein de poésie et d’inspiration. Lien vers la chronique complète.
Jazz/World/Soul/Classique
Jpye – Samba With You
Cette galette sent bon l’été. C’est le genre de musique qui transforme une soirée banale dans un bar de bord de plage en un moment de félicité musicale. Oui c’est bien comme cela qu’il faut l’écouter : un verre à la main, le regard au loin, à ne penser qu’à la musique qui passe. C’est plutôt léger, juché sur des claviers qui nous proposent des sons un rien vintage, même les voix me rappellent cette manière de chanter un peu en retrait, en douceur que l’on pouvait trouver dans les 80’s. Lien vers la chronique complète.
Somewhere In-Between – Eloise
Et hop, encore un coup de coeur entre jazz et soul. La voix est tout simplement magique, envoûtante, avec un rien de voile qui lui donne encore plus de charme. C’est le deuxième album de l’artiste qui n’a que 21 ans et pourtant quelle maturité dans cette musique, dans cette approche de ce jazz teinté de soul. La réalisation est sans failles sur l’intégralité des neuf chansons livrées ici. Les équilibres sont respectés, chacun a sa place. Je pense notamment à BAMO, la basse est un peu en avant mais c’est bien pensé, et puis il y a les choeurs qui se marient à merveille à la voix lead. C’est un album tout en douceur que j’ai entre les oreilles, peaufiné à souhait. Lien vers la chronique complète.
Turbo – Dirty Loops, Cory Wong
La musique nous offre tellement de plaisir. C’est encore ce que je me suis dit en écoutant cet album. Au-delà des notes, il y a ce plaisir de découvrir de nouveaux artistes, de se dire qu’on a encore beaucoup à explorer. Ainsi, j’ai honte, je ne connaissais ni Triple Roots, ni Cory Wong. Triple Roots, c’est un trio clavier/chant, basse, batterie qui développe du funk avec des intonations jazz. On a ici trois virtuoses, trois pointures. Le chanteur est troublant avec sa voix ressemblant, selon les chansons, incroyablement à celle de Michael Jackson. Et puis il y a Cory Wong. Ce guitariste a un style bien à lui, bondissant, aérien, comme je les aime. Vous serez ravis de cet album si vous aimez les envolées techniques, le groove et les notes qui sortent de la gamme. Les cuivres ajoutent ce qu’il faut de couleur à l’ensemble comme sur Turbo. Lien vers la chronique complète.
Ola Kvernberg – Steamdome II: The Hypogea
Cela commence plutôt doucement, tranquillement, par le morceau Arpy. Mais les apparences sont trompeuses, cette électro-jazz est tout sauf apaisée, enfin, sur la plupart des pistes. Ainsi Arpy qui avait démarré en douceur se transforme en performance épileptique, le genre qu’on pourrait écouter dans une rave party. Mais revenons sur Ola Kvernberg. C’est un compositeur norvégien qui aime mélanger les genres, notamment le jazz et l’électro. Il l’a prouvé il y a 4 ans avec l’album Steamdome. Voici donc le deuxième opus qui a permis à l’artiste de voir un peu plus grand dans le nombre de musiciens et dans la variété des instruments impliqués. Le résultat est original et enthousiasmant pour qui aime l’absence de frontière musicale, pour qui apprécie les choses originales qui bousculent, qui nous font sortir de notre zone de confort. Lien vers la chronique complète.
Bliss – RIOPY
Incroyable la sensation que cette galette éveille en moi. Je ne suis pas un grand fan des albums basés sur un seul instrument, ma teinte rock me fait préférer les instruments multiples et les sorties de route mélodiques. Et puis là, ça me tombe dessus brutalement. Un piano et seulement un piano qui propose des balades sur du noir et du blanc. Chaque piste contient une dose d’hypnotisme, il est très difficile de s’en défaire. On écoute, on s’apaise et on se dit que tout ne va pas si mal finalement. Difficile à décrire mais cet album fait du bien, les morceaux sont inspirés, le piano vit sa vie et nous livre des mesures parfois enlevées parfois plus posées, idéales pour l’introspection. A écouter les yeux fermés, bien au chaud, devant un feu de cheminée. Lien vers la chronique complète.
SpaceShipOne – The Volunteered Slaves
Ce n’est pas la première fois que je vous parle de ce collectif. Le jazz est toujours de la partie bien sûr pour ces artistes qui aiment les partitions peu conventionnelles. Le groupe multiplie les expériences et cet album ne va pas me faire mentir. Cela s’appelle SpaceShipOne et les morceaux collent parfaitement à cette ambiance, spatiale, teintée d’électro. Le premier morceau, 24, me fait penser à l’énorme bande originale de la série Capitaine Flam, à l’époque beaucoup de dessins animés bénéficiaient de compositeurs hors pairs. On retrouve cette ambiance aérienne sur Astronaef. On se croirait vraiment dans l’espace dans un épisode de Cosmos 1999. C’est tellement bien ! Lien vers la chronique complète.
Common Ground – Moonwise
Un jazz qui groove terriblement mais un jazz qui lorgne un peu du côté de la pop et il le fait très bien. La pop est délicatement distillée par la voix qui surprend au début par son timbre si particulier et qui finit par nous charmer. Le mot d’ordre de la galette, c’est bien de vous surprendre. Cela peut se faire au travers un solo de saxophone ou par des rythmiques syncopées à l’envi. Prenons comme exemple la piste Shadows. Voilà un rythme batterie particulièrement addictif et totalement complémentaire de cette basse bondissante. Viennent ensuite les cuivres, délicats, au service de la mélodie du morceau. Une véritable réussite. Limited m’a aussi surpris. La voix se fait plus trainante comme pour mieux mettre en avant les instruments qui, eux, se lâchent totalement, notamment cette guitare qui nous offre un solo très original. Voilà donc une belle surprise du côté jazz, du côté groove, du côté plaisir. Lien vers la chronique complète.
Moving – Cathy Heiting
Voilà la musique que j’aime. Cette musique qui ne s’impose pas de limite, qui ne se contente pas d’entrer dans un tiroir bien défini. Ici, Cathy Heiting nous propose du jazz, de la soul mais aussi du rock par moments. Cette pluridisciplinarité est forcément inspirée par la voix de notre chanteuse, elle est dans tous les registres et presque toutes les octaves ! Commençons avec Rain. Mais qu’est-ce que cela balance et qu’est-ce que les instruments sont en place ! Du bonheur. Ecoutez aussi un peu Se Van Final 2. C’est juste magique. Le saxophone se laisse aller à une improvisation folle et la voix de Cathy se superpose avec une très grande classe. Lien vers la chronique complète.
Pop/Electro/Funk/Hip Hop
Keep Going – FlaKes
Voilà un EP terriblement rafraîchissant. La musique qui nous est servie ici relève de la funk mais aussi de la pop, elle flirte même avec une forme de disco je trouve. La recette est connue, une voix assez souvent haut perchée, une guitare aérienne et une basse bondissante et plein d’autres choses. Le tout pour appuyer des mélodies habiles et entraînantes. Je pense ainsi à Lose Control. Il est impossible de ne pas avoir les jambes qui démangent, de ne pas ressentir l’appel de la danse. Hermes est un petit bijou aussi avec son incroyable ligne de basse ! Ce morceau me fait penser à du Jamiroquai, ce qui n’est pas peu dire ! Lou n’est pas en reste, le phrasé du couplet est parfait et le refrain nous offre des sonorités originales, loin des sentiers battus. Bon, à écouter et puis c’est tout ! Lien vers la chronique complète.
.Exe – Kilian et l’aUtRe
Encore une belle surprise. Voilà un mélange très surprenant de rock, de hip hop et d’électro. Oui on nous a déjà proposé ce genre de recette mais franchement là nous avons un véritable vent de fraîcheur qui souffle sur nos esgourdes. Prenons Good – Bye Old World. C’est un joyeux mélange d’une électro puissante, bourrée de basses, d’un chant plutôt pop et d’orchestrations sans concessions qui flirtent avec le rock. Et puis il y a aussi Public Void SelfControl (){. Cela commence par du hip hop bien marqué avec un tempo lourd et on enchaîne sur un refrain enlevé, mélodiquement parfait. Et puis l’artiste nous livre des messages bien sombres, des messages qui sont malheureusement en accord avec le monde d’aujourd’hui, un monde qui ne fait pas de cadeaux. Il y a cependant un discours volontariste et engagé, chacun peut s’en sortir, on peut changer des choses. L’écoute ne peut pas vous laisser indifférents. Lien vers la chronique complète.
Lumière décline – Grand Hall
A la première écoute, je n’ai pas craqué, j’entendais de la pop bien foutue en tous points et puis c’est tout. Mais, petit à petit, cette pop dévoile ses trésors, ces détails que l’on n’entend qu’à force d’écoute, ceux-là qui donnent toute la richesse à la musique. Oui cette pop est savoureuse, elle est travaillée, ciselée, à tel point que l’EP devient vite addictif. Ce que j’aime c’est l’aspect organique de l’ensemble, ces instruments humbles et indispensables. Il y a un petit côté 70’s – 80’s dans la recherche des sons. Sur Les Promesses De l’Aube, il y a cet orgue magnifique qui donne une teinte toute particulière à l’ensemble. La voix est grave, posée, charmeuse. Lumière Décline m’a aussi séduit par son riff omniprésent et ses claviers vintage. En bref, un vent de fraîcheur souffle sur cette pop française. Lien vers la chronique complète.
Natten – Fredika Stahl
L’artiste suédoise n’en est pas à son coup d’essai, elle a déjà plusieurs albums à son actif mais c’est la première fois que je jette mes oreilles sur son travail. Je ne suis pas déçu du voyage mais alors pas du tout. Cette musique est aérienne, en suspension. C’est de la pop, dream pop même, appuyée sur des sonorités acoustiques mais aussi, et presque surtout, sur de l’électro. Cette pop frappe fort, on se laisse entrainer sans résister, c’est vraiment plaisant. Ce qui est étonnant, c’est cette faculté à faire une forme de dream pop qui ne manque pas de peps, qui surprend piste après piste. Ben oui, ce genre n’est pas trop mon trip habituellement, mais là, les pistes ont du caractère, à leur manière, tout en douceur. Lien vers la chronique complète.
Lignes de Fuite – Lionne
Cette pop est racée, peaufinée, habile, elle nous interpelle. Ralentir, la première piste est un petit bijou. L’électro est présente par une rythmique envoûtante, la voix vient se poser par dessus, pour amener un peu de hauteur, et puis il y a ces cordes magnifiques, émouvantes à souhait. Ce morceau pose la signature de l’artiste, cette idée d’une pop élaborée, loin des lieux communs. On retrouve cet esprit sur les cinq morceaux qui nous sont proposés ici. Le résultat, c’est une jolie galette bourrée de mélodies addictives et d’instruments charmeurs. J’ai particulièrement adoré Arrêter le Soir. Ces cordes sont décidément bien pensées, parfaitement adaptées à la voix de l’artiste. N’hésitez pas. Lien vers la chronique complète.
Peninsular III – Robin Foster
C’est un voyage que je vous propose ici. Les premières notes de la première piste, Monument, me font penser à Dune et sa BOF made in Toto. Je ne sais pas pourquoi, ne cherchez pas à comprendre. J’ai craqué pour cet album. Il est tout en délicatesse et en puissance à la fois. Je prends pour exemple Rocamadour, le morceau commence tout doux, en notes éthérées avant de passer la vitesse supérieure et nous emmener sur une autoroute musicale délicieuse. Puissant, enivrant. Même sentiment sur Pen Glas, morceau introspectif et percutant, juché sur des nappes sombres, sur des rythmiques obsédantes, bref, une véritable réussite. Cet album, c’est le 3ème volet d’un triptyque entamé il y a 9 ans. Une sorte d’aboutissement qui s’impose à nouveau comme une oeuvre majeure. Lien vers la chronique complète.
Homo Alien – Cock Robin
La galette est résolument électro et pop à la fois. Les compositions sont originales. A tel point qu’il faut plusieurs écoutes pour mieux les explorer, pour en goûter toutes les subtilités. On retrouve encore cette symbiose des voix, parfaite en tous points. On retrouve aussi la puissance ressentie lors du concert. Cet album est une petite merveille. Cette pop est premium, recherchée, très loin de certaines productions actuelles. J’ai adoré Homo Alien. Le titre est représentatif de l’album avec ces sons originaux et cette batterie qui encourage à la danse. Mais il y en a tellement d’autres sur cet album donc je pourrais vous parler. A découvrir de toute urgence. Lien vers la chronique complète.
Block Party – Radio Kaizman
Prenez une pincée de funk, ajoutez-y des structures et des arrangements Brass Band et finissez par une voix rap sur l’ensemble : vous obtenez Radio Kaizman. Je ne suis pas le plus grand fan de rap mais je m’y plie assez volontiers. J’aime particulièrement les voix graves qui ne font pas des concours de vitesse pour énoncer leur discours. Moi j’aimais bien Passi et je dois dire que cette voix me fait penser à lui, dans son timbre, dans sa façon de poser le rythme. Il est secondé par une magnifique voix féminine qui nous livre des portions de soul au milieu de tout cela. Comme je le disais, tout cela est dans un écrin Brass Band, Funk voire Jazz quand les solos s’enchainent. C’est vraiment très bien fait, le groove est omniprésent, les instruments s’en donnent à coeur joie. Qui aurait dit que les sons de Fanfare pouvaient se marier aussi facilement avec le hip hop. Lien vers la chronique complète.