Ce titre a été développé par Powersnake, un petit studio indépendant suédois. Voidwrought est d’ailleurs leur premier soft, l’édition quant à elle nous vient de la société Kwalee -comptant environ quatre cents membres-. Si vous ne connaissez pas ces derniers, cette société a été fondée en 2011 par David Darling ayant précédemment dirigé et cofondé Codemasters.
Parmi certains autres membres de l’équipe, on peut citer également Andrew Graham (créateur de MicroMachines) ainsi que Jason Falcus (programmeur de softs à l’insar de NBA Jam par exemple). La société Kwalee, éditrice sur PC et consoles a notamment réussi l’exploit d’avoir plus d’un milliard de téléchargements sur des titres mobiles tels qu’Hyper Casual, Hybrid et Casual.
Autres informations à noter, l’origine du nom Kwalee, mot aborigène australien, signifie « attends-moi », il s’agit d’un hommage au grand-père de David Darling. Enfin, Kwalee est aussi ambassadeur de Women in Games et soutient Games Aid, Special Effects ou encore Safe In Our World.
Première Civilisation
Après cet aparté, revenons sur le titre nous intéressant tout spécialement aujourd’hui : Voidwrought. L’épopée nous emmène dans un univers particulièrement sombre, dont l’écriture est vraiment intéressante malgré des éléments plus cryptiques.
Au départ, les détroits glacés de l’archipel de Gati étaient immobiles et d’après les rumeurs, une cité perdue était enfouie profondément sous la surface du monde. Mais chaque siècle a lieu le phénomène de l’Étoile Rouge, c’est-à-dire que les glaciers cessent d’exister et « l’ichor » scintillant jaillit de l’enveloppe des dieux Progéniteurs. Certains entendent alors un appel les convoquant dans le détroit afin de découvrir la richesse et la gloire, d’autres y vont pour la reconquête des connaissances perdues, et les fanatiques consomment l’ichor pour tenter de s’attirer les faveurs de ses créateurs. Au cœur des ruines de la Pyramide grise, on trouve les ruines de la Première Civilisation. En tant que « Simulacre » sorti de son cocon récemment (l’Ovule sacré), il lui faut le collector de l’ichor, le sang des dieux, sur les différentes monstruosités qui en détiennent.
Un récit profitant d’un univers plutôt intéressant et dont le Lore et les indications sont à dénicher/découvrir à partir de pierres d’histoire (ou stèles), des descriptifs de lieux/objets et de documents.
Un réel respect des codes du genre
Le gameplay instauré par les développeurs respecte à la lettre les codes du genre Metroidvania jouable en side-scrolling. Pour rappel, et surtout pour les nouvelles personnes s’initiant à ce genre particulier, un Metroidvania (complémentarité entre Metroid et Castlevania) nous embarque dans différents lieux composés d’une multitude de salles plus ou moins grandes.
Mais pour pouvoir progresser ou tout simplement explorer tous les recoins, il est nécessaire d’acquérir de nouveaux pouvoirs (comme une glissade entre autres) et de réaliser une relecture des niveaux associés. Voidwrought, lui, se compose d’une douzaine de biomes scindés en plusieurs salles, elles-mêmes interconnectées aux autres. Des salles regroupant tous les éléments habituels, c’est-à-dire de la verticalité -via l’accès à des plateformes en hauteur-, de nombreux secrets plus ou moins visibles menant à des objets et des atouts (augmentation du nombre maximal de points de vie,…), des « matériaux », des pièges à éviter (piques au sol, lances dans les murs,…), des sections nécessitant l’accès à certaines capacités, et bien entendu des adversaires à pourfendre.
Pour ce faire, notre protagoniste dispose de frappes à multiplier pour réaliser des combos, des attaques réalisables dans les airs (après un saut donc), des frappes plongeantes permettant de rebondir et de frapper à nouveau de la même manière, idéal pour éviter d’autres ennemis ou dégâts environnementaux.
Mais ce n’est pas tout, il est possible d’utiliser des compétences « équipables » via de l’équivalent à du Mana se rechargeant en attaquant. Sans tous les dévoiler, grosso modo « l’Éclat de ciel » (projectile en arc de cercle) peut rappeler le lancer de haches des opus Castlevania, et la sphère du « Bracelet de l’astronome » s’élance en rebondissant sur les murs. Si les idées et capacités -bien que connues- sont bonnes et intéressantes pour changer son style de jeu à la fois dynamique et réfléchi (même pendant les boss), quand les ralentissements ne s’en mêlent pas : les développeurs ont aussi inclus des combinaisons décuplant et réhaussant l’intérêt. Vous vous souvenez des deux « compétences » mentionnées tout à l’heure ? Eh bien en utilisant la sphère et le projectile en arc de cercle au bon moment, on envoie violemment ce dernier en ligne droite, une touche rafraîchissante pour le coup demandant un peu de dextérité et de réflexion.
Une fois les ennemis éliminés, on récupère de l’Ichor (des deniers) servant à plusieurs types d’achats souvent indispensables pour s’aider au cours de l’aventure, mais attention à vos priorités car ces mêmes deniers permettent aussi « d’agrandir » l’environnement de base servant de HUB. On vous laisse volontairement des découvertes, à l’instar de documents scénaristiques à récupérer, du marquage sur la Map très pratique (et connu) pour repérer aisément des lieux importants où il faut revenir, ou encore l’équipement des « âmes » proposant des buffs utiles.
En résumé, même s’il n’y a pas de révolution ou de réelles surprises pour le genre, les développeurs proposent tout de même une belle expérience respectant les codes du genre avec une bonne dose de challenge, et ce malgré des soucis d’équilibrage vers la fin de l’aventure. Et surtout de problèmes au niveau de l’adaptation sur la nomade de Nintendo réalisée par Noumenon Games.
Une belle patte artistique et sonore
Eh oui, comme nous vous l’avons dit, Voidwrought est disponible depuis peu sur PC et Nintendo Switch. En ce qui concerne cette dernière (notre console de test), à l’heure où nous écrivons ces lignes, on a déploré plusieurs soucis d’ordre technique. On pense aux très nombreux chargements et ce dès que l’on change de salle, qu’elle soit petite ou grande, ce qui peut casser un peu le rythme, mais surtout de fréquents ralentissements brusques (en mode docké) se produisant dès que l’écran est fourni en effets visuels.
C’est dommage, d’autant qu’en dehors de cela, cette bonne expérience réussit à instaurer une ambiance sombre au travers de plusieurs biomes/environnements variés parmi la douzaine de lieux visitables, et un style visuel rappelant l’excellent et inoubliable Hollow Knight. L’ensemble est ainsi travaillé et détaillé avec des éléments du décor destructible, un bestiaire bien conçu, de jolis effets de lumière et de belles animations (flammes, herbes coupées,…). Un travail bien réalisé par le studio Powersnake donc.
Continuons par la bande sonore composée par Jouni Valjakka, déjà à l’œuvre sur Anima – Song from the Abyss et Vigil – The Longest Night. Oscillant entre des chants rappelant le guttural viking et des thèmes extrêmement bien rythmés, elles contribuent vraiment à l’atmosphère et l’ambiance du soft, du tout bon en somme !
Testé sur Switch à partir d’un code fourni par l’éditeur