En évitant de se répéter depuis nos précédentes news et autres critiques (Générations, World–Iceborne, Stories 2,…), rappelons brièvement que la saga des « jeux de chasse » Monster Hunter (ou MH) est devenue culte au fil du temps (le premier volet étant paru en 2004 sur PS2) pour plusieurs raisons : des affrontements épiques contre un bestiaire très efficace et original puisant dans plusieurs mythologies, une notion Online (non obligatoire) offrant une coopération via une très large communauté, et bien-sûr un gameplay difficile et exigeant à maîtriser avec pas moins de quatorze armes possibles à manipuler.
Si logiquement la série est taillée pour des joueur(euse)s expérimenté(e)s, pour redonner un vent de fraîcheur et un nouveau souffle à la franchise, Capcom a opéré divers changements bénéfiques pour World, que l’on a nettement apprécié. D’ailleurs, les modifications entamées dans la cinquième génération (depuis World donc) et via MH Rise profitent à ce titre Wilds, en commençant par donner plus de corps à ce nouveau récit.
En français !
Sans trop en dire, Wilds nous emmène dans les Terres Interdites, une région qui n’avait pas été explorée jusqu’alors, cette dernière étant censée ne pas être habitée. C’est suite à un sauvetage dans le désert non loin de la frontière que la Guilde des Chasseurs décide de partir en expédition afin d’enquêter sur une menace découverte : le Spectre Blanc.
Nous n’en dirons pas plus pour le contexte, Capcom évoluant dans la continuité depuis le volet World et son extension Iceborne, ce(s) dernier(s) ayant déjà apporté plus de consistance narrative à l’époque. Cette fois, les développeurs ont été plus loin, non seulement la mise en scène profite d’encore plus de soin que son prédécesseur, apportant parfois même des séquences spectaculaires, les personnages n’étant pas juste là pour faire de la simple figuration, mais en plus le titre est intégralement en français, voix incluses !
Une première très appréciable pour la série, et ce d’autant que notre protagoniste n’est pas muet. En bref, même s’il est encore possible de faire mieux face à un soft pleinement narratif, l’ensemble avec des personnages plus attachants dirons-nous, et la dose humoristique contribuent à une meilleure immersion qu’auparavant et une aventure qui se laisse suivre sans déplaisir.
Des nouveautés renforçant l’accessibilité
Ce grand intérêt, nous l’avons également concernant la partie gameplay du titre qui garde évidemment les ficelles acquises depuis plusieurs années, tout en opérant des changements et apportant des nouveautés efficaces et plaisantes.
Bien sûr, on débute le voyage au cœur des Terres Interdites par la création et donc la personnalisation de notre protagoniste avec une belle palette de choix, et l’on continue avec la même chose pour la boule de poil qui nous accompagne (un Palico), toujours aussi efficace donc.
Une fois ceci fait, place à l’aventure dans de nouvelles zones de chasse (ou biomes) avec un changement de taille par rapport aux autres opus Monster Hunter : l’installation de campement temporaire directement accessible sur le lieu des chasses en cours afin de faire les habituelles emplettes, changements d’équipement, etc…, Un élément bien agréable d’autant que les biomes -reliés entre eux- disposent d’une belle direction artistique, de conditions climatiques du tonnerre (géré par trois états : Déclin, l’Anomalie climatique et l’Abondance) avec une taille généralement très correcte et ce malgré le fait que nous ne soyons pas encore dans le monde ouvert tant attendu. En précisant qu’il n’y a pas de transition ici.
Pour autant, on aime se balader dans les environnements à la recherche de secrets, de ressources (servant à la fabrication,…) que ce soit à pied ou l’aide d’un grappin et d’un Seikret (ou non d’ailleurs, une fonctionnalité de monture reprise de Rise). Cet animal permettant à la fois de nous emmener directement vers notre prochaine proie automatiquement, de l’orienter et donc de voyager en toute « tranquilité » pour le dire ainsi, voire même de modifier notre équipement avec une seconde arme qu’il prend soin de transporter. L’occasion de modifier sa stratégie actuelle en cours de route.
Ah oui, on ne vous l’avait pas encore dit ? MH Wilds se dote encore une fois d’un gameplay complet, difficile à maîtriser avec la bagatelle de quatorze armes comme ses prédécesseurs entre l’insectoglaive, la lance, volto-hache, double lames ainsi que le duo épée/bouclier pour ne pas tous les citer, et il est encore plus difficile de choisir qu’auparavant ! Non seulement parce que la jouabilité/gameplay en diffère nettement sur la technicité, la vivacité (joutes au corps-à-corps, à distance,…) n’hésitez d’ailleurs pas à relire d’anciens tests pour plus d’informations. Mais en plus, on profite de frappes supplémentaires par le biais de l’introduction de nouvelles features.
Sans tout évoquer pour vous laisser des surprises, on pense par exemple au mode Focus permettant à la fois de réaliser des combos axés sur le spectacle et dévastateurs, mais en plus la mécanique est utile pour cibler les points faibles adverses et garder la position de la caméra. Un ajout délicat à maîtriser dans un premier temps, surtout pour les habitué(e)s de la licence, mais qui devient très vite indispensable. Idem pour l’action du Duel de Force déstabilisant l’adversaire, et la Neutralisation qui contre une frappe adverse. Même le Seikret (la monture pour rappel) est un ajout bien sympathique.
Encore une fois en vous laissant quelques découvertes, les affrontements demeurent toujours aussi bons, que ce soit en solo avec l’aide du Palico ou en ligne avec pour la toute première fois dans la franchise, l’apparition du crossplay. Dans les deux cas, c’est l’occasion de prendre part à des chasses parfois épiques grâce aux conditions météorologiques dynamiques instaurées -modifiant même l’écosystème de la faune et de la flore- selon les « saisons » avec des éclairs, ou encore tempêtes de sable, des ressources se raréfiant, des monstres se querellant, entre autres.
En bref, comme nous vous l’avons déjà dit, ce nouvel ensemble est crédible, et ce bien que l’on regrette que toutes les zones n’aient pas reçu le même traitement de faveur. C’est la même chose pour l’actuel contenu du soft auquel il manque certains affrontements dantesques, le bestiaire étant un peu plus pauvre que World (on parle lors de la parution de chaque jeu). On attend donc d’en savoir plus avec les différentes Majs prévues / Roadmap à ce sujet, et pourquoi pas une extension dédiée comme ce fut le cas sur d’anciens volets.
Plus de crédibilité et d’immersion
Passons maintenant à la dernière partie de cette critique avec l’habituelle notion graphique et technique. Comme vous le savez peut-être, MH Wilds à l’instar de jeux RE (Resident Evil) ou encore MH World, utilise le moteur maison de l’éditeur : le RE Engine.
Si depuis toutes ces années, les limites commencent à se faire sentir, il n’empêche que la palette esthétique demeure encore bien efficace, et ce d’autant que l’ensemble est un « chouia » au-dessus de World, notamment sur l’écosystème plus crédible et immersif, profitant de multiples conditions météorologiques selon les périodes (Déclin, Abondance,…)
Et même si les parties « ouvertes » sont parfois un peu plus en deçà (rapport au moteur de jeu) et souffrent de quelques soucis d’optimisation (ralentissements, textures s’affichant en retard…), on apprécie le soin apporté aux environnements, « villages » et bien entendu le bestiaire de la saga, plus intéressant ici ! Notons qu’il est possible d’opter pour trois modes graphiques allant de Performance à Equilibré, en passant par Résolution, avec en outre une option pour activer une limitation à 120FPS ou encore du HDR. Pour sa partie sonore, outre les sons d’ambiance et des thèmes musicaux bien utilisés, rappelons que le soft est en version française intégrale, et cela ça fait plaisir !
Testé sur PS5 avec un code fourni par l’éditeur