Inutile de présenter l’actuelle Team Ninja, il faut dire que les développeurs ont obtenu une sacrée réputation dans le monde vidéoludique. On parle bien sûr des célèbres opus Ninja Gaiden, la série Dead or Alive ou encore les deux Nioh.
Mais pour faire appel à vos souvenirs, l’équipe de développement a aussi œuvré sur quelques jeux pour des éditeurs tiers, notamment Square Enix pour Dissidia Final Fantasy NT (Arcade puis Playstation 4 en 2018), mais aussi pour Stranger of Paradise – Final Fantasy Origin. On pense aussi aux collaborations sur Metroid Other M ou encore Hyrule Warriors.
Cette fois avec Wo Long – Fallen Dynasty, on quitte le Japon de l’ère Sengoku des NiOh pour aller en direction de la Chine, plus particulièrement à l’ère des Trois Royaumes, vue sous l’angle de Dynasty Warriors et consorts par exemple dans les jeux vidéo mais ici dans une aventure suffisamment exigeante pour mettre les nerfs de certain(e)s à rude épreuve, surtout en solo…
Les Trois Royaumes et une dimension fantastique
L’aventure narrée nous place en l’an 184 après J.C, plus précisément dans une Chine infestée d’étranges démons. Mais ce n’est évidemment pas tout, car les Turbans Jaunes suivant la Voie des Taiping de Zhang Jiao sont en pleine rébellion. La dynastie impériale est ainsi sur le point de s’effondrer…
Pendant cette guerre, un soldat de la milice ayant combattu les Turbans Jaunes, se retrouve mal en point. Il est sauvé par un mystérieux jeune homme aux yeux bandés. Le soldat, sans nom, continue alors de se battre face à l’adversité grâce aux facultés dont il dispose désormais.
Il doit ainsi faire face à un élixir transformant les hommes en de puissants démons féroces, mais aussi combattre de redoutables adversaires et généraux… Notre protagoniste va alors tout faire pour tenter de se débarrasser des menaces.
Pour cette aventure, la Team Ninja puise donc elle aussi, pour une fois, dans le récit des Trois Royaumes. Si l’épopée ressemble juste à un prétexte, ce sont les connaisseurs(euse)s de l’Histoire, que ce soit de manière historique ou même par le biais des jeux vidéo (les Dynasty Warriors et les Romance of the Three Kingdoms) qui y seront les plus sensibles. D’autant que le Lore est très complet.
Effectivement, les développeurs ont logiquement intégré de grands personnages de cette époque avec Cao Cao, ou encore le redoutable Lu Bu mais aussi une dimension du folklore avec des démons et du fantastique, un liant plutôt bien réalisé au final.
Plus accessible, plus de features, mais sans effacer le challenge !
Avant de prendre pleinement part à la bataille via le soldat de la milice, il faut le personnaliser, enfin même le créer. Pour cela, il existe une flopée d’options différentes, des éléments de personnalisation bien fournis permettant de réaliser son propre type de guerrier(ère) en y passant un certain temps. Petite précision : il est possible de changer d’apparence par la suite.
Pour son gameplay général, Wo Long – Fallen Dynasty s’en tire vraiment bien. Nous sommes en face d’une recette que l’on connaît et que l’on a déjà vue dans les deux opus Nioh, Sekiro – Shadows Die Twice,… ou même via Code Vein pour un dérivé sur un brin « d’accessibilité » supplémentaire. Autant le dire tout de suite, si vous ne connaissez pas le style de ces jeux alliant exigence, observation, tactique, temps d’adaptation et surtout maîtrise de la jouabilité, vous allez mordre la poussière un grand nombre de fois.
Mais on tient tout de même à vous rassurer, s’il y a bien une certaine difficulté, voire quelques pics importants au cours de l’aventure (oui on pense à un certain guerrier en particulier pour ne pas le spoiler), le premier boss rencontré reste le plus difficile, celui qui vous fera déchanter si vous êtes du genre impatient(e), mais qui pourtant peut être vaincu en seulement quelques coups d’essai. D’ailleurs si l’on peut noter quelques soucis d’équilibrage selon les boss, la Team Ninja vient de déployer très récemment un patch visant à améliorer l’expérience du premier boss en ajustant quelques paramètres.
Un gameplay aux combats nerveux, dynamiques et grisants !
Soldat de la milice évoluant dans divers lieux/champs de bataille, notre protagoniste est évidemment très habile. Parmi les différentes armes disponibles, il peut manier un sabre, des épées doubles ou encore un glaive, chacune des armes ayant ses propres avantages et inconvénients : frappes lourdes causant pas mal de dégâts mais plus lentes, ou attaques vives au faible taux de dégâts.
Choisir son arme de prédilection est donc aussi important que le grand système mis en place par le studio : exit la jauge d’endurance classique des « Souls », place ici à une jauge d’Esprit évoluant à la hausse ou à la baisse. Ce très bon système change la donne de la base initiale misant sur la patience, l’attente et le moment opportun en utilisant deux éléments opposés : la défense et d’autres paramètres font en quelque sorte baisser cette jauge jusqu’à l’étourdissement, alors que l’attaque et les parades l’augmentent, cette augmentation permettant alors d’utiliser son plein potentiel, et par extension des compétences par exemple. L’équilibre est ainsi primordial.
Cette feature, vraiment bien implémentée pour se répéter, est aussi valable pour les ennemis et les boss. On se retrouve donc à être encore plus vivace que d’habitude, accentuant le dynamisme de la nervosité mais aussi un brin technique pour ne pas se retrouver à court de PVs et d’esprit.
En plus de cet élément, on retrouve évidemment une fonction de parade et de parade parfaite, deux concepts à saisir rapidement pour se rendre la vie plus facile, avec même un système (frappe mortelle) très inspiré de Sekiro, plus permissif ici. Cela sans oublier des invocations d’esprits à l’instar de Nioh, chaque animal totem ayant ses propres spécificités que l’on vous laisse découvrir par vous-même.
Cela ne s’arrête évidemment pas là du côté des systèmes de jeu. On passe rapidement sur le système d’équipement, très fourni en loot par ailleurs, sur la forge, sur l’IA accompagnatrice pouvant vous aider à progresser sur les adversaires moins coriaces que les boss, pour insister un peu plus sur deux spécificités particulières : le rang de moral et les arbres de compétences disponibles.
Déjà bien grisant mais aussi nerveux dans sa maniabilité et jouabilité via les différents mouvements, accentuant par ailleurs le sentiment de puissance, le soft permet aussi d’attribuer des compétences dans cinq arbres distincts : des Vertus. En plus de changer certains attributs (caractéristiques), ces vertus renferment aussi des sortilèges bien explosifs. Alors même si certaines statistiques d’améliorations ne sont pas les meilleures, gardez à l’esprit que ces vertus associées peuvent renfermer de puissants sorts parmi des effets d’essence de glace ou encore de courroux céleste, mais aussi contrer des effets obtenus par les adversaires.
Dernier point à aborder afin de vous laisser suffisamment de surprises en place : le rang de moral, qui comme ce fut le cas pour d’autres jeux, est déterminant pour la robustesse du personnage mais aussi pour l’utilisation de certains sorts. Disponible pour notre camp comme pour les adversaires, cette jauge de moral peut augmenter jusqu’à 25, le niveau maximum. Pour l’augmenter, rien de plus simple, il suffit de se servir de frappes mortelles, d’attaques d’esprits, d’Arts martiaux, et évidemment de vaincre des ennemis.
Mais il existe aussi une autre possibilité pour cela : procéder à l’installation de drapeaux sur le champ de bataille. Plus il y en a, plus il sera impossible de redescendre sous un certain seuil. Cette fonctionnalité, en plus de donner une envie supplémentaire d’exploration, fonctionne également comme les feux de camp des Souls. Par contre, comme vous vous en doutez sûrement, chaque trépas fait baisser cette jauge de moral, mais aussi certaines frappes précises. À vous donc de voir si vous préférez foncer tête baissée et vous ajouter un grand challenge supplémentaire, ou au contraire prendre le temps de découvrir les terrains de jeu qui s’offrent à vous en explorant de plus en plus pour jouer la sécurité entre guillemets,… Et encore nous ne vous citons pas tout !
Ambiance garantie
Passons à la palette technique et graphique. Disons-le d’emblée, pour ce genre d’expérience le mode Performance affichant une très bonne stabilité de 60FPS (à quelques chutes rares près) est à privilégier.
Sans faire partie des plus beaux jeux de sa génération techniquement parlant, certaines textures lui faisant défaut, Wo Long – Fallen Dynasty tire toutefois son épingle du jeu dans sa direction artistique. On y trouve une belle variété de lieux mais aussi de très jolis panoramas et de belles cinématiques, ces dernières ayant été supervisées par Kenji Tanigaki, célèbre réalisateur de films d’action de la saga « Kenshin le vagabond ».
Avec sa direction artistique, les cinquante-trois thèmes musicaux du jeu font aussi leur effet. À la fois dépaysants et excellents en puisant dans la tradition, ils sont pour la plupart composés par Kenichiro Suehiro à qui l’on doit aussi les compositions de Golden Kamuy et Re:Zero – Starting Life in Another World. Pour finir les différents textes sont en français et les doublages en anglais, japonais ou chinois.
Testé sur PS5