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La 41e Nuit des César : Le Palmarès… et un peu plus
Une cérémonie calibrée, minutée... Aseptisée ?

Trois heures de cérémonie, présidée cette année par Claude Lelouch. Une Florence Foresti survitaminée à l’animation. Un palmarès varié. Des discours chronométrés. Finalement, que vaut cette édition des César du Cinéma un peu remaniée ?

César Une redimensionnée

César 2016 AffichePas de grand vainqueur cette année, contrairement à l’édition précédente où Timbuktu avait raflé sept prix. Non, l’Académie a fait le choix d’un palmarès varié, faisant la part belle à plusieurs films. Des films engagés politiquement. Ecologie, laïcité, capitalisme, chômage, immigration, réinsertion. Les thèmes sont nombreux.

Avec quatre récompenses (Meilleur premier film, Meilleur scénario orginal, Meilleur montage et Meilleure musique) le film Mustang de la réalisatrice franco-turque Deniz Gamze Ergüven fait partie des plus primés. Un film éminemment politique sur le retour à un certain conservatisme et qui dénonce les atteintes à la liberté des femmes au nom de la religion. Et qui prend toute sa dimension dans le contexte actuel. On lui souhaite bonne chance dans la course à l’Oscar du Meilleur film étranger.

 

Quatre César également pour Marguerite, réalisé par Xavier Giannoli. Meilleur son, Meilleurs décors et Meilleurs costumes. Et également celui de Meilleure actrice pour Catherine Frot qui interprète une aristocrate passionnée d’opéra, mais chantant désespérément faux.

 

Lauréat du très prestigieux César du Meilleur film, le long-métrage Fatima de Philippe Faucon relate la vie d’une femme d’origine marocaine, ayant immigré en France. Un beau message pour ce film sur l’intégration qui remporte également les prix de Meilleure adaptation et Meilleur espoir féminin pour Soria Zeroual.

 

Présenté en ouverture du Festival de Cannes 2015, le long-métrage d’Emmanuelle Bercot La Tête Haute (dont la critique made in MaXoE est ici) permet pour la première fois à Benoît Magimel d’être récompensé lors de cette cérémonie, avec le César du Meilleur acteur dans un second rôle. Ce film, qui relate le parcours chaotique d’un adolescent sans repères, a permis par ailleurs à son interprète principal, le jeune Rod Paradot, de recevoir le César de Meilleur espoir masculin. Entièrement mérité !

Après son Prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes 2015, Vincent Lindon réussit le doublé et remporte (pour la première fois) le César de Meilleur acteur pour La Loi du Marché, de Stéphane Brizé. Une belle récompense pour ce film sur la réalité simple et glaçante d’un combat ordinaire. Celui d’un homme qui se heurte à la violence de la société. Du marché. Du capital.

D’ailleurs une question se pose : Myriam El Khomri a-t-elle vu ce film avant de nous proposer sa réforme du Code du Travail ? Si ça n’est pas le cas, peut-être que notre critique du film lors sa sortie en salle lui donnera envie de le visionner ? Et qui sait, de réfléchir un peu ?

 

Première fois également pour le réalisateur Arnaud Desplechin qui, après être reparti bredouille à plusieurs reprises, remporte le César du Meilleur réalisateur pour son film Trois souvenirs de ma jeunesse. Un film qui traite très justement de l’adolescence.

 

Pêle-mêle, le film Valley of Love de Guillaume Nicloux a été récompensé par le César du Meilleur montage. La contre-allée de Cécile Ducrocq et Le repas dominical de Céline Devaux ont reçu respectivement le César du Meilleur court-métrage et celui du Meilleur court-métrage d’animation. Quant au Petit Prince de Mark Osborne (dont la critique MaXoE est ici), il a été couronné par le César du Meilleur long-métrage d’animation.

Côté film documentaire, l’écologie est à l’honneur puisque c’est le film Demain, réalisé par Cyril Dion et Mélanie Laurent qui est sorti vainqueur de sa catégorie.

 

L’international a également été mis à l’honneur lors de cette cérémonie, en récompensant par le César de la Meilleure actrice dans un second rôle la comédienne danoise Sidse Babett Knudsen pour L’Hermine, de Christian Vincent.

L’américain Michael Douglas a reçu pour la seconde fois un César d’honneur.

Enfin, c’est le réalisateur mexicain Alejandro González Iñárritu qui a remporté le César du Meilleur film étranger pour son film Birdman, grand vainqueur des Oscars de l’année dernière. Il y concourt à nouveau cette année avec son film The Revenant, qui fait partie des favoris.

 

Vous l’aurez compris, l’Académie a clairement mis à l’honneur un cinéma engagé. Une prise de position politique ? Ou plutôt une manière de faire passer la pilule ? Car si c’est un septième art militant qui a été récompensé, la cérémonie en elle-même a été on ne peut plus convenue. Le contraste est criant, et c’est un euphémisme. Les temps de parole ont été réduits, soi-disant pour rendre la cérémonie moins longue. Oui ! Mais aussi et surtout pour éviter toute prise de position politique ! Exit les discours sur les intermittents, sur la casse de la politique culturelle. Place à une succession de gags plus ou moins drôles orchestrés par Florence Foresti. Bienvenu dans l’ère Bolloré ! Une ère où la liberté d’expression est clairement réduite…


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