L’équipe à qui l’on doit Batora – Lost Haven est donc Stormind Games, un studio italien fondé en 2016 par Antonio Cannata et Federico Laudani, deux noms qui ne devraient pas vous être inconnus si vous avez un tant soit peu suivi l’actualité vidéoludique.

Effectivement, la même année (2016 pour rappel) avait été annoncé Remothered – Tormented Fathers, Survival-Horror finalement paru en 2018 ayant reçu le prix du meilleur jeu italien. D’ailleurs en matière de prix, l’équipe de Stormind Games a remporté celui du DStars récompensant le meilleur nouveau studio (2018), et en 2020 le titre de société italienne exceptionnelle de l’IGVA. De même, Batora – Lost Haven a aussi été primé de quelques Awards, l’un pendant le Digital Dragons Indie Showcase (2022), ou encore durant le Dev Gamm! en automne 2021.

Les membres de l’équipe aiment principalement la réalisation d’histoires intenses, ils ont donc conçu la série Remothered, le très récent A Quiet Place – The Road Ahead (que vous découvrirez bientôt en test dans nos colonnes) basé sur la franchise des films de Paramount Pictures A Quiet Place, ainsi que Batora – Lost Haven, sorte d’entorse puisque ce dernier mélange les genres et ne fait pas partie du catalogue Survival-Horror auquel le studio se confronte.

Sauver le monde

L’histoire de Batora – Lost Haven, inspirée par l’œuvre littéraire Batora – Il Risveglio d’Annika Morris, nous emmène sur Terre dans une version SCI-FI où ici une catastrophe a éradiqué la plupart de la population. Dans ces décombres, Avril et Mila (deux amies) explorent les ruines pour une raison très particulière. Effectivement, récemment Avril entend des voix dans ses songes, des voix dont elle finit par rencontrer leurs propriétaires lors de l’exploration de ces lieux dévastés. Il s’agit de Soleil et Lune, des dieux (ou entités célestes) offrant une partie de leurs pouvoirs à Avril faisant d’elle l’élue qui pourra sauver la planète Terre. Pour cela, elle doit se rendre dans quatre mondes corrompus.

Si l’on part encore avec un postulat d’élue devant sauver le monde très connu et utilisé par d’autres softs soit dit en passant, les développeurs ont tout de même instauré un système de choix. L’idée est évidemment très bonne pour se sentir davantage concerné par l’épopée, et ce d’autant que chaque possibilité a son importance. Si un choix peut sembler anodin par rapport à un autre impliquant plus de « personnes », en réalité c’est plus complexe car chaque décision influe sur le futur apportant ainsi de plus lourdes conséquences, et elles ne sont pas que scénaristiques. Mais ça vous le découvrirez par vous-même. Et si ces choix sont difficiles et délicats, c’est aussi parce que l’histoire est suffisamment bien écrite pour intéresser, avec une aventure sous-titrée en français et des doublages anglais bien dans le ton.

Un gameplay général jouant sur deux tableaux

Pour son gameplay, cet Action-RPG très rythmé -aux choix narratifs importants- se joue en vue du dessus (trois quarts) où l’on évolue dans des environnements variés comprenant des énigmes environnementales, ces dernières jouant sur les deux pouvoirs d’Avril (Soleil et Lune) mélangeant activation d’interrupteurs, leviers,… Mais lors de notre exploration, on peut aussi récupérer des cristaux (monnaie), découvrir des secrets, affronter des adversaires sous deux formes (Soleil et Lune donc) on y reviendra, ou encore effectuer des achats de runes.

Concernant ces dernières, sans trop en dire, elles profitent à la fois d’avantages et d’inconvénients, autrement dit des bonus et malus pouvant affecter directement certains points importants comme la défense physique par exemple. Et il est même possible de faire un mix de runes avec certaines capacités débloquées. À vous donc de choisir en fonction de vos préférences du moment.

Ces runes ayant un impact sur les affrontements du soft, parlons-en justement ! Tout d’abord, sachez que l’expérience diffère véritablement en fonction du choix de la difficulté paramétrable dans les options. Au nombre de trois, elles sont plus ou moins permissives sur la gestion des dégâts envers les ennemis de type Soleil et Lune. Pour faire simple, l’une des difficultés permet de se la jouer pur « Hack’n Slash », les dégâts ne subissant aucune modification en fonction de la couleur associée à la Lune ou au Soleil. La seconde difficulté, elle, est plutôt « normale » dans le sens où les dégâts sont amoindris si l’on frappe le pouvoir et donc la couleur opposée; il faut comprendre qu’un pouvoir Soleil (orange) fera moins de dégâts contre un adversaire du type opposé (Lune – Violet). Enfin, la dernière difficulté est plus stricte, c’est-à-dire que l’opposant de type opposé à votre pouvoir ne reçoit absolument aucun dommage.

C’est dans le second et troisième choix de difficulté que l’on réussit à saisir toutes les possibilités instaurées par les développeurs, autrement dit du fun et de la réflexion; malgré quelques soucis de précision via le pouvoir de la Lune (arrivant également pour la résolution de puzzle) basé sur des combats rappelant Ikuraga ou Outland -via le double système de pouvoirs/couleurs donc-.

En ce qui concerne les pouvoirs du Soleil (couleur orange), on est plus tourné vers le corps-à-corps grâce à une lame, tandis qu’avec les spécificités de la Lune (couleur violette), on joue sur les attaques à distance. Deux styles à changer à la volée pour s’adapter au mieux à la situation en cours. En outre, on possède aussi une frappe spéciale de zone pour chaque pouvoir et des esquives, entre autres. Enfin, petite précision entrant dans le cadre de la stratégie/réflexion, on dispose d’une jauge de PV par type de pouvoir (une pour la Lune et une pour le Soleil), mais dès que l’une se vide entièrement c’est terminé ; veillez donc à bien surveiller et changer de type de pouvoir dès que cela se corse.

Belle ambiance

Parlons à présent de la partie artistique, technique et sonore. Si l’on sent quelques limitations du côté de la technique pure, en revanche l’artistique est plus que soigné. L’univers est cohérent, les teintes de couleurs bien choisies avec de jolis effets visuels, et les artworks/illustrations durant les dialogues sont somptueux et détaillés. Du côté des thèmes musicaux, ils accompagnent bien l’ensemble de l’épopée, tout comme les doublages en anglais. Enfin, rappelons que les textes sont disponibles en français.

Testé sur Xbox Series X