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The Cave : ce ne sera pas vous

NOTE DE MaXoE
9Sélection Best Of MaXoE
VOTE DES LECTEURS
1 / 52 / 53 / 54 / 55 / 5
Une caverne qui parle. Voilà le postulat d'un jeu d'aventures/puzzle sorti plutôt discrètement récemment sur nos plates-formes. Seulement voilà : ce jeu est issu de l'esprit fécond de deux tordus qui ont donné ses lettres de gloire au genre il y a quelques années. Si on vous dit Monkey Island, Maniac Mansion et quelques autres, vous nous accorderez sans peine que ce sont là des jeux de légende qui ont marqué l'histoire vidéoludique et provoquent encore aujourd'hui des frémissements chez les joueurs. Alors, si l'on vous dit que deux des concepteurs de ces petites merveilles sont à l'origine de The Cave, on sent déjà que vous nous consacrez toute votre attention. Le spectacle va commencer.

Si l’on vous dit Tim Schaffer, vous pensez sans doute aux heures de gloire de LucasArts, à Awesomenauts, Brutal Legend, Stacking et quelques autres grands moments. Et bien figurez-vous qu’à l’époque il avait pour acolyte un certain Ron Gilbert, que vous avez retenu si vous n’êtes pas un sale joueur ingrat. Il était l’un des dépositaires de l’esprit de ces séries, de leur humour ravageur, des énigmes tordantes et autres idées mémorables de ces jeux (que l’on ne peut que vous inviter à (re)découvrir!). Or, depuis longtemps, Gilbert avait en tête l’envie d’un jeu qui mettrait un groupe d’aventuriers aux prises avec une mystérieuse caverne douée de la pensée et de la parole. Seulement, il a fallu pas mal de temps pour que la technologie nécessaire apparaisse et les éditeurs étaient devenus frileux. Tous ? Non. Car au hasard d’une conversation avec Schaffer, il en est venu à évoquer ce fameux projet. Tim a été emballé, l’affaire était dans le sac.

Un groupe d’aventuriers. Sept, pour être précis. Un moine, un fermier, un chevalier, des jumeaux, une scientifique, une voyageuse du futur et une exploratrice. Parité respectée, soit dit en passant. Chacun d’eux a une ambition particulière. Citons par exemple le chevalier dont l’objectif est de retirer Excalibur. Au début du jeu, on choisit donc trois d’entre eux pour se lancer dans l’exploration de la Caverne, une Caverne curieuse et ésotérique qui fait voyager dans l’espace et le temps. Évidemment, la rejouabilité s’en ressent positivement, puisque l’on aura envie de découvrir l’histoire et le scénario de chaque personnage. Quant à la nature de la Caverne… Vous pourrez discuter philosophie avec vos amis joueurs !

Et d’emblée, le ton est donné : on est replongé dans cette ambiance d’humour parfois décalé, parfois absurde, parfois délirant mais parfaitement irrésistible. So british ! Les commentaires de la Caverne, qui dès le départ nous explique à quel point il est difficile de draguer quand on est une Caverne qui parle, ou par exemple le scénario du Chevalier et la façon dont il obtient l’amulette de sa chère princesse , vous feront piquer de beaux fous rires. Il est arrivé à votre serviteur de se bidonner pendant de longues minutes, en particulier sur le scénario du chevalier qui est de loin celui qui m’a fait le plus rire.

Le fond du jeu est assez simple : vos trois personnages vont être amenés à unir leur forces et leurs talents spécifiques, comme dans l’excellent Lost Vikings, pour réussir des puzzles et quelques phases de plate-forme. Rassurez-vous, hostiles à la plate-forme : malgré l’inertie des personnages, il n’y a aucun passage difficile, et on ne meurt de toutes façons pas dans ce jeu : on recommence juste quelques mètres auparavant. J’évoquais les talents spécifiques : le chevalier peut par exemple se rendre invincible, l’exploratrice utiliser son fouet comme une liane, la voyageuse du futur se téléporter, etc. Même ici, l’humour est présent : les jumeaux peuvent utiliser deux objets à la fois. En se séparant ? Non, ils ne se séparent jamais, ils utilisent donc une projection astrale…

Quant à l’inventaire… Quel inventaire ? Chaque personnage peut porter un objet, et c’est tout. De même, on ne peut pas dire que les puzzles soient difficiles : vous passerez un peu de temps à résoudre certains, le temps que la matériel, les objets utilisables et les talents de vos personnages s’emboitent correctement, mais une fois que vous aurez trouvé, vous serez surpris par la relative logique des solutions, à la différence de certaines produtions LucasArts. Par ailleurs, nous évoquions la rejouabilité, et il va sans dire que chaque fois que vous referez une zone avec un trio différent vous aurez des possibilités inédites.

 

 

A cet égard, chaque aventurier a un domaine qui lui correspond, que ce soit un château médiéval, une foire, ou autre. On regrettera d’ailleurs un peu que les capacités des personnages soient essentiellement mises en avant dans leur niveau dédié et moins dans les autres. A noter, d’ailleurs, que sans attendre la beauté hypnotique d’un Trine, The Cave est très réussi esthétiquement, avec des personnages un peu cartoon très bien pensés et des décors qui, sans briller par leur richesse, offrent de beaux effets de lumière, de couleurs ou de contrastes.

On peut d’ailleurs d’autant plus profiter des décors que l’interface est pour ainsi dire inexistante : on vous indiquera éventuellement quel bouton utiliser pour changer de personnage, mais c’est à peu près tout. Tout a été fait pour que la maniabilité du jeu soit la plus simple possible, et le contrat est rempli. Il faudra simplement prendre un peu l’habitude de l’inertie des personnages qui rappelle le premier Mario, et on privilégiera, sur PC, la manette qui assure une maniabilité un poil plus agréable.

En revanche, on regrette un peu que lorsque l’on joue en multijoueur, l’écran ne se sépare pas : on ne suit les pérégrinations que du dernier personnage choisi. Cela n’empêche pas les débats et les négociations, mais on y perd un peu en interaction et en implication.

Cerise sur un gâteau déjà appétissant, la localisation du jeu est brillante. Si les doublages sont extraordinaires, la Caverne jouissant d’une justesse incroyable, les sous-titres ont pris le parti de faire parfois référence à des éléments plus francophones, sans jamais dénaturer la blague ou le trait d’esprit initial. De même, les panneaux, intégralement traduits, apportent des éléments comiques plutôt irrésistibles tout au long du parcours. Un très joli travail, dont les auteurs peuvent être fiers.

Si le jeu a un seul défaut, c’est le nombre de participants. Explication : nous jouissons de sept personnages, nous en choisissons trois. Soit. Nous aurons à chaque fois le plaisir de découvrir un nouveau scénario, voilà qui est parfait, d’autant que chacun est réussi. Seulement, en choisissant trois joueurs sur sept, cela signifie que si on veut voir les sept scénarios, on devra rejouer deux scénarios que l’on a déjà fait… Dommage. En revanche, on notera avec satisfaction, sans trop en dire, qu’un fois ces trois parties d’environ six heures effectuées, le jeu aura encore quelques petits boni à nous offrir…

 

 

NOTE MaXoE
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VOTE DES LECTEURS
1 / 52 / 53 / 54 / 55 / 5

Inutile d'aller plus loin : The Cave est l'un des gros morceaux de la rentrée, qui aurait pu se vendre au moins deux fois plus cher, quand on voit le prix demandé pour certains jeux, et la qualité de celui-ci. Un coeur énorme, une envie manifeste de faire plaisir aux joueurs, un brin de madeleine de Proust, une qualité optimale et un jeu aussi drôle que captivant, il n'en fallait pas plus pour vous conseiller de vous précipiter sur ce soft. Pour votre plaisir... et pour qu'il y en ait d'autres !
ON A AIMÉ !
- Graphismes charmants
- L'humour
- La localisation
- Les animations des personnages
- Le retour d'un duo culte
ON A MOINS AIMÉ...
- Le nombre de héros
The Cave
Editeur : Sega
Développeur : Double Fine
Genre : Enigmes/Aventure
Support(s) : PC, PS3, Xbox360
Nombre de Joueur(s) : 1-3
Sortie France : 23/01/2013

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