Bye Sweet Carole a été réalisé par l’équipe italienne Little Sewing Machine, basée à Catane en Sicile. Ce studio indépendant a été fondé par le reconnu Chris Darril, artiste et réalisateur que vous connaissez peut-être pour ses travaux sur la franchise Remothered, cette dernière ayant reçue plusieurs récompenses. Aux côtés de l’homme, on retrouve des vétérans de l’industrie vidéoludique et même du cinéma, à l’instar du compositeur Luca Balboni (à l’œuvre sur Mine ou encore Remothered – Tormented Fathers), l’acteur et doubleur Anthony Ingruger ayant prêté sa voix dans Amnesia Rebirth, Batman – The Telltale Series, ou encore des artistes d’animation provenant de Lanterna Magicka ou même Amazon Studios. Au passage, sachez que le studio Little Sewing Machine prépare deux films avec La Restauratrice et My Horrible Guests. Au vu de la qualité de Bye Sweet Carole, on a hâte de les visionner.
Récit passionnant
En vous laissant le maximum de découvertes possibles, nous allons vous parler un peu du récit du soft qui se déroule au cœur des années 1900, à l’heure où le mouvement féministe politique débute à secouer la nation britannique. On y incarne Lana Benton, jeune pensionnaire vivant à l’orphelinat de Bunny Hall ayant perdue de vue son amie Carole Simmons. Néanmoins, contrairement à ses camarades, Lana pense que sa meilleure amie Carole ne s’est pas simplement enfuie mais que quelque chose d’autre est la cause de sa disparition.
On n’en dira évidemment pas plus sur ce contexte narratif pour ne pas vous gâcher la découverte. Ce que l’on peut vous dire en revanche, c’est que non seulement les cinématiques et passages de gameplay se mêlent avec brio mais qu’en plus les doublages et la voix du narrateur (dans la langue de Shakespeare) sont excellemment interprétés au niveau de l’intonation et de l’émotion. D’ailleurs, nous avons trouvé le récit prenant et passionnant, les personnages sont attachants et en plus les thèmes plus ou moins forts tels que la solitude ou encore le harcèlement sont bien abordés. Et n’oublions pas le côté horrifique de l’œuvre, plus dans la propension de « stress », de tension et du psychologique, plutôt que des habituels jumpscare du genre par exemple.
Gameplay simple, intuitif et efficace
Tous ces ressentis, on les vit au cœur d’environnements magnifiques disposant d’une direction artistique à tomber, les visuels sont superbes et il n’est pas surprenant encore une fois d’avoir un fort écho avec les œuvres d’animation Disney, les classiques dirons-nous. Comme dit tout à l’heure, les cinématiques, la mise en scène et les séquences de gameplay se mêlent avec brio, d’ailleurs chaque environnement (visitable en 2D) même s’il est linéaire dans son approche, se résume plutôt à une sorte de tableau où l’on effectue la résolution de diverses énigmes façon Point’n Click.
Inspiré par des bases de gameplay issues de jeux tels que Resident Evil sur la première PlayStation, Clock Tower et Gris, chaque élément interactif de Bye Sweet Carole est bien identifiable ainsi que l’idée de procédure à suivre : éléments à pousser, outils/objets à sélectionner pour une toute nouvelle interaction, etc… C’est à la fois simple, intuitif et efficace, et à ces séquences déjà bien réalisées s’ajoutent même des courses poursuites avec de la tension bien placée, ainsi que des moments davantage tournés vers l’action, mais pour ce dernier cas on vous garde cette feature en tant que surprise à découvrir. Dernier point sur cette partie gameplay, si le rythme peut paraître « lent » pour certain(e)s, c’est une volonté du studio afin de s’imprégner au mieux de l’ambiance.
Somptueux
Il a été difficile pour nous de ne pas déjà en parler durant l’écriture de cette critique, Bye Sweet Carole est une petite merveille en tant que film d’animation interactif. C’est simple, le soft réussit pleinement à faire pétiller les yeux devant ce rendu visuel dessiné à la main et animé image par image, digne des plus grands des classiques Disney. Difficile aussi de ne pas s’émerveiller par la variété des lieux où l’action se déroule, que ce soit à l’extérieur comme en intérieur, ni face aux personnages dont on ressent les émotions à travers leurs expressions.
Les contrastes ternes et colorés se marient parfaitement, et les animations sont vraiment bien réalisées. En bref, c’est un coup de cœur sublimé par la bande sonore de Luca Balboni, alternant les moments de tension notamment pour les courses poursuites où la pression est palpable, et les instants plus doux et calmes. Là aussi, c’est un sans-faute ! Pour finir, sachez que l’aventure se parcourt avec des sous-titres dans la langue de Molière et des voix anglaises très immersives et bien choisies pour ce genre d’expérience.
Testé sur PS5 à partir d’un code fourni par l’éditeur