Problème : le premier contact, visuel, est pour le moins édifiant.
C’est moche. Mais alors moche. D’une force. Dès la cinématique d’entrée. Et l’impression se confirme avec un menu un peu trop austère pour être honnête.
En revanche, une fois dans le baquet, les choses s’améliorent. Déjà visuellement, avec un petit progrès, mais encore loin de la concurrence.
Quelle que soit la console, les jeux de simulation ont grimpé en exigence récemment, avec des titres comme Forza 6 le légendaire ou Project Cars, qui compense un contenu limité par une conduite remarquable. Du coup, F1, qui avait entretenu une tradition d’excellence constante en la matière, parfois jusqu’à l’excès, se devait d’être assez pointu. La précision des commandes, déjà, est excellente, ce qui est un très bon point de départ. Evidemment, une manette ne vaudra jamais un volant de grande qualité, mais on s’en sort honorablement avec un bâton de joie. En revanche, F1 2015 confirme le virage arcade entrepris par le 2014 : sans tomber dans un jeu purement folklorique, on sent quand même un net relâchement de l’exigence, ce qui en soi n’est pas une mauvaise nouvelle pour les amateurs, mais beaucoup moins pour les acharnés. Quoi qu’il en soit, cependant, le plaisir est réel, bien que gâché par le bruit immonde des nouvelles motorisations, immonde parce que trop réaliste !
Du côté des modes de jeu, on est en terrain connu : en dehors de la course libre (allant du WE de qualif à la course seule), le multijoueur et le ghost mode, on retrouve un mode Saison Pro, qui remplace un réel mode carrière : hélas. Vous allez donc jouer toute une saison de F1, en temps réel (sans possibilité de zapper), et en vue intérieure (oui, une seule et unique caméra, là où le jeu en affiche d’autres à l’occasion…). Cela traduit une exigence louable, tout autant que les dégâts subis par votre véhicule ou les sorties de pistes, mais on aurait alors voulu que cette exigence se traduise partout, à commencer par une conduite un peu plus pointue, car on a l’impression, du coup, d’un jeu qui se cherche entre accessibilité accrue et autisme aggravé…
Toujours est-il que ces WE consécutifs de course pourront avoir leur charme, et que les amateurs pourront éventuellement tordre le cou à leur exigence pour retrouver le plaisir potentiellement grisant de leur hobby.
Mais pire que tout cela, il y a l’IA. Pour l’IA, vous n’êtes pas là. Elle a son chemin, sa trajectoire, et elle ne s’en détournera jamais. Jamais. Autant dire que les impacts involontaires seront légion, et, plus grave, que vous allez perdre des points à cause de collisions qu’il ne vous appartenait pas d’éviter et que vous n’avez pas provoqué.
Testé sur PS4