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Process of Elimination : Une enquête qui ne vous laissera pas indemne
Test ayant le minimum de spoils possible

NOTE DE MaXoE
7
VOTE DES LECTEURS
1 / 52 / 53 / 54 / 55 / 5
Sorti en 2021 au Japon, Process of Elimination est un jeu d’enquête de Nippon Ichi Software (ou NIS), mélangeant à la fois phases d’investigation, résolutions et Visual Novel. Une association pouvant rappeler les opus Danganronpa ou encore Yurukill - The Calumniation Games dans une autre mesure. Entièrement écrit dans la langue de Shakespeare, ce nouveau titre paru en ce mois d’avril 2023, sait se faire intrigant, tout en ayant la patte/touche du studio (humoristique, etc…). Attention aux éventuels spoilers scénaristiques pouvant se glisser dans cette critique, même si nous nous efforçons de rester discrets et évasifs, autant sur l’épopée que sur notre avis sur celle-ci.

Présenter le catalogue des développeurs NIS serait une grande tâche, tant cette équipe japonaise multiplie les propositions sérieuses et plus décalées, comme les volets Yomawari, Disgaea, Prinny, Rhapsody, Kamiwaza… auxquels on associe différents genres : Horreur, Action, Infiltration, TRPG,…

Avec Process of Elimination, on se dirige vers trois phases : la première consistant à des investigations sous format TRPG, la deuxième des déductions (choix possibles), et enfin de très grandes séquences de discussions à la sauce Visual Novel. Bien entendu, pour avoir de bonnes réflexions et déductions, mieux vaut bien connaître la langue de Shakespeare.

Une alliance de détectives pour arrêter un tueur en série

L’histoire se passe dans un monde en proie au chaos, mais aussi à un tueur en série : le Quartering Duke, ce dernier ayant une centaine de meurtres à son actif. Ce mystérieux personnage utilise toujours le même mode opératoire, de plus il prend un malin plaisir à filmer ses agissements en les divulguant sur le net, quitte à faire passer cela pour un jeu à l’instar de « jeux de la mort ».

Les deux derniers meurtres du Quartering Duke ont été partagés en masse, semant notamment la terreur au sein de la société, alors que d’autres affaires macabres sévissent aussi, comme l’assassinat d’animaux de compagnie…

Wato Hojo, étudiant mais aussi apprenti détective à côté, cherche justement à mettre la main sur le tueur d’animaux. Face à celui qu’il prend pour cible, il s’avère être en vérité le « Senior Detective », l’un des fameux détectives de la Detective Alliance, un groupe ou plutôt une organisation regroupant les meilleurs du domaine. Ces derniers, très appréciés du grand public, ayant été mandatés par le gouvernement afin d’arrêter les agissements du Quartering Duke.

Le Senior Detective propose à Wato Hojo de rejoindre leur équipe. Mais avant que le lycéen ne puisse répondre que ce soit -il est très admiratif de cette alliance de détectives-, l’homme face à lui prend les devants et le rend inconscient. En effet, le refus n’était pas une option viable…

Trois jours plus tard, Wato Hojo se réveille sur une île inconnue : l’île de la Morgue, le QG de la Detective Alliance dont il fait rapidement connaissance avec les membres. Sans spoiler, des faits tragiques s’y déroulent, incluant de nouveaux meurtres perpétrés semble-t-il, par le Quartering Duke. Il n’y a pas une minute à perdre, le mystérieux tueur se cache en fait parmi les quatorze membres de l’alliance présents sur place…

Un scénario plaisant à suivre mais avec quelques bémols

Enquête très orientée Visual Novel, la majeure partie de l’intrigue et de la narration y sont forcément associées. Il n’est donc logiquement pas rare de passer par une bonne heure de lecture de dialogues avant de pouvoir passer à la phase d’investigation, puis la résolution à base de choix de déductions menant au prochain chapitre. La découpe restant ensuite la même.

Cela étant dit, le scénario de Process of Elimination, écrit par Johana Kento, les thèmes instaurés et ce qu’il distille, reste vraiment plaisant. On le doit évidemment aux instaurations des thèmes et faits graves mais aussi aux personnages, tous détectives, avec un surnom totalement raccord avec ce qu’ils représentent, quitte à jouer dans les stéréotypes ou dans l’excentricité.

Par exemple Bookworm, adepte des livres, relate ses faits et gestes comme on pourrait le voir dans l’un de nos ouvrages favoris. Une écriture juste sur ce point donc, comme pour les relations entre détectives, relations travaillées également avec diverses situations permettant ainsi -sans spoiler- de s’attacher progressivement à eux. On découvre aussi leur personnalité, leurs peurs et traits spéciaux -bien mis en valeur soit dit en passant-, ces derniers servant aussi pour l’enquête.

NIS oblige, les drames et autres meurtres aux tons graves sont contrebalancés par la personnalité des personnages justement, et leurs répliques désamorcent la gravité de la situation, autant sur les gestes que les comportements « surjoués » ou prêtant plus à sourire. Néanmoins cette légèreté peut avoir autant de bons que de mauvais côtés, jusqu’à couper une partie de l’immersion de certain(e)s, surtout si l’on ne connaît pas le passif du studio en charge du développement.

Mais dans cette enquête typiquement policière, ce qui nous a dérangés le plus vient de l’introduction d’autres genres (style SCI-FI) mettant à mal l’ensemble, en retirant une partie de cohérence et de moments crédibles, c’est assez dommage pour le coup !

Des phases d’investigations stratégiques et sympathiques

Après la phase de discussion traditionnelle en VN, la suite de l’aventure de Process of Elimination passe par les moments d’investigations, autrement dit deux parties distinctes : la recherche d’indices et analyses façon TRPG, et les déductions à choix ensuite.

Lors des investigations de recherche de preuves/indices, la vue change pour nous placer face à un rendu plus typique des Tactical-RPG : une grille limitée représentant plusieurs pièces des lieux où l’on se trouve, à l’instar d’un étage complet du manoir. Très appréciable, ces phases mettent en avant tous les savoirs d’un détective : perspicacité, analyse, raisonnement mais aussi observation et réflexion, tels sont aussi une partie des traits (façon statistique) de chaque détective présent sur les lieux.

Dispatchés en plusieurs endroits, ces grands talents de la Detective Alliance ont été habitué(e)s à agir seul(e)s, quitte à rester buter sur une logique/capacité/domaine qu’ils ne comprennent pas du tout. On peut alors changer les choses avec notre intervention en leur donnant des instructions précises.

De manière générale, à l’instar d’un TRPG stratégique et consort (RPG, ARPG, JRPG,…), chaque détective possède ses propres statistiques représentées ici par des traits/compétences d’enquêteur(trice)s, à savoir Inference, Assistance, Analyzation, Inspection et déplacements, différents pour chacun(e) d’eux(elles).

Ainsi, si séparément une énigme/tâche semble impossible, requérir l’aide d’autres détectives fait avancer les choses, associant alors temporairement leurs traits tout en apportant une certaine stratégie et réflexion importante.

Pour donner un exemple, sur le terrain de cette grille plusieurs éléments sont disséminés : des informations additionnelles agrandissant le Lore/Univers, des Evidences Squares, des pièges ou encore des indices via des Mystery Points. Concernant ces derniers, pour dévoiler la preuve il faut que la statistique clé sur l’Inference (le raisonnement) soit simplement plus élevée que le nombre requis indiqué. N’hésitez surtout pas à associer plusieurs enquêteur(trice)s, même plus que deux, pour y apporter leur assistance et ainsi booster au mieux les capacités rapidement, ceci d’autant que des scènes supplémentaires se dévoilent en fonction des associations effectuées. De quoi apporter une touche de rejouabilité en sachant que les développeurs ont justement mis des mécaniques en ce sens, afin d’éviter de relancer une partie complète, mais chut nous n’en dirons pas plus.

Outre les Mystery Points, il y a aussi les Evidences Squares, preuves à ne pas laisser filer puisqu’il faut impérativement les récupérer avant la fin du tour en cours, un bon déplacement et une bonne analyse s’avèrent primordial, en plus de bien choisir le personnage adéquat pour cette situation, via la compétence innée décrite dans leur surnom.

Autrement dit, en plus d’être l’une des clés de la réussite, réfléchir et planifier ses actions est tout simplement indispensable pour ne pas se retrouver face à un Game Over, car en plus le nombre de tours durant cette phase d’investigation est limité. Ah, et attention à deux éléments : certains indices nécessitent d’être analysés afin de poursuivre les investigations, mais il y a aussi des pièges très vicieux, il suffit de rester dans leur périmètre à la fin d’un tour pour que les protagonistes sur les lieux meurent, ce qui n’est évidemment pas ce que l’on recherche. Bien sûr, plus l’aventure progresse, plus la difficulté augmente avec davantage de pièges et de lieux agrandis. Et encore, nous vous laissons quelques surprises pour le déroulement.

… et de déductions

Une fois l’investigation sur le terrain effectuée, place à la déduction et la résolution de chaque affaire en cours. Pour cela, rien de plus simple, il suffit avec une certaine logique et un passage en vue de chaque preuve ou indice récolté, de débusquer la méthode utilisée.

Grosso modo, il s’agit d’une reconstitution des faits avec hypothèses à l’appui, impliquant alors plusieurs choix de réponses durant les discussions, mais aussi une réelle implication de notre part à suivre l’enquête. Pour cela, les développeurs ont instauré un niveau de confiance, et si on se trompe régulièrement, Wato perd justement la confiance des autres enquêteur(trice)s, c’est Game Over.

Une ambiance immersive

Comme nous l’avons précédemment dit, en tant qu’association de deux genres, les développeurs ont utilisé deux approches opposées pour leur titre Process of Elimination. D’une part des séquences en Visual Novel sous forme de scènes fixes avec des artworks/dessins et arrière-plans, et d’autre part les investigations de lieux à la sauce Tactical-RPG.

Pour le premier nommé (segment en Visual Novel), chaque plan du décor est différent (entrée, aile du manoir,…) mais peut-être trop simpliste, plus de détails et d’éléments accrocheurs auraient été bienvenus, d’autant qu’à côté les personnages -membres de l’alliance- ont une patte artistique réussie. D’ailleurs le chara-design nous vient de Katsumata Mio, chaque détective dispose ainsi de son propre look avec un design soigné et souvent représentatif de leur surnom. Du tout bon de ce côté-là même si les deux rendus, protagonistes et arrière-plans ne vont pas toujours ensemble. Concernant les parties en TRPG, on se retrouve dans les différents décors en vue du dessus, avec des personnages en chibi, du classique restant soigné en somme.

Musicalement parlant, Process of Elimination puise dans plusieurs bruitages typiques, mais aussi des sonorités parfois discrètes, et des musiques alliant ambiance rythmées ou encore avec plus de tension, de bons choix pour une meilleure immersion ! Enfin les textes sont en anglais et les voix, de qualité, en japonais.

Testé sur PS5 via la rétrocompatibilité PS4

NOTE MaXoE
7
VOTE DES LECTEURS
1 / 52 / 53 / 54 / 55 / 5

Jeu d’enquête à la NIS, Process of Elimination peut rappeler des expériences passées comme Yurukill ou encore Danganronpa. Si les phases d’investigation sont bien pensées et menées, tout comme leurs résolutions bien que souvent trop simples, là où le soft est forcément attendu au tournant c’est sur sa narration, Visual Novel oblige. De ce côté-là comme souvent, tout dépend de l’attente, de l’immersion et du ressenti de chacun(e) d’entre nous. De notre côté, s’il y a des éléments que l’on ne peut évoquer en raison de spoils pouvant gâcher justement une partie de cohérence de l’ensemble, nous avons trouvé le reste du scénario plaisant à suivre, notamment grâce au travail sur les personnages, réussissant du coup à nous faire rester jusqu’au bout pour connaître le fin mot de cette histoire. En somme, Process of Elimination est une jolie découverte « macabre », sensiblement plus adaptée aux fans de VN, surtout en raison de la non-traduction dans la langue de Molière.
ON A AIMÉ !
- Un scénario plaisant…
- Chara-design réussi
- Des personnages travaillés devenant rapidement attachants
- Les investigations
- OST
ON A MOINS AIMÉ...
- … mais l’instauration de certains thèmes gâche l’ensemble
- Les résolutions (troisièmes phases) souvent trop faciles
- La langue de Shakespeare en freinera beaucoup
Process of Elimination : Une enquête qui ne vous laissera pas indemne
Process of Elimination
Editeur : NIS America
Développeur : Nippon Ichi Software (NIS)
Genre : Aventure, Visual Novel, Enquête
Support(s) : PS4, PS5, Switch
Nombre de Joueur(s) : 1
Sortie France : 14/04/2023

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