Blade Strangers est développé par les Japonais du Studio Saizensen. Disposant d’une vingtaine d’années d’expérience dans le jeu vidéo, le studio est plutôt connu pour trois titres en particulier. Le premier d’entre eux n’est autre qu’un jeu de combat 2D Blade Arcus from Shining – Battle Arena avec un roster provenant de Shining Blade et Shining Hearts, ensuite on a le Beat’em All Code of Princess sorti le mois dernier sur Nintendo Switch, et enfin la série des Puzzles/Plateformers Umihara Kawase existant depuis plus de 20 ans.
La dévoreuse de données
Outre les modes de jeu classiques (nous y reviendrons), le soft dispose d’un mode histoire. Le scénario inédit regroupe différents personnages des licences du Studio Saizensen et de Nicalis. Malheureusement, même si le roster de personnages indépendants est intéressant, le scénario de ce Cross-Over en lui-même est juste un prétexte pour regrouper ce petit monde dans un « monde parrallèle ».
Connue sous le nom de Lina, une force malveillante dévore les données d’un réseau de serveurs interdimensionnels. Le Blade Stranger qui devait sauver ce monde ayant tout simplement été effacé, les ordinateurs intelligents, les Motes, cherchent une solution. Comme ils n’ont plus beaucoup de temps, au lieu de chercher le héros un par un, ils invitent directement des héros de différents mondes avec pour prétexte un tournoi en 1vs1. Et ce sera au vainqueur, s’il s’éveille en tant que Blade Stranger, de vaincre Lina.
Voilà pour le script de l’histoire. Petite précision, chaque personnage dispose de la même histoire, on remarque juste quelques légères variantes dans les saynètes et une touche d’humour dans le script, ce qui fait assez léger si on le compare à d’autres ténors du genre. Néanmoins, on pourra toujours voir l’envers du décor en débloquant un personnage en particulier.
Des modes de jeu assez complets
Le mode histoire étant relativement court (selon la difficulté choisie au préalable, ainsi que le nombre de rounds), on se tourne maintenant du côté des différents modes de jeu. Rien de véritablement exceptionnel puisque l’on retrouve la panoplie habituelle, ce qui au final est assez complet.
On a donc les classiques modes en Ligne et le Versus si l’on souhaite se frotter à d’autres joueurs, le mode Arcade qui n’est ni plus ni moins que le mode histoire sans scénario, un mode Survival où il faut enchaîner jusqu’à 14 combats dans diverses difficultés (facile, normal et difficile, en fonction de ce choix on récupère de moins en moins de « vie » après chaque match).
Un mode Mission est également présent, il consiste à réaliser cinq missions par personnage, des combos à effectuer dans l’ordre. Si l’on est habitué aux jeux de combat, cela ne posera pas de problème particulier, mais cela dépend aussi si l’on joue avec le stick ou avec la croix directionnelle.
Mais avant de se lancer dans l’un de ces modes, rien de mieux que de passer par les Tuto’ présents. Tout s’assimile assez facilement puisque le soft est assez explicatif dans ses tutoriels. Outre le manuel imagé pour visualiser les coups basiques, les avancées, les spécificités du HUD, on a aussi un mode Tutoriel classique pour apprendre les bases. Et pour finir dans ses tutos, si l’on souhaite se perfectionner avec de la pratique il y a un mode Entraînement.
On retrouve également les petites options de caractéristiques globales : nombre de matchs disputés avec tel personnage, pourcentage effectué et quelques éléments à débloquer via des « petites » missions pour sa carte de visite comme réaliser 6 combos ou encore compléter le mode histoire avec Solange.
Un gameplay hyper accessible aux novices
Au niveau du roster, on dénombre quatorze personnages, l’un est inédit (Lina) tandis que tous les autres proviennent comme nous l’avons dit de différentes licences du développeur et de l’éditeur. On a par exemple Liongate et Solange de Code of Princess, Isaac de The Binding of Isaac, ou encore Emiko de Umihara Kawase. Si cela va déjà ravir les fans de ces différentes productions, Nicalis et le Studio Saizensen ont aussi ajouté deux invités de marque avec Gunvolt des développeurs d’Inti Creates ou encore le Chevalier à la pelle de Shovel Knight du studio Yacht Club Games.
Avec un roster peu important par rapport à la grosse concurrence, il fallait que le soft se différencie, et sur ce point le studio fait la différence en gardant les différentes facultés d’origine de chaque personnage. Par exemple Solange combat avec son épée, Ali est plus porté sur un sabre/cimeterre mais il aime également utiliser des bombes. Enfin, Shovel Knight donne des coups de pelle aussi bien à l’horizontale qu’à la verticale avec son « coup sauté » comme dans son jeu d’origine en somme. On a donc une bonne dose de diversité, mais aussi un respect des licences originelles.
Manette en main, les novices vont se faire très vite la main avec un gameplay très facile d’accès. Outre les traditionnelles gardes et chopes, le soft met en place un système à quatre boutons unique avec un coup fort, un faible, une attaque unique et un skill. Pour varier les attaques il suffit d’orienter le stick (ou la croix directionnelle) dans l’une des quatre directions possibles. Sans oublier qu’il est possible d’effectuer certaines actions dans les airs. Voilà pour les bases, en revanche les autres touches disponibles servent de raccourcis, ce qui permet là encore d’être très facile d’accès pour les novices.
En complément de cela, on a aussi une jauge de combos qui se vide au fur et à mesure du combo en cours (la jauge se régénère ensuite). Le petit côté plaisant, c’est que plus on effectue la même attaque, moins les dégâts sont nombreux sur l’adversaire, ce qui évite par conséquent le bourrinage pur. On a également des skills s’apparentant aux « Ultras » liées à une jauge spécifique de skills, cette jauge est consumée en fonction des skills que l’on utilise.
Et dernière possibilité, le « Heat Up » que l’on peut enclencher si l’on a peu de PV. Il permet de lancer des skills en consommant une partie moindre de la jauge des skills, mais aussi de ne pas « tituber » lors des attaques reçues. En bref, on a ce qui se fait généralement dans les jeux de combat avec une prise en main très facile d’accès. Ici point de combinaisons de touches façon quart de cercle ou les manipulations de type bas, diagonale bas gauche, gauche puis l’attaque par exemple.
On émettra toutefois quelques réserves quant à l’équilibrage. En effet, il est évident que si l’on rencontre un adversaire qui spamme les attaques à distance alors que l’on incarne un personnage uniquement corps-à-corps, cela peut poser des problèmes, même s’il est toujours possible d’esquiver les attaques. On précise un point important : si vous jouez avec la stick du Joy-Con gauche, préférez de courtes sessions sinon l’usure du stick risque d’être prématurée.
Un grand soin, mais moindre en mode TV
On termine par l’aspect graphique du soft. Outre les scènes d’introduction en anime très bien réalisées, le studio utilise de la 3D en décor de fond pour ses arènes, celles-ci sont d’ailleurs issues des différentes licences des combattants. Les personnages quant à eux, bénéficient d’un grand soin sur leurs différentes animations. Le reproche que l’on pourrait faire à ces sprites 2D « anime », c’est que dès que l’on passe sur le mode TV de la Nintendo Switch, les contours des personnages « débordent », donnant pour le coup un aspect pixellisé et moins soigné. Côté sonore, c’est assez punch selon les situations.
Testé sur Switch