On ne pense pas que ce soit utile de vous redire que la saga Atelier est régulièrement présentée dans nos colonnes, ni que ce mélange de « niche » entre exploration, alchimie, combats et recherche d’ingrédients fonctionne toujours aussi bien au fil des épisodes tels que Atelier Marie – The Alchemist of Salburg, la trilogie Mysterious, Atelier Sophie 2, Atelier Lulua, les trois opus Atelier Ryza ou encore avec Atelier Yumia qui a permis d’aborder un changement en y apportant un vent de fraîcheur.
Comme nous le disions dans notre introduction, Atelier Resleriana – The Red Alchemist & the White Guardian entend recapturer le charme de la série mais il se base aussi sur des éléments de précédents volets, à savoir Atelier Sophie 2 – The Alchemist of the Mysterious Dream pour les combats, sur la trilogie Secret (ou Ryza) sur des aspects de synthèse, mais aussi sur Atelier Resleriana – Forgotten Alchemy & the Polar Night Liberator concernant la coopération entre allié(e)s.
Eh oui, concernant ce dernier, il y avait bel et bien un autre volet Atelier Resleriana avant celui-ci mais contrairement à cet épisode disponible sur consoles de salon et PC, Forgotten Alchemy & the Polar Night Liberator fut disponible au Japon et de manière internationale sur mobiles (et Steam) en se présentant comme un jeu gacha, c’est-à-dire qu’en complément des combats et de l’alchimie reprenant les traits de la série, la partie gacha était disponible pour le déblocage de nouveaux personnages. Mais malgré le fait que ce titre ait remporté un prix Google Play Best of 2023 dans la catégorie « Meilleure histoire », les serveurs ont été fermés fin mars dernier (2025). On vous rassure tout de même, ce partage de nom « Resleriana » signifie simplement que les deux titres se déroulent dans le même univers et dans la même Timeline, mais avec ici une fonctionnalité entièrement hors ligne pour Atelier Resleriana – The Red Alchemist & the White Guardian et surtout un récit original (entièrement nouveau donc) écrit par Takahiro sous la supervision de Shinichi Yoshiike.
Un beau duo
Eh oui, nous parlons bien de Takahiro que vous connaissez sans doute déjà pour sa plume utilisée dans divers jeux vidéo, anime et même mangas à l’instar de Demon Slave, Blue Eyes Sword, Red Eyes Sword, Nee, chanto shiyô yo !, Shôjo ningyô ~ Ai to shiiku no hibi (jeu vidéo), ainsi que des Light Novels.
Cette épopée d’Atelier Resleriana – The Red Alchemist & the White Guardian nous embarque dans la ville de Hallfein (et ses alentours) dont la reconstruction débute à peine. Effectivement, douze ans aupravant eut lieu un terrible incident et tous les habitant(e)s de cette ville minière et commerçante avaient disparu. L’origine ? Personne ne la connaît mais aujourd’hui, soit douze ans plus tard donc, les choses commencent à changer et les restrictions à être levées (dont l’interdiction d’accès). Et sans entrer dans les détails, Rias Eidreise et Slade Clauslyter retournent à Hallfein (ville de leur enfance), chacun ayant perdu un de leur proche durant la catastrophe survenue alors…
Ils poursuivent ainsi les rêves de ces êtres chers, pour Rias il s’agit de continuer et poursuivre la tenue d’un établissement de commerce ayant appartenu à feu son grand-père (et le remettre en état), et pour Slade, de lever le voile sur les paroles de feu son père lui ayant confié le Geist Core, un bracelet très mystérieux ainsi qu’un livre l’étant tout autant. Les deux jeunes gens s’allient alors dans cette quête avec pour objectif commun de découvrir ce qu’il s’est vraiment passé il y a douze ans, mais aussi aider à la reconstruction de la ville.
Une reconstruction qui est d’ailleurs également au cœur d’un des segments de gameplay étant par la même occasion en complémentarité à la narration. Ce récit de Takahiro (pour rappel) peut se suivre par toutes les personnes souhaitant découvrir ce nouvel opus Atelier (à condition bien-sûr de bien connaître la langue de Shakespeare), il y a bien des références et/ou autres liants au volet Resleriana sur mobiles et Steam mais rien de contraignant pour un premier pas dans cet univers, qui pour se répéter profite d’une trame inédite ! En tout cas, entre les divers thèmes abordés, le scénario est agréablement bien écrit/ficelé, tout comme les personnages d’ailleurs, attachants, profonds et bien traités avec des personnalités définies. De plus, le duo Rias et Slade fonctionne bien ensemble grâce à leurs interactions, et en prime les amoureux(euses) de la série seront ravis de retrouver les Wanderers, autrement dit des têtes connues provenant d’autres épisodes. De quoi faire plaisir avec cette notion de fan service. Il est juste dommage que l’équipe de combattant(e)s soit limitée par rapport aux possibilités disponibles à exploiter cela dit.
Une boucle connue
Si nous ne sommes donc pas étonnés par le fait que le récit soit bien écrit, la boucle de gameplay n’effraiera personne non plus car on y retrouve le mélange apprécié de la saga entre recherche de matériaux, exploration, affrontements et synthétisation. Avec ici un ajout pour la reconstruction de la ville (Hallfein), un pan géré différemment que dans l’opus Yumia et Nelke par exemple, mais nous y reviendrons en temps voulu.
Avec ce volet, les développeurs opèrent un retour aux sources, et ce faisant quelques retours en arrière par rapport aux évolutions d’Atelier Yumia. Pour appuyer nos propos, on pense à l’exploration gérée par un cycle jour/nuit apportant son lot de différences comme très souvent sur les récoltes et apparitions de monstres. Cette dernière n’étant plus dans une « constante » d’environnements ouverts rappelant des Open-World riches en activités mais plutôt avec des maps reliées entre elles (par lieu) plus de l’ordre du linéaire et plus limitées (avec des donjons ou Dimensional Paths) disposant tout de même de coffres, de multiples matériaux à dénicher et de quêtes à réaliser.
D’ailleurs en parlant de ces quêtes, elles restent dans l’ordre de ce que l’on connaît, certaines étant même données par les Wanderers mais on peut aussi en avoir davantage à faire en reconstruisant la ville et donc en reprenant la boutique de feu grand-père de Rias : le Mistletoe Miscellaneous. Sans entrer dans tous les détails afin de vous laisser des surprises, il est ici question de vendre des objets que l’on aura préalablement synthétisés puis de choisir l’un des personnages du groupe / accompagnant le groupe selon divers critères. Bien entendu, on ne parle là que de la surface des possibilités puisque cela peut vite devenir addictif de bien réfléchir à la demande des clients, ou encore les profits possibles en reliant les articles par leurs traits de couleurs. Tous ces éléments ainsi que l’investissement pour reconstruire la ville permettent ensuite à d’autres marchands de s’installer, d’acheter plusieurs types d’objets utiles au groupe (armes,…) mais aussi d’accéder à de nouvelles quêtes, entre autres. En sachant que cette reconstruction et l’évolution de la boutique sont au cœur de l’expérience pour l’avancement du scénario et la progression générale.
Et qui dit progression générale, dit forcément alchimie et synthétisation car sinon nous ne pourrions pas vraiment vendre d’articles dans la boutique. Concernant cette section d’alchimie, comme nous le précisions en amont cet opus reprend des éléments du titre Resleriana (mobiles et Steam). Il est ainsi question de matériaux ainsi que de rang mais aussi de Gift Colors, c’est-à-dire des traits à combiner pouvant tout aussi bien gonfler le rang de l’objet à un niveau supérieur qu’activer certaines capacités. Mais ce n’est pas tout, car la synthétisation peut aussi se faire avec des recettes trouvées en vagabondant dans les divers lieux du soft comme par le « Recipe Morph » qui pour simplifier, consiste en une variation d’ingrédients et donc d’évolution de la recette en cours. Une fonctionnalité connue dans les anciens opus certes, mais on adhère toujours aussi rapidement au système et à cette réflexion pour synthétiser les meilleurs éléments possibles.
Combats stratégiques et dynamiques
Et évidemment, cela aide grandement lors des différentes batailles avec des ennemis que l’on rencontre sur le terrain. Après avoir été en contact avec eux (avec ou sans avantage), on passe sur une transition / écran de bataille, plus précisément du tour par tour avec ordre de passage avec des reprises de composantes d’Atelier Sophie 2 par exemple.
– Informations Atelier Sophie 2 –
Qui dit tour par tour et JRPG, dit retour des facultés habituelles à savoir la possibilité de fuir, d’attaquer, de se défendre, d’utiliser des objets offensifs et défensifs créés préalablement par exemple, ou de se servir de techniques spéciales en échange de PM. Parmi ces techniques, il y a une sorte de bouclier pour renforcer la défense de nos allié(e)s, mais aussi des frappes offensives,… En complément de cette base, les amateur(trice)s du genre ne seront pas dépaysé(e)s, entre autres par l’association de statuts positifs/négatifs, des vulnérabilités, faiblesses élémentaires,…
Si avec cette base, on reste en terrain connu des épisodes précédents, pour « AS2 » de nouvelles features ont été mises en place, à commencer par les « Twin Actions » ; sous ce nom se cache en vérité des attaques en duo. Concrètement, deux membres de l’équipe, l’un offensif, l’autre en soutien peuvent interchanger leur place en effectuant ces enchaînements.
Atelier Resleriana nous convie donc à des affrontements avec un groupe contenant jusqu’à six personnages (ce qui peut faire peu au vu de ce que l’on a eu l’habitude de voir jusqu’à maintenant), trois étant sur la ligne offensive, le reste en soutien. Attaquer permet d’obtenir des points d’APs servant à utiliser des techniques, à utiliser des objets servant comme d’habitude à se soigner ou frapper mais on peut aussi les associer selon un certain ordre afin d’octroyer de lourds dégâts tandis que la jauge de TP permet des actions multiples entre membres du groupe selon les compétences et autres objets utilisés.
Enfin sans tout dévoiler, outre les diverses altérations habituelles, on peut utiliser une garde/garde parfaite afin d’encaisser moins de dégâts, ou même interrompre le tour adverse et ce faisant modifier l’ordre de passage des protagonistes. Cet ordre disposant parfois même de bonus à l’instar des opus Trails par exemple. On s’arrêtera volontiers ici pour ne pas vous gâcher la découverte et juste vous préciser que comme d’habitude des arbres de compétences sont de la partie, si ce n’est que les points que l’on acquiert servent directement pour le groupe et non pour chaque personnage de manière séparée. Veillez donc à bien choisir !
Dans la lignée de la série
Avec ce mélange de gameplay faisant toujours autant mouche reprenant le charme (retour aux sources) de ce qui a fait le succès de la série (en rappelant que Yumia entame un nouveau virage avec un bon coup de polish qui nous a bien plu), parlons des aspects graphique, technique et sonore que les développeurs ont évidemment soignés pour notre plus grand plaisir, et ce même si certains pans sont parfois un peu inégaux.
Sans entrer dans les détails, ce dernier opus en date ne déroge pas à la règle en nous proposant de voyager dans des environnements à la fois colorés, chatoyants et très portés anime/manga comme nous en avons l’habitude depuis longtemps maintenant. Le tout dans une très jolie direction artistique donc, de beaux effets visuels/pyrotechniques, des modélisations de personnages bien réussies, ainsi que de belles illustrations/artworks. En bref, on reste toujours aussi charmé par les différentes propositions de la saga Atelier.
Si la partie visuelle reste donc un atout pour le titre (et la franchise), les thèmes sonores sont eux aussi bien en correspondance avec les différentes actions, et plus rythmés lors des combats, ce dont on a l’habitude avec les softs Atelier ; en bref, du tout bon de ce côté-là. Néanmoins, c’est du côté de la traduction que certain(e)s risquent de pester un peu (voire beaucoup), car Atelier Resleriana n’a pas subi le même traitement que Yumia et ne bénéficie donc pas de sous-titres français, les textes étant disponibles dans la langue de Shakespeare (à l’instar d’Atelier Sophie 2 par exemple). Pour finir, les voix sont accessibles en japonais avec la présence de Hina Tachibana (Rias Eidreise), Shunichi Toki (Slade Clauslyter) ou encore Daisuke Ono et Seto Asami entre autres.
Testé sur PS5 avec un code fourni par l’éditeur