Iron Harvest 1920+ a été développé par l’équipe indépendante de KING Art Games. Basé à Breman en Allemagne, le studio comporte un peu plus de 70 membres avec la même volonté : faire des jeux fun dont ils peuvent être fiers. Des idéaux qu’ils partagent depuis une vingtaine d’années avec au total une bonne cinquantaine de projets.
Parmi ces derniers, on trouve des jeux de stratégie, des RPGs ou encore des Aventure Narrative tels que Black Mirror, My Little Farmies, Upjers Wonderland ou encore les parodiques The Book of the Unwritten Tales. Aujourd’hui, comme vous le savez, nous nous intéressons à leur dernière production en date sur consoles : Iron Harvest 1920+.
Des histoires intéressantes
Comme nous l’avons dit en introduction, ce portage intègre tous les DLCs (PC) permettant ainsi de se lancer dans quatre véritables campagnes. Ces dernières sont d’ailleurs toutes basées sur le monde alternatif 1920+ de l’auteur polonais Jakub Różalski, si vous avez déjà joué au jeu de plateau Scythe de Jamey Stegmaier, vous ne serez donc pas dépaysé par cette uchronie.
Dans Iron Harvest 1920+, nous pouvons tour à tour incarner plusieurs nations : la République de Polania, l’Empire Saxon, l’Union Rusviet et l’Union américaine d’Usonia (provenant du DLC Operation Eagle).
Nous n’allons pas vous dévoiler toutes les histoires pour vous laisser le plaisir de la découverte, mais juste mettre en avant la première campagne aux côtés d’Anna Kos. Nous la suivons de sa brève enfance jusqu’à l’âge adulte en Polania, jeune elle était très proche de son frère, mais malheureusement celui-ci parti en guerre, en compagnie de son oncle, ne revint pas. Des années plus tard, devenue adulte, Anna prend à son tour les armes pour protéger sa patrie.
Dans ce monde particulier de type uchronie, il est donc question pour cette première campagne de la guerre entre les Poloniens et les Rusviétiques, plus particulièrement dans l’entre-deux-guerres, juste après les événements de la Première Guerre Mondiale. Si d’un côté nous avons de classiques soldats humains faisant ce qu’ils peuvent, de l’autre de surpuissants monstres en métal font leur apparition : les Mecha. Des robots à la puissance incommensurable qu’il vaut mieux avoir dans son camp que l’inverse, si vous voyez ce que l’on veut dire.
Ces événements que nous suivons à travers ces campagnes sont tout à fait intéressants grâce à deux véritables gros points forts : la possibilité d’écouter les voix originales de chaque nation (Polonais, Russe,…) pour renforcer l’immersion ainsi que les thématiques fortes dépeintes par la qualité d’écriture. Nous pensons évidemment aux horreurs de la guerre qu’il s’agisse des intérêts politiques, économiques, technologiques ou encore tout simplement à l’horreur vécue par les citoyens. L’univers est donc tout à fait cohérent avec les propos desservis.
Un contenu généreux, des éléments de gameplay propres aux STR/RTS mais une maniabilité pas simple
Outre son côté scénarisé, le soft de KING Art Games propose deux autres modes de jeu régis bien-sûr par le même type d’affrontement RTS à savoir le mode Multijoueur qui comme son nom l’indique, permet de se mesurer à d’autres joueur(euse)s. Et le mode Escarmouche où il est question de livrer des batailles contre l’IA (comme en campagne donc) sur un peu moins de vingt maps variées.
Autant dire qu’en y associant les missions scénarisées, ainsi que tous les DLCs présents dans cette Complete Édition, nous sommes face à un contenu très généreux, mais encore faut-il toutefois apprécié la formule de gameplay et ces différents désagréments vécus au fil de l’aventure.
Si nous parlons de désagréments, c’est parce qu’Iron Harvest 1920+ n’est pas un titre totalement optimisé pour le pad, face à un Halo Wars et son confort de jeu optimal, le soft de KING Art Games manque d’intuitivité. Pourtant de base les développeurs ont pris la peine de penser au confort de jeu en apportant notamment des commandes de raccourcis, comme le fait de sélectionner toutes les unités présentes dans un même champ de vision, des capacités spéciales pour les méchas/héro(ïne)s, ou encore sélectionner les unités une par une (selon ses choix) avant de les regrouper ensemble sous une seule et unique commande.
Mais sous le feu de l’action, difficile à mettre en pratique ces commandes, on se retrouve vite embrouillé et submergé. Idem, les développeurs ont bien imaginé une roue de sélection permettant une meilleure rapidité à plusieurs actions, mais en contrepartie, elle est beaucoup trop imposante sur l’écran de jeu. Du coup, on a du mal à percevoir ce qu’il se passe une fois cette dernière déployée, et c’est d’autant plus gênant lors d’assauts ennemis en continu -assez fréquents au passage-. Ce manque de lisibilité se répercute aussi sur nos soldats que l’on a du mal à distinguer dans toute la masse, les différents types d’unités (infanterie, soldat du génie, « cavalier »,…) étant globalement trop proches les uns des autres.
Dommage, car Iron Harvest 1920+ possède tout ce qui est plaisant dans un RTS : construction de bâtiments (Q.G, Atelier, Caserne,…) plus ou moins élaborés afin de déployer/améliorer divers types de soldats et méchas, objectifs de missions vraiment variés : protection et escorte d’un train, destruction, infiltration,… recherche de ressources (puits de pétrole, caisses,…), ou même accès à des missions secondaires pouvant débloquer des troupes supplémentaires sans aucuns frais. Cela n’a l’air de rien dit comme cela, mais ces interactions sont assez naturelles pour apporter quelques surprises, tout comme de multiples assauts ennemis. Le but étant évidemment de remplir les objectifs principaux pour passer à la map (mission) suivante. Petit conseil néanmoins, réalisez les quêtes secondaires avant de vous attaquer aux principales.
Comme dans tout RTS qui se respecte, nous avons donc plusieurs types d’unité déployées avec leurs propres résistances et faiblesses. Les soldats du génie sont principalement pensés pour la construction/réparation par exemple, tandis que les infanteries équipées de grenades/canon à main sont présentes pour abattre plus facilement les différentes unités, mais aussi des unités en métal. Malheureusement sur le terrain, on ressent une trop grande surpuissance des unités robotiques (ils ont beaucoup plus de points de vie) que nos unités à pied. Une fois dans notre contingent, on se sent surpuissant jusqu’à multiplier les unités robotisées (faibles en demande de ressources) pour réaliser toutes les missions. Par contre si l’on n’a pas accès à ces méchas mais que l’IA adverse en est équipée, on ne donne pas cher de la peau de nos soldats terrestres trop fragiles. Il y a bien des « petites cachettes » pour se mettre à couvert, mais en finalité cela ne nous protège malheureusement pas plus que cela.
Un rééquilibrage apporterait nettement plus de stratégie qu’à l’heure actuelle où c’est assez déséquilibré, surtout quand un tas de méchas adverses nous assaillent de tous les côtés en même temps. Autant vous dire que dans ces cas-là, multiplier les tâches sur plusieurs fronts entre offensives, défensives, construction de méchas/bâtiments, réparation, s’occuper du QG (défense), etc… n’est vraiment pas aisé et s’avère plus complexe qu’il ne devrait. Sans compter que nous avons également rencontré plusieurs bugs comme des raccourcis de sélections ayant été effacés sans notre consentement. Ou encore l’impossibilité de construire des méchas alors que toutes les conditions étaient réunies : ressources nécessaires, bâtiment adéquat et amélioration de ce dernier, mais aussi assez de place dans nos troupes pour pouvoir les invoquer… Espérons que ces différents points profiteront de réajustements, car d’un autre côté Iron Harvest possède des atouts intéressants en matière de gameplay comme mentionnés plus haut.
D’ailleurs, outre la variété des maps comme dit plus en amont, on pense aussi aux héro(ïne)s accompagné(e)s de leur fidèle animal de compagnie très inhabituel : un tigre ou encore un ours soigneur. Ces unités principales étant très utiles, on ne saurait vous dire combien de fois l’ours d’Anna (Wojtek) a soigné les troupes après des assauts.
De jolis effets malgré un ensemble daté
D’un point de vue esthétique, si la technique reste un peu datée dans l’ensemble, on regrette les quelques bugs perçus çà et là à l’image des scintillements de végétation à plusieurs kilomètres de la bataille principale, dommage. En dehors de ces désagréments, il subsiste tout de même une bonne nouvelle : les décors restent agréables (neigeux, plaines, villes,…), les soldats et les méchas s’animent sous nos yeux et multiplient les effets visuels comme les tirs classiques, lance-flammes et autres explosions ravageuses. Ces dernières apportent même le réalisme de destruction de certains éléments du décor telles que des bâtisses et des zones d’impacts. De plus l’ensemble de notre expérience n’a pas subi de chutes de framerate. Côté sonore, les bruitages sont bien dans le ton, tout comme les musiques.
Testé sur Xbox Series X