Comme beaucoup de choses, la culture n’est pas l’apanage des humains. Les animaux aussi ont une culture.

Qui dit culture dit aussi apprentissage social, c’est-à-dire la capacité d’apprendre une compétence auprès d’un autre individu qui sait comment faire. Pour les espèces les plus sociales, les jeunes individus ont un très large choix de tuteurs potentiels auprès de qui apprendre. Mais comment bien choisir son tuteur ? Et quand en changer ?

Pour répondre à ces questions des chercheurs ont étudié un groupe de Diamants Mandarins, de petits oiseaux vivant en sociétés complexes dans les zones désertiques australiennes. En général, les jeunes oisillons ont tendance à apprendre de leurs parents. Mais dans le cas où ces oisillons sont soumis à un stress intense (via des injections de corticosterone, une hormone du stress), ils préfèreront aller apprendre auprès d’autres adultes.

Un petit groupe de Diamants Mandarins (reproduit de Griffith and Brown, Curr. Biol., 2015)

Les chercheurs pensent avoir mis en évidence un processus adaptatif d’apprentissage social, déclenché par un stress important. Cela serait particulièrement utile pour les animaux profitant de soins parentaux importants, et ayant généralement pour tuteur leurs parents, pour changer de modèle quand la vie s’avère être trop difficile. En quelques sortes, les jeunes voyant les difficultés qu’ont leurs parents à s’en sortir, auraient tendance à aller voir si d’autres adultes s’en sortent mieux, et à les copier.

Ah, l’adolescence des oiseaux…

Ref. : Early-Life Stress Triggers Juvenile Zebra Finches to Switch Social Learning Strategies  (Damien R. Farine,  Karen A. Spencer, and Neeltje J. Boogert) Current Biology 25, 2184–2188, August 17, 2015
Social Learning: Parents May Not Always Know Best (S.C. Griffith, C. Brown) Current Biology 25, R793-R810, September 21, 2015