Le soft nous provient de 18Light Game, un studio taïwanais. En 2012, plusieurs jeunes gens sont devenus partenaires au sein du 18ème étage d’un dortoir, et ont partagé leurs rêves et passions de développer leur propre jeu. Après trois ans (2015), les jeunes gens ont gagné de nombreux prix pour le jeu Magnesia et ils ont finalement fondé 18Light Game, avant de commencer la réalisation de Behind the Screen.

De nouveau, le soft a reçu plusieurs awards incluant l’International Mobile Gaming Awards SouthEast Asia (IMGA SEA), mais ils ont aussi réalisé un Novel et un Artbook du titre et ce avant de publier Behind the Screen sur Nintendo Switch grâce à un éditeur japonais. Chacun de ces deux jeux est d’ailleurs sorti par la case Steam, tout comme Pronty nous intéressant particulièrement aujourd’hui !

Une aventure avec un fort message

L’aventure du titre se passe dans un avenir proche alors que les humains ont réussi à trouver un moyen inespéré de vivre sous les mers. Ainsi des centaines de villes sous-marines ont vu le jour, des fonds marins faisant écho à une Atlantide moderne. Mais les humains ont aussi apporté avec eux une énorme pollution toxique, transformant la faune locale en étranges monstres mutants. Évidemment ces derniers ne sont pas contents, ils sont même devenus hostiles depuis plusieurs dizaines d’années…

À l’heure d’aujourd’hui (en 2487), Pronty est un poisson un peu spécial, comme ses parents avant lui/elle (selon le choix du skin effectué), il/elle est en passe de devenir un gardien, ou du moins un protecteur des mers/cités et ce, en réalisant ses premières missions d’entraînement auprès d’êtres robotiques. Avec son partenaire Bront, un espadon mécanique, Pronty s’exécute et apprend le savoir-faire des gardiens. Seulement c’était sans compter sur une attaque malsaine dès le lendemain (au deuxième jour de l’entraînement donc), notre duo doit alors se rendre au plus vite dans la Cité des Profondeurs, Royla, le dernier refuge de l’humanité…

Vous l’avez sans doute déjà saisi, l’intrigue de Pronty fait passer un message sur l’écologie et les agissements des humains. Un fort écho à notre société où la pollution a même engendré une île artificielle (le vortex de déchets du Pacifique nord) étant habitée par des créatures insolites. Dans Pronty – MdP c’est la même chose, sauf que c’est carrément la nature sous-marine qui a muté, la faune et la flore traditionnelle ayant dû modifier ses habitudes alimentaires pour survivre.

Un grand travail de développeurs sur cette gestion, d’autant que même le visuel est empreint de ce même message, certains biomes sains étant magnifiques, tandis que d’autres paraissent justement plus repoussants et « gênants ». De plus, on profite aussi d’un univers et d’un Lore riche, les informations sur les ennemis, objets, lieux et faits étant répartis dans une encyclopédie bien fournie, l’ensemble de l’aventure apportant d’ailleurs des révélations et de l’humour noir. Seul petit regret cependant, même si le duo de protagonistes (Pronty et Bront) fonctionne bien, Pronty aurait mérité d’avoir un certain caractère, plutôt que d’obéir aux ordres sans broncher.

Une exploration Metroidvania sous les eaux

Jeu d’Action et d’Aventure entièrement en 2D sous un bel écrin graphique, Pronty – MdP n’en est pas moins un Metroidvania avec une forte tendance à l’exploration.

Eh oui, ce n’est pas parce que nous visitons de vastes lieux des fonds aquatiques et parfois labyrinthiques, que le duo de protagonistes (Pronty et Bront) n’accède pas à de nouveaux pouvoirs, ces derniers servant à la relecture et la découverte d’environnements / biomes supplémentaires, comme d’habitude pour le genre en somme. Par exemple, l’une des compétences à acquérir concerne un dash, à la fois utile lors des combats mais également pour passer à travers certaines parois.

Ce n’est pas tout, Pronty – MdP propose également un autre type de capacité : celle à acheter/trouver et à agencer méticuleusement via un système de mémo-circuit, grosso modo ce sont des installations de type module aux effets principalement passifs et modifiant la jouabilité. Ces derniers étant à personnaliser dans des avant-postes disséminés tout au long de l’aventure afin de pouvoir sauvegarder, se restaurer et donc profiter de nouvelles capacités : points d’intérêts sur la map ou encore des marquages de repères par exemple.

Car oui, comme vous vous en doutez, qui dit Metroidvania dit nombreux secrets à découvrir. Sans spoiler, on peut dire que l’évolution dans ces lieux est franchement agréable, logiquement, on a soigneusement exploré de fond en comble afin de dénicher tous les secrets possibles, à l’instar de ceux augmentant le maximum de PVs.

Des combats tactiques et dynamiques

En parcourant ces jolis lieux des fonds marins, on fait évidemment face à des adversaires, un bestiaire bien fourni par ailleurs, ce qui est d’autant plus bienvenu. Afin de combattre nos ennemis, les développeurs ont surtout mis Bront en avant, attaquant à nos demandes tel un javelot bionique. Le duo étant indissociable, la prise en main s’effectue soit en Dual Stick Shooter, soit en utilisant un seul stick, on s’explique.

La base du Dual Stick Shooter est simple, pour rappel le déplacement s’effectue au stick gauche, la visée dans un rayon limité au stick droit et les frappes, ici de Bront, via une gâchette dédiée. Précision importante : une autre commande permet de rapprocher son compère par une simple pression de touche.

Outre l’attaque à réitérer pour réaliser des combos, on peut aussi se servir de Pronty afin que son collègue Bront engendre plus de dégâts. Forcément cette manipulation plus précise se réalise au détriment de la vitesse, rendant Pronty très vulnérable ; au passage Bront peut aussi servir de bouclier !

Il faut donc être stratège et bien bouger mais il existe aussi une autre méthode pour se battre : gérer un seul stick tout en laissant faire « l’auto-lock ». Autrement dit, dès qu’un adversaire entre dans la zone de tir de Pronty, on peut lâcher Bront via la même touche d’attaque sans s’occuper de la visée. La maîtrise totale vient donc avec une adaptation en permanence de ce qu’il se passe à l’écran, amenant à la fois de la tactique et du dynamisme.

Par contre, Pronty étant plus grand(e) que la moyenne, il faut faire extrêmement attention à son placement pour éviter de recevoir des coups bêtement, d’autant que les boss sont coriaces et nécessitent de bien observer leurs patterns pour en venir à bout. Comme par exemple, sans spoiler, en se dirigeant vers les seuls espaces vides où il n’y a pas de perception de frappes ni d’adversaires.

En outre, afin que chacun(e) puisse évoluer à son rythme dans cette aventure un brin trop courte, les développeurs ont instauré plusieurs niveaux de difficulté allant de « Nouvelle Recrue » à « Protée ». Un bon point avec également des défis / trophées in-game, du Boss Rush ou encore d’autres fins. Néanmoins, il faudra un peu plus d’adaptation et de patience pour les plus jeunes lors des confrontations avec les boss, même sous la difficulté la plus basse.

D.A très réussie

Passons maintenant à la partie visuelle / technique de l’aventure. Comme vous avez pu le remarquer par les différentes captures, Pronty – MdP, réalisé sous Unity, dispose d’environnements colorés avec une patte artistique réussie se déroulant dans une ambiance aquatique.

Cette D.A est franchement l’un des gros points forts de l’aventure, fourmillant de détails et de vie parmi la faune et la flore locale des fonds marins, même transformés. En plus de très belles séquences tout droit tirées d’une bande dessinée, on apprécie ce voyage de bout en bout, que ce soit par la visite ou même les effets de lumière judicieusement placés et choisis malgré des moments parfois voulus plus « repoussants ». Néanmoins on a trouvé les animations par rapport au reste, un peu trop simplistes, quand ce ne sont pas quelques bugs -principalement à un endroit- qui nous ont obligés à repartir du dernier checkpoint, heureusement pas trop loin.

Autre élément à ne pas oublier, les pistes musicales parfaitement en adéquation avec les moments vécus : un calme ambiant lors d’une tranquille exploration, même trop calme parfois, et des sons nettement plus rythmés lors des affrontements. Précisons pour finir, que l’ensemble des textes et l’interface sont traduits en français afin de suivre l’aventure pleinement.

Testé sur Switch