Viewfinder a été conçu par l’équipe de Sad Owl Studios, une équipe écossaise fondée en 2021. Pour ce titre, les membres du studio, dont Jacob Keane et Matt Stark, se sont inspirés de plusieurs jeux à l’instar de The Witness, Portal ou encore The Talos Principle, notamment sur l’union entre la narration et l’histoire. Le concept du jeu étant de remettre en question la perception visuelle au centre du gameplay, mais aussi de mettre plusieurs thèmes en avant : question d’utopisme, de recherche de solutions, d’amitiés et même de sacrifices.

Pour tenter de sauver la planète

L’histoire en elle-même se distille au fil de l’avancée et s’avère globalement cryptique, si l’on ne prend pas le temps de chercher partout. Nous (protagonistes) traversons des lieux via la perspective et des photographies grâce à l’aide de Jessie, notre collègue. D’ailleurs en vérité, nous sommes dans le futur et nous étudions des reliques du passé à travers une réalité alternative façon simulateur, comme si nous étions transportés au sein de données numériques manipulables. Le but de cette manœuvre est de découvrir s’il existe bel et bien un moyen de sauver le monde réel des désastreux problèmes climatiques qu’il rencontre.

Pour donner plus de corps à cet axe narratif, lors des différents « Stages » on trouve et découvre des enregistrements audio de scientifiques, ceux dont on explore le travail en quelque sorte, des documents, des posts-it ou encore des interventions de Jessie, ainsi que de « CAIT », un chat numérique doté d’une intelligence artificielle.

Perspective visuelle, logique et imaginaire

Vous avez peut-être déjà eu l’occasion de pendre part à la démo du soft, toujours disponible sur le PS Store par ailleurs, afin de vous faire un début d’opinion et surtout apprendre et jouer sur des mécaniques Puzzle-Game / Réflexion liées à la perspective de champ de vision.

Concrètement, en débarquant dans cet univers parallèle lié à une simulation, on arpente plusieurs biomes / environnements menant à différents Stages, mais aussi à des défis. Au sein de chacun d’entre eux, le but en parcourant le terrain, est de passer par le portail / téléporteur de fin de Stage, quitte à devoir parfois le réalimenter soi-même en énergie ; en objectifs optionnels nous avons la recherche de documents écrits / audio, ainsi que des collectibles parfois bien planqués.

Pour cela, Viewfinder met donc la perspective au centre de son gameplay, la dose de réflexion allant avec -certains niveaux devant s’appréhender d’autres façons-, mais aussi par le biais de photographies artistiques (dans un sens assez large), le tout en superposant les « couches », les décors / dessins / photos se matérialisent ensuite dans cet espace.

Pour vous donner l’un des nombreux exemples possibles vus en début de parcours pour éviter de spoiler les situations un maximum, imaginez que la suite de l’aventure se trouve en haut d’une corniche à plusieurs mètres au-dessus de vous, que le saut est trop léger pour l’atteindre, et que vous avez une simple photo d’un immeuble en poche. Même si cela paraît insensé, pas de panique, il existe de solution de progression, c’est-à-dire que cette photo -abritant un immeuble pour rappel- peut être pivotée de 0 à 360°, l’incliner judicieusement entre votre point de départ et cette corniche forme ainsi de « pont ». Un pont que l’on peut ensuite traverser en se déplaçant directement en 3D sur le décor de cette photo. Parfois il est même question de se rendre « dans le décor » d’une photo que l’on aura préalablement positionné où l’on souhaite, un effet tout à fait saisissant.

Tout est donc question d’une bonne réflexion et de perspective. D’ailleurs si une erreur est effectuée, ce qui arrive forcément, il est possible de rembobiner les actions autant de fois que l’on souhaite, et ce d’autant que certains Stages possèdent un Timer.

De manière plus concrète, cette feature de rembobinage étant illimitée, n’hésitez surtout pas à multiplier les essais issus de votre imagination, la perspective et le placement étant cruciaux pour avancer, les seules véritables limitations étant de ne pas faire disparaître / cacher le portail de sortie en transposant / matérialisant un autre décor par-dessus, et de faire attention au total des photos disponibles suivant les circonstances.

Dans le même style d’idée, les développeurs ont aussi mis en place des situations propices à la reconstruction de photos uniquement par le biais de la perspective / logique en les « réalignant » à des photocopies multipliant le nombre de données à l’intérieur, pouvant ainsi aider à réalimenter un portail de sortie, entre autres. On doit dire que l’on a particulièrement aimé cette optique de liberté dans les résolutions par l’imaginaire avec une satisfaction toute particulière ; d’ailleurs ces situations sont assez nombreuses et variées, néanmoins on sent très clairement que l’exploitation du potentiel pouvait aller encore plus loin que cela en proposant plus de choses.

Très belle D.A

Pour son rendu esthétique, le soft puise dans de multiples sources. Ainsi pour accentuer davantage le fait que l’on se trouve dans une simulation, les menus représentent un visuel type ordinateur assez rétro, tandis que les lieux parcourus sont liés à différents thèmes avec des décors plutôt sobres et simplistes.

Par contre, comme nous l’avons déjà vu au cœur d’autres jeux, Viewfinder profite de plusieurs « faux filtres ». Comprenez par là que les photos peuvent être en couleur, en noir et blanc, dessinées… Et que l’on peut également apposer des « peintures » de toutes sortes dans les décors, des éléments crayonnés, du pixel art rétrogaming ou encore même du totalement cartoon. De quoi apporter une touche de fraîcheur et de « loufoquerie » on va dire, à un ensemble bien réalisé et soigné. Enfin, les voix sont en anglais, dans le ton et les textes en français.

Testé sur PS5