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Octobre rose, BCB et Bordeaux Love Show : on se mobilise !

Pour la 19ème année consécutive, le mois d’octobre sera placé sous la couleur rose. Rose pour symboliser la femme, rose pour lutter contre le cancer et celui du sein en particulier.

A cette occasion le Bordeaux Collectif Burlesque (BCB) et l’association Keep A Breast s’associent pour redonner espoir et féminité à toutes ces femmes que la maladie n’a pas épargnées.

A noter tout particulièrement, la soirée du jeudi 18 octobre avec la présentation du projet « Effeuillage et post-cancer » du BCB sur lequel nous reviendrons très prochainement mais aussi l’exposition Bordeaux Love Show présentée par Keep A Breast et qui propose une exposition de bustes en plâtre vendus aux enchères.

Le but du jeu ? Collecter des fonds grâce aux enchères réalisées afin d’organiser des cours d’effeuillage destinés aux femmes victimes d’un cancer.

Renseignements pratiques – Soirée « Défis de femmes » :

Dates / Horaires
Jeudi 18 octobre à 19h à l’Hôtel de Ville

Programme

  • Témoignages de femmes ayant eu un cancer du sein et artistes ayant participé au défilé « effeuillage » organisé par le Bordeaux Collectif Burlesque.
  • Présentation de l’exposition des bustes de l’association Keep A Breast et témoignages de femmes ayant été moulées dernière minute : vente aux enchères de 20 bustes.
  • Témoignages de joueuses ayant participé au Tournoi Tennis Octobre Rose 2011 et présentation de l’Activité Physique Adaptée
  • Présentation de Rose Magazine 3 en présence de la rédactrice en chef.

Bordeaux Love Show :

Dates / Horaires
Jusqu’au mardi 30 octobre 2012

Lieu Bordeaux (boutiques, galeries, cliniques…)

 

Interview avec Emeline (alias Rina Volta) et Soizik (alias Killeuse Soizo)

Votre collectif a été créé il y a maintenant un peu plus d’un an. Pourriez-vous nous raconter comment est née cette aventure et quelles étaient vos intentions ?
Il s’agit au départ de la rencontre de sa fondatrice Julie de Barros et de Miss Glitter Painkiller qui en deviendra la marraine. Le but était de créer un mouvement burlesque sur Bordeaux, de faire émerger des talents, de proposer des activités différentes aux femmes bordelaises. Dès le départ il y a eu une dimension féministe très présente tout en associant la notion de plaisir, de divertissement. Notre Burlesque Fiction #1 (avec la présence de Miss Glitter Painkiller et Cerise Diva Champomy) en septembre 2011 aété le premier spectacle burlesque à Bordeaux. Peu de temps après, nous avons eu la chance de rencontrer la troupe du Cabaret New Burlesque, de passage alors dans la région bordelaise, et de participer à un cours. Comme nous étions les premières sur ce créneau, les choses se sont enchaînées assez rapidement.

L’univers du new burlesque crée, également, un espace d’expression personnel non formaté. Suivre des cours d’effeuillage et des ateliers beauté sont une façon ludique et active au développer sa confiance en soi, sa féminité et sa relation aux autres (trop souvent oubliée lors de la maladie). C’est la recherche d une « singularité épanouie » et d un discours corporel qui est mise en avant.

Le 26 mai le BCB se produisait sur la scène du Femina au profit des femmes atteintes d’un cancer. En ce mois d’ « octobre rose » vous participez à la soirée  » Défis de femmes » pour présenter votre projet « Effeuillage et post-cancer ». On sent que ce sujet vous tiens particulièrement à coeur. Pourriez-vous nous en parler un peu plus ? Quelle est sa genèse ?
L’idée d’associer l’effeuillage burlesque à la cause du cancer du sein vient de la maquilleuse partenaire de l’association, Audrey Coppens, dont la maman a traversé la maladie. C’est donc à partir d’un cas concret et proche du collectif que nous avons cherché à nous investir. Bien évidemment, l’enjeu était de taille car il fallait associer deux choses a priori incompatibles aux yeux du public : la lutte contre une maladie et le strip-tease. Cependant, le lien était évident pour nous, le sein étant un des symboles forts de la féminité et dans le même temps le clou de l’effeuillage burlesque lors du dévoilement des fameux nippies (cache-tétons ou bijoux de seins). Grâce à différents partenaires, nous avons donc investi le théâtre Fémina pour un spectacle au profit de la lutte contre cette maladie. C’était évidemment une façon de crédibiliser l’effeuillage mais aussi, par ce soutien à une noble cause, de permettre à un certain public de voir en quoi il constituait vraiment. Cette soirée fut un succès, le public était ravi et nous aussi ! 

A l’occasion de l’exposition Bordeaux Love Show, les bustes de l’association Keep A Breast seront mis aux enchères. Grâce aux fonds récoltés, quelques pionnières vont pouvoir se réapproprier leur corps après cette épreuve, tirer parti des ressources qu’elles ont du déployer afin de surmonter la maladie et vivre avec ses conséquences, recréer l’envie d’être belle et de partager ce bonheur.

Notre programme « Effeuillage et post-cancer » est le suivant :

Huit femmes, deux après-midi, cinq personnes chargées de l’initiation à l’effeuillage et à la mise en beauté ainsi qu’à la création de bijoux de seins (nippies).
Ce programme évoluera au fur et a mesure des demandes mais aussi des dons qui nous seront faits.
Il est hors de question de faire payer à ces femmes déjà en souffrance et ayant souvent perdu beaucoup de leur vie.

Depuis quelques années, on sent un réel engouement pour le new-burlesque. Par cet art suggestif qu’est l’effeuillage, les femmes deviennent source de fantasmes et pourtant ce mouvement reste incontestablement féministe. Qu’en pensez-vous ?
L’engouement pour le new burlesque est réel mais je (Rina Volta) ne suis pas sûre que le fantasme repose sur les femmes qui s’effeuillent sur scène. C’est plutôt l’espace de liberté créative que l’effeuillage permet en seulement quelques minutes mais aussi la prise de pouvoir des femmes sur leur corps. Car c’est bien à ça que l’on touche lorsque l’on parle d’effeuillage burlesque : se réapproprier son corps tel qu’il est (loin des diktats du duo mode-beauté) jusqu’à le montrer quasi-nu sur scène. A l’heure où l’actualité internationale nous montre des exemples terribles d’oppression sur la femme, l’effeuillage burlesque véhicule un message fort : la femme est maîtresse de son corps ! Du Texas au Japon en passant par les grandes villes européennes mais aussi sud-américaines, la femme est la seule à disposer librement de son corps. Cela fera toujours grincer des dents mais nous revendiquons qu’il n’y a rien de dégradant à ce qu’une femme choisisse de se déshabiller sur scène.

Certes, les regards sont souvent pleins de fantasmes mais ils sont également pleins d’admiration quant au travail effectué sur scène, même si le public a encore beaucoup de mal a faire la différence entre effeuillage new burlesque et strip-tease.

Cependant, n’oublions pas que boylesque existe, la porte est ouverte a tout le monde.

Une chose est primordiale dans l’effeuillage : ne pas faire de différence entre les personnes qu’elles soient petites, grandes, minces, rondes …Tout le monde a sa place !

Pensez-vous que le public soit aujourd’hui plus réceptif au new-burlesque et l’envisage comme une véritable (contre)culture et non plus comme un simple moment « distractif » ?
Il faut voir un show pour comprendre que l’effeuillage new burlesque est un art véritable, très travaillé, avec de beaux costumes, une histoire, une envie d en mettre pleins les yeux …

Aujourd’hui le public est réceptif à l’effeuillage burlesque, du moins dans les grandes villes. Je (Rina Volta) dirais qu’il bénéficie de ce culte de la culture rétro auquel nous assistons depuis quelques années et de la tradition des cabarets qui connaissent toujours un grand succès même dans les petites villes. Pour l’instant en France, je pense qu’il est perçu davantage comme un divertissement. Ce qui n’est pas le cas aux Etats-Unis, même si la médiatisation de Dita Von Teese a permis la popularisation du mouvement. Les effeuilleuses américaines disent des françaises « c’est joli » alors que nous disons d’elles « c’est trash ! ». Cela révèle tout de l’appropriation du mouvement et du message que l’on souhaite véhiculer à travers lui. Nous verrons ce qu’il restera de l’effeuillage burlesque lorsque celui-ci s’essoufflera.

Selon vous reste t-il encore beaucoup de travail à effectuer pour que le new-burlesque soit mieux compris du public ? Et le type d’action que vous menez (« Défis de femmes ») peut-il justement participer à cette reconnaissance ?
« Défis de femmes » et notre opération « Effeuillage et post-cancer » aidera probablement à enlever cette image un peu frivole de l’effeuilleuse, en montrant que cet art peut aider (j’en suis la preuve vivante en tant que femme très ronde (Soizik))

Bordeaux Collectif Burlesque s’est positionné très tôt sur la dimension féministe du mouvement. Notre projet « Effeuillage et post-cancer » est de mettre en place une session de cours destinée aux femmes après l’épreuve de la maladie. L’objectif étant de se réapproprier son corps et son image : sortir du contexte médical, se voir autrement, se servir des artifices pour travailler sur sa féminité, sa sensualité, sa confiance en soi, sa relation aux autres avec humour et bienveillance. Permettre à des femmes blessées de se retrouver ensemble sans jugement aucun sur leur parcours, leur personnalité ou leur physique. A terme, nous aimerions décliner ce projet pour d’autres publics car nous sommes persuadées des bienfaits d’un tel programme.

D’ailleurs un article dans le journal Sud-Ouest a titré : »une séance d’effeuillage dans le cadre post-cancer est plus utile que 20 séances chez le psy ».


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