Le premier jeu (relisez notre test ici) était une aventure extraordinaire à part entière, mais il n’arrivait pas forcément à plaire à tout le monde en raison de son gameplay plutôt en retrait. En effet, si l’on n’avait rien à reprocher à Hellblade du côté de sa technique ou de sa narration, le fait que le jeu se regardait presque plus qu’il ne se jouait était un défaut pour certains. Avec sa suite, nous allons voir ensemble si Ninja Theory a su écrire une histoire qui restera dans nos esprits ou si, au contraire, nous avons droit à du réchauffé.

De quoi que ça parle ?

Attention, le paragraphe suivant contient des spoilers du premier jeu, si vous souhaitez les éviter, passer au deuxième paragraphe :

« L’histoire du jeu suit Senua, une guerrière picte en proie à des hallucinations et à des voix dans sa tête, une condition qui est dépeinte comme la « malédiction des ténèbres » dans le jeu, mais qui reflète en réalité les symptômes de la psychose. Après que son village et son amoureux, Dillion, ont été détruits et tués par des envahisseurs vikings, Senua se lance dans un périlleux voyage pour sauver l’âme de Dillion des griffes de la déesse nordique Hela. Après une bataille finale contre Hela, Senua réalise que la « malédiction » est en fait sa propre psychose. Le jeu se termine sur une note de réconciliation personnelle, avec Senua acceptant la perte de Dillion et embrassant sa propre identité et ses perceptions. »

Tout comme dans Hellblade premier du nom, vous suivez les aventures de Senua, toujours sujette à ces psychoses qui lui font entendre des voix et voir des choses que personne d’autre ne comprend. Cette fois-ci, son périple l’emmènera en Islande pour affronter les Vikings et les géants, mais je n’en dirai pas plus pour éviter de trop en dévoiler.

Plus qu’un jeu, une véritable aventure interactive…

Comme dit plus haut, Senua va explorer une Islande sublimé- par le savoir faire du studio. Hellblade II est une véritable vitrine graphique : chaque plan vous décollera la rétine ! Ce n’est pas seulement l’environnement qui impressionne, mais aussi les animations et les personnages eux-mêmes, retranscrits avec un réalisme bluffant. Le format 16:9 avec les bandes noires, l’absence de HUD et les coupures de caméra créent une expérience cinématographique continue et immersive.

Cette fois-ci, vous ne serez pas seule avec vous-même (même si avec vos voix intérieures, vous n’êtes jamais vraiment seule) ; en effet, vous ferez la rencontre de nouveaux personnages comme Thórgestr, Fargrímr, ou encore Ástríðr, ce qui permet de rompre l’isolement lorsque vous parcourez les différents environnements. En parlant d’environnement, félicitons le travail de Ninja Theory : chaque niveau dispose de sa propre identité visuelle, évitant ainsi toute impression de déjà-vu entre les chapitres.

En plus de la direction artistique à couper le souffle, nous avons droit à une bande-son sublime du groupe Heilung. Heilung est un groupe de folk expérimental, fondé en 2014 par Kai Uwe Faust, Christopher Juul et Maria Franz. En 2015, le groupe a sorti son premier album, Ofnir. Leurs paroles s’inspirent de textes présents sur des artéfacts de l’époque viking et leurs instruments sont des tambours, des os ou des lances.

La bande-son n’est pas le seul argument qu’ils ont à revendre. Tout comme le premier jeu, Senua’s Saga: Hellblade II dispose d’un sound design toujours aussi extraordinaire. On peut même dire que l’équipe de Ninja Theory s’est surpassée de ce côté-là. En effet, leur système de son 3D binaural est tout simplement inouï (vous l’avez). Le jeu fait partager la psychose de Senua au joueur, rendant les voix qu’elle entend dans sa tête presque réelles.

En parlant des Furies (les voix dans sa tête), Ninja Theory continue de traiter la représentation de la psychose avec une grande sensibilité, collaborant avec des experts en santé mentale pour garantir une représentation respectueuse et précise de la condition de Senua. Cette approche aide à créer un protagoniste complexe et profondément humain, dont la force et la vulnérabilité sont centrales à l’expérience de jeu. Cela permet aux joueurs de ressentir les doutes, les questionnements ainsi que la peine de notre protagoniste, ce qui nous fait ressentir de l’empathie pour elle.

…Malgré un gameplay qui penne à s’ameliorer !

Si pour l’instant c’est un sans-faute, passons au gameplay du jeu lui-même. Les combats dans Hellblade II ont été diversifiés et raffinés par rapport au premier opus. Finies les arènes avec plusieurs ennemis, place aux duels avec des adversaires plus coriaces, ce qui permet également de régler les différents problèmes de caméra que l’on pouvait rencontrer dans le premier jeu. Cela offre des séquences de combat plus variées et dynamiques. Ninja Theory a mis l’accent sur la création d’un système de combat fluide et réactif, tout en maintenant une difficulté qui reflète la lutte de Senua pour survivre dans un environnement hostile.

Malheureusement, même si ces scènes d’action fonctionnent bien au départ, elles restent assez basiques et peinent à vraiment se renouveler, avec des affrontements qui traînent en longueur à quelques reprises.

dES énigmes en veux-tu en voilà !

Lors de votre exploration et entre différentes phases de combat, vous aurez droit à divers puzzles à résoudre. On peut remercier Ninja Theory d’avoir limité les énigmes de type runes à retrouver, comme dans le premier jeu, et d’avoir varié les plaisirs avec de nouveaux puzzles qui changent considérablement la perception de certains niveaux, renversant par exemple le haut et le bas.

En revanche, tout comme le système de combat, les puzzles peinent à se renouveler et on en fait vite le tour.

Testé sur PC avec une version éditeur