Après Wo Long – Fallen Dynasty nous ayant laissé un très bon souvenir, la Team Ninja nous revient donc avec Rise of the Ronin, et une grande exigence. Exit donc les célèbres Dead or Alive, les non moins hardcore jeux d’Action Ninja Gaiden, Nioh, Stranger of Paradise, ou encore Hyrule Warriors également développé par l’équipe, et leurs différentes époques; place donc cette fois au Japon du XIXe siècle.
époque Bakumatsu !
Sans spoiler les événements de Rise of the Ronin, cette épopée se déroule durant la période Bakumatsu, c’est-à-dire 300 ans après le règne tyrannique du shogunat Tokugawa. Des navires noirs occidentaux s’étant imposés aux frontières, le pays sombre dans le chaos et la division. C’est ainsi que notre protagoniste, un ronin (un samuraï sans maître) parcourt les terres du Japon pour forger son propre destin.
Nous n’en dirons évidemment pas plus, le soft misant sur plusieurs thèmes dont évidemment l’un des principaux : la géopolitique de cette période historique. En ce sens, l’équipe de la Team Ninja en collaboration avec Sony, s’avère ambitieuse et bien évidemment compte tenu de leurs œuvres passées, on les attendait au tournant. Retracer des faits n’est pas forcément évident, d’autant que des figures historiques sont aussi présentes, et que dans cette époque, la culture déchirée entre l’ouverture face aux Occidentaux ou l’ancrage dans la tradition nous amène à choisir une faction tendant vers l’un ou l’autre de ces changements.
Néanmoins, même si certaines conséquences « dramatiques » existent, on aurait bien aimé qu’elles soient plus nombreuses car en l’état actuel, les ellipses opérées nous permettent plus de libertés/changements, autrement dit changer de veste en quelque sorte. Pour autant, on accroche grâce notamment aux divers rebondissements et nous sommes réceptifs à cette époque si particulière justement, malgré certains moments d’écriture plus en deçà sur divers éléments annexes.
Un contenu généreux bien que « connu »
Comme cela fut déjà le cas avec des softs de la Team Ninja, le premier tour d’horizon s’effectue par une création de personnages très corrects, autrement dit nous pouvons choisir de modifier le faciès ou bien encore la taille, entre autres. Mais ce n’est pas tout puisque l’on peut également créer un set de lames secrètes, comprenez par là un affûtage d’origine et par extension quelques capacités, armes de base (à distance, corps-à-corps) et traits de caractère innés par rapport aux autres choix.
Au cours de l’aventure, il y a aussi la possibilité d’améliorer son personnage à travers plusieurs « traits » tels que la force ou encore la dextérité servant par la même occasion de plusieurs arbres de compétences aux capacités utiles. Un axe classique et efficace en somme qu’il ne faut surtout pas prendre à la légère, les affrontements restant dans la lignée de ce que l’on connaît avec la Team Ninja. À savoir une certaine exigence, mais avant d’y venir il convient, sans tout distiller, d’évoquer la traversée de cette époque toute particulière.
Cette fois l’équipe de la Team Ninja sort des sentiers battus en nous proposant un monde ouvert avec plusieurs lieux principaux (Yokohama,…) et des ellipses. Alors oui, si le soft n’emprunte pas et n’essaie pas d’y implémenter les toutes dernières trouvailles révolutionnant un peu plus cette pratique, on reste en face d’une exploration et d’objectifs tout à fait corrects. Même si elles restent convenues, les quêtes annexes et les activités (recherche de félins, découverte de sanctuaires, entre autres ou bien encore libération de zones, renforcement de liens,…) sont suffisamment variées pour ne pas lasser.
Ce classicisme n’est absolument pas dérangeant bien au contraire, l’époque dans laquelle nous évoluons nous ayant donné envie d’en découvrir le maximum possible, que ce soit par le biais de la D.A ou encore par son contexte -et donc sa trame narrative-. On ne va pas revenir sur le fait que le choix de sa faction peut avoir certaines incidences, ni vous dire encore que l’on peut se faire des allié(e)s, notre but étant de vous garder le plus de surprises intactes. Mais Team Ninja oblige, les développeurs ont été généreux, la traversée des différents endroits et leurs configurations permettent l’utilisation d’un grappin et même d’un planeur franchement bien implémenté et pratique.
Nous ne restons là qu’en surface et vague sur certains de ces points, bien entendu le soft n’est pas qu’exploration, Team Ninja oblige il est aussi question de pourfendre des opposants. Même si l’on dispose de plusieurs choix de difficulté, une bonne préparation reste nécessaire autant par le biais des capacités mentionnées plus haut, qu’en termes d’équipements ; les loot étant réguliers, il convient d’adapter au mieux les possibilités et même d’effectuer divers types d’améliorations. Et si tous ces éléments bien conçus bien que connus, occupent déjà une belle partie de notre temps dans l’aventure, il ne faut pas non plus sous-estimer les batailles techniques, agréables, bien exécutées, et ce même si les débuts manquent un poil de punch, ces dernières étant opérables soit en discrétion, en solo ou encore à plusieurs. Et quand nous vous disons à plusieurs, sachez qu’il est possible de faire certaines missions avec jusqu’à deux autres joueur(euse)s pour un total de trois, ou avec des compagnons de route gérées par l’IA.
Des combats tactiques
Si vous connaissez déjà des jeux de la Team Ninja comme Wo Long – Fallen Dynasty ou encore les deux volets Nioh, vous ne serez pas dépaysé puisque l’on retrouve des similitudes, à l’instar d’une jauge de Ki. Cette dernière symbolise l’endurance et donc par extension des actions limitées, chaque attaque, roulade, sprint ou esquive en consommant en partie, la patience, l’observation et l’exigence restent les maîtres mots pour bien s’en sortir.
Néanmoins, il n’est pas question d’être aussi vif dans ses mouvements que sur certains ennemis de Wo Long, la jauge de Ki étant elle aussi liée à nos adversaires (ils en possèdent une), il ne faut pas hésiter à les laisser tenter de prendre le dessus sur nous, car comme souvent dans ce type d’expérience, une jauge d’endurance vide les rend plus vulnérables. Ce n’est évidemment pas tout puisque l’on peut compter sur différentes postures, des armes à distance (arcs et même à feu), au corps-à-corps (double lames, katanas, naginatas,…) mais aussi des parades, les contre éclair étant plus permissifs.
D’ailleurs, on doit dire aussi que devoir s’adapter aux styles adverses en modifiant notre manière de jouer, ajoute une touche tactique supplémentaire des plus appréciables. Bien évidemment, pour des raisons évidentes, nous ne vous parlerons pas du système de Karma, des « capacités » de nos compagnons, ni de toutes les possibilités offertes. Néanmoins, on aurait préféré une IA adverse plus réactive lorsqu’on utilise l’approche infiltration.
Bonne ambiance
À présent, passons à la partie consacrée à la technique et aux graphismes. Comme on en a l’habitude maintenant, et comme nous l’avons déjà vu via d’anciennes productions de la Team Ninja, nous avons affaire ici à trois modes graphiques, à savoir Graphisme (ou la Qualité), Performance et pour finir Ray Tracing. Bien entendu, au vu de son exigence et pour une meilleure expérience -incluant le confort de jeu-, nous avons très rapidement opté pour le mode performance.
Si la qualité visuelle en ressort moins « flatteuse » dans le sens où certains détails font datés malgré de jolies cinématiques, ou encore l’absence de certaines expressions faciales, l’équipe de développement a tout de même réussi à proposer une belle ambiance dépaysante que cela soit au niveau des propositions musicales ou de la direction artistique.
La retranscription de l’ère Bakumatsu que l’on a déjà vue dans d’autres œuvres vidéoludiques (Like A Dragon – Ishin! par exemple) reste soignée, le chara-design possède également un certain charme entre les personnages importants et les figures « historiques », les lieux que l’on arpente profitent de beaux panoramas, et les jeux de lumière combinés au mélange d’architecture contribuent à cette bonne ambiance.
Musicalement parlant, les sonorités traditionnelles contribuent également vraiment bien à l’immersion dans cette ère particulière. Pour finir, sachez que le soft est accessible en version française intégrale (voix et sous-titres). Pour les puristes, il est également possible de les passer en japonais afin d’accéder à une immersion encore plus totale.