Le plus drôle avec M.A.R.S., c’est la manière dont il est présenté sur son site officiel : ‘a ridiculous shooter’ (littéralement un jeu de shoot ridicule). Ridicule, peut-être, mais qui a de quoi se faire un nom. Développé par deux étudiants, Simon Schneegans et Felix Lauer, M.A.R.S. est donc un jeu de shoot en deux dimensions (avec de fortes tendances 3D), dans une ambiance assez comique. Nous sommes en 3547 et la paix règne dans les différents mondes. Mais loin de cette paix, de petits vaisseaux se font la guerre avec des armes parfois loufoques, parfois dévastatrices, afin de protéger leur camp : une planète. Le détail le plus intéressant dans tout ça, c’est que tout est régit par les lois de la gravité. Les projectiles, les vaisseaux : l’attraction des planètes et des petits trous noirs ont leur effet sur vous, ce qui ajoute un peu de piment. Il fallait y penser.

Graphiquement, c’est pleinement réussi. La 2D a un rendu terriblement attirant, élégant, et n’a vraiment pas de quoi rougir face à d’autres jeux du genre. Les détails sont au rendez-vous et il y a une infinité de petites particules qui peuvent apparaître. Même le menu principal du jeu est beau, avec un petit style rétro et une écriture en néon que l’on retrouve sur le site du jeu. Pour accompagner le tout, des sons un peu plus « ridicules », pas toujours très convaincants mais c’est fait exprès. L’utilisation du fusil à pompe (sur le vaisseau, entendons-nous) produit un son décalé, mais on s’y habitue assez rapidement. Comme quoi, pas obligé de se prendre au sérieux lorsque l’on veut faire un jeu. La musique, depuis la dernière version, a été revue totalement, car désormais on a droit à du Obsidian Shell, du métal symphonique qui nous vient de Hongrie. C’est peut-être l’un des points négatifs du jeu, à mes yeux, car même si les chansons ne sont pas désagréables, le fond ne correspond pas tout à fait à l’esprit du jeu.

Cinq modes de jeu, pour le moment : Deathmatch, Team-Deathmatch, SpaceBall, CannonKeep et Grave-Itation Pit (apparu dans la version 0.7). Les deux premiers sont les plus classiques : seul ou en équipe, on se tape dessus pour avoir le meilleur score. SpaceBall divise les joueurs en deux équipes et le but est d’attaquer l’autre planète en propulsant une boule qui est lâchée au milieu de l’espace. Dans CannonKeep, le but est aussi de faire tomber le camp adverse en détruisant leur planète, mais là c’est grâce à un émetteur radio que l’une des deux équipes récupère dans l’espace pour que le gros canon, en haut, se mette à bombarder la planète de l’autre. Les vaisseaux peuvent aussi se prendre les projectiles et meurent sur le coup. Grave-Itation Pit est un genre de Team-Deathmatch où tous les vaisseaux ont la même arme, un canon laser qui détruit la cible en un seul coup. Problème : les projectiles sont facilement déviés par les planètes des environs et rend la manœuvre délicate, puisque vos alliés peuvent se prendre vos tirs. Même si certains modes de jeu sont assez classiques, il n’empêche pas moins que les autres sont originaux et que le tout reste bien amusant. C’est prenant et cela demande un minimum de concentration, même si la détente est au rendez-vous.

Petite précision intéressante et qui a son importance : au dela du fait que le jeu soit gratuit et open source, il est encore en développement (version 0.7.1). Lorsqu’on y joue, on se dit que c’est assez difficile à croire. Pourtant, il y a quelques fonctionnalités qui manquent, notamment le jeu en réseau, prévu pour la version 0.8. Mais malgré tout, M.A.R.S. est un jeu complet à part entière et la venue du mode en réseau lui donnera encore plus de charme. Le jeu est à télécharger directement sur le site et est disponible pour Linux, Windows et Mac OS X (encore en version expérimentale). Pour Linux, des paquets sont disponibles pour certaines distributions, ou une archive pour les autres, à compiler. Pour Windows, un installer est déjà tout prêt, et le tout fonctionne sous les systèmes en 32 ou en 64 bits.

M.A.R.S. – a ridiculous shooter : Télécharger ici