On nous plonge dans la deuxième Guerre Mondiale, au Danemark. J’y ai appris pas mal de choses d’ailleurs, je connaissais assez mal ce qui s’était passé là-bas. Ainsi, l’invasion Allemande, en 1940, s’est fait sans heurt majeur. La population locale était soit indifférente, soit pro-allemande (c’était les ressortissants de la minorité allemande). Cela dit des actes de sabotage se multiplient à partir de 1943, ce qui pousse à la création de la Zeitfreiwillige, milice locale. Nous voilà dans la peau de Gerda, une travailleuse sans histoires, au mois de février 1945. Son père est justement enrôlé dans cette milice locale. Gerda est une femme aimante, son mari est un travailleur sans histoires. Enfin c’est ce qu’elle croit car le voilà arrêté par la Gestapo : on le soupçonne d’avoir participé à l’attentat contre l’usine principale du village. Gerda se lance alors quand une enquête visant à délivrer son mari en prouvant son innocence. Mais le hic est bien là : est-il innocent ? Gerda va devoir s’impliquer plus qu’elle ne le voulait dans la résistance. 

Exploration et dialogues

Vous voilà donc partis en quête de vérité. Il s’agit de déplacer votre personnage dans des lieux divers afin d’y découvrir des informations ou indices. Le monde n’est pas ouvert. Vous choisissez sur la carte l’endroit où vous voulez aller et on vous y projette. On pourrait penser à du gameplay à l’ancienne car oui cela ressemble aux point’n click d’antan. Votre personnage se déplace au stick et en fonction des endroits où il se trouve, il révèle des objets intéressants (ou pas). Mais ne vous y trompez pas, car le jeu est bel et bien moderne, notamment dans la gestion des interactions avec les personnages. 

Ainsi, quand vous rencontrez des personnages, vous avez des dialogues à choix et ceux-ci peuvent avoir un impact sur vos relations avec les autres ou sur les événements qui vont suivre. Il y aussi la possibilité de tirer un dé pour certaines opérations, cela peut avoir un impact plus fort sur les ‘gains’ possibles dans l’histoire mais le hasard peut mal faire les choses aussi. Gerda va ainsi cultiver ses relations en fonction de vos actes. Elle a des caractéristiques personnelles comme la compassion, la perception et  l’intelligence mais aussi des indicateurs de relation avec les différentes factions et individuellement avec les autres. A vous de forger tout cela comme bon vous semble.

Entre les séquences, vous devrez aussi choisir ce que pense Gerda, encore un moyen de personnaliser votre aventure. En faisant grimper la valeur de ses caractéristiques, vous vous donnez plus d’opportunités pour le reste de l’histoire car certaines actions vous demanderont de dépenser des points (tirés de ces caractéristiques), dans le cadre des dialogues avec les autres personnages. Ces différents mécanismes donnent toute liberté au déroulé de l’histoire, il y a de multiples embranchements et, du coup, pas mal de fins possibles, ce qui rend possible la rejouabilité. 

Cette liberté n’est, cela dit, pas totale. Les événements ont lieu a des moments-clés, ben oui il faut bien donner un squelette à cette histoire pour que l’on puisse avoir la liberté de tourner autour. Ainsi, à chaque étape, soit on vous imposera un lieu, soit vous aurez à faire un choix. Et attention car certains lieux ne sont ouverts qu’au moment de ce choix, vous ne pourrez plus revenir dessus et donc vous allez louper quelques événements. Vous allez donc bien construire votre propre histoire. Le temps avance bel et bien, et c’est cela qui fait la richesse du jeu aussi. Vous suivez cette aventure avec cette contrainte et donc la fatalité de ne pas pouvoir tout faire. 

Du soin à tous les étages

Tout est fait pour offrir un bel écrin à ce jeu. Ainsi, vous disposez d’un carnet qui permet de voir les caractéristiques de votre personnage mais aussi des informations sur les autres protagonistes. Il y a également les événements passés, les indices et les faits historiques, véritable mine d’or de culture. J’ai ainsi découvert pas mal de choses sur cette période. A tout moment, les développeurs nous permettent de voir l’objectif courant, ce qui est pratique.

Graphiquement, c’est assez particulier, cela pourrait ne pas plaire à tout le monde mais moi j’ai adoré. Il y a un côté aquarelle très agréable à l’oeil. Alors oui, on est loin des textures HD des productions actuelles mais la direction artistique en a voulu autrement et j’en suis heureux. Côté sons, on a surtout des musiques assez simples mais toujours opportunes et jouant sur l’émotion. Il est à noter qu’il est possible, pour les puristes, d’avoir les dialogues en danois. 

Testé sur Switch