Disons-le tout net, comme ça vous pouvez reprendre une activité normale : NBA 2K reste le plus immense simulateur de basket actuel. Tout simplement. Voilà, merci, fermez le ban.
Vous êtes restés ? Bon alors je vais pouvoir être un peu plus désagréable.
Du point de vue des contrôles et des modes de jeux, on a encore une fois tout ce que l’on adore dans NBA 2K, le jeu étant complet au dernier degré : un mode Manager vous plaçant comme responsable d’une équipe, avec un contrôle jamais vu sur tous les postes du club, y compris des programmes d’entrainement aux petits oignons voire le déménagement de votre franchise, un mode Ultimate Team avec boosters de cartes et contrats pour créer pierre par pierre votre petite équipe personnalisée, du online coopératif ou compétitif, bref, la base, peu de nouveautés, mais du solide.
En terme de gameplay, la réputation de la série n’est plus à faire, c’est toujours un modèle de simulation, d’une cruauté sans nom, et qui devient dès les modes de difficulté normaux très difficile d’accès aux non-inités. Jouer au basket ou y avoir joué est en effet un plus, tant le jeu est riche, précis et réaliste. Cette année, on notera d’ailleurs que le jeu est un peu plus lent, plus posé, et que les défenses sont encore plus intelligentes et réactives, et que les hitbox sont plus fines : une main ou un bout de corps qui traine n’est pas là pour décorer et peut vous chiper le ballon…
Et visuellement, c’est le nirvana : les modèles sont énormes, animés avec un réalisme stupéfiant surtout pour les plus grandes stars dont les mouvements sont reproduits avec une précision chirurgicale, bref, un amateur pourrait en passant devant le poste se demander pendant quelques secondes s’il s’agit d’un vrai match. Dommage, du coup, que les commentateurs, après le match, soient un peu moins réussis, tant le reste est fidèle dans les moindres détails à une diffusion télévisuelle outre-atlantique… En revanche, l’ambiance sonore, comme toujours, est à tomber par terre, malgré une playlist moins inspirée qu’autrefois (merci Francis Cabrel).
Reste donc le mode Carrière, qui sera l’objet de ma ire. On en a confié la réalisation à Spike Lee, et autant vous le dire tout de suite, je n’aime pas Spike Lee. Je trouve que le réalisateur est dans une logique Black Power qui confine parfois à des extrêmes qui me dérangent, et que sa vision stéréotypée et ghettoisée de la classe noire américaine est au moins en partie excessive et potentiellement déplacée. Premier souci : j’ai voulu faire un avatar caucasien, plus ou moins à mon image. C’est mon droit d’être mégalomane, non mais !
Or, d’emblée, commence un scénario caricatural à l’extrême : on joue donc un bad boy de Harlem, le héros du quartier, dont les parents et la soeur jumelle sont noirs. Oui. J’imagine donc que mon personnage a été échangé à la maternité dans l’indifférence générale. Problème : ce n’est que le premier avatar d’un scénario dans lequel je vais totalement être spectateur, sans aucune prise sur les événements ou mes relations avec les autres personnages. On subit, en université, puis en fac, puis en saison de rookie, le tout après une draft complètement pipée où même si vous avez marché sur toutes les équipes adverses, vous serez drafté comme un clodo, tous les événements, comme devant un mauvais film sans nuance qui vous raconte mal son histoire bancale. Pas de meilleur rookie ou de vraie saison avant quatre longues années et des cinématiques imbuvables.
HEUREUSEMENT, après cette purge, arrive enfin une vraie carrière, où on pourra gérer sa pub, son relationnel, le partage de son temps entre promo, entrainement et repos, le tout hélas toujours entaché par l’importance de la monnaie virtuelle qu’on peut récupérer en jeu mais surtout acheter avec du vrai sousou, ce qui pourrit un peu la carrière.