Puerto Rico est certainement si ce n’est le, en tous cas l’un des jeux les plus vendus et célèbres. Connu et reconnu chez tous les ludistes (et j’invente des néologismes si je veux), le jeu vous met à la tête d’un petit empire commercial que vous allez devoir faire prospérer. Dans San Juan, la base est très exactement la même. Du coup, on se demande d’ailleurs un peu pourquoi San Juan a été prévu pour être joué de deux à quatre joueurs, car à quatre, voire à trois, vous aurez tout intérêt à sortir Puerto Rico…
En revanche, à deux, le format rapide et instinctif, qui sans être inhérent aux jeux de cartes en est souvent une composante importante, est tout à fait agréable et bien dosé. Petit tour du propriétaire:
Chaque joueur commence avec une teinturerie (pour transformer son indigo) et des cartes en main.Ces cartes, ce sont des bâtiments de production ou des bâtiments plus prestigieux qui rapportent des points, mais ce sont aussi de la monnaie lorsqu’on les défausse, des matières premières lorsqu’on les pose face cachées sur un bâtiment susceptible de les transformer ou des points lorsqu’on les utilise sous le bâtiment adéquat. Par bâtiment de production, il faut entendre ceux qui peuvent vous permettre de produire des objets manufacturés qui se vendront (contre de la pioche, puisque les cartes sont la monnaie, CQFD), mais aussi des bâtiments qui vous donneront différents bonus selon le rôle choisi.
Le rôle ? Élément-clé du jeu, les rôles sont au nombre de cinq. Le premier joueur de chaque tour, appelé gouverneur, va en choisir un. Chaque rôle a une action, que chaque joueur peut accomplir, et un privilège réserve au titulaire du rôle. A noter qu’à deux joueurs le gouverneur choisit deux rôles après que son adversaire a exécuté le sien.
Ces rôles sont l’architecte, qui construit les bâtiments en les payant/défaussant des cartes, l’artisan, qui utilise les bâtiments pour produire des marchandises, le marchand, qui fixe le cours des produits et les revend, le bourgmestre, qui va permettre de piocher des cartes et d’en conserver certaines, et enfin le chercheur d’or qui permet à son titulaire uniquement de piocher une carte. On l’imagine sans peine, les privilèges sont des versions améliorées des actions de base.
A chaque tour, on change de gouverneur, et la partie se termine lorsque l’un des joueurs a 12 bâtiments (ce qui ne garantit pas du tout la victoire).
Chaque joueur devra donc veiller à se développer avec cohérence et logique, à peser le pour et le contre lorsqu’il s’agit de remplacer un bâtiment, pour accumuler le plus possible de points de victoire, ceux-ci dépendant de divers bâtiments et de l’utilisation que l’on en fera.