Eh bien tout va dépendre de votre attente concrète sur le jeu. On le sait depuis un bon moment déjà, les modes multis des épisodes Battlefield ont toujours été bons et accrocheurs, celui qui a engendré tout cela était l’excellent Battlefield 2. Avec Battlefield V, les équipes de DICE misent encore une fois sur la guerre, mais au lieu d’évoquer la Grande Guerre comme dans Battlefield 1 (vous pouvez relire notre double test ici), ils sont retournés cette fois sur le contexte de la Seconde Guerre Mondiale.
Tout comme son aîné, on peut suivre des Récits de Guerre dans le mode solo. Moins nombreux que dans Battlefield 1 (trois de base avant les mises à jour gratuites), ces divers scénarios ont le mérite de ne plus se ressentir comme un tutorial déguisé et sont plus profonds, rendant les divers personnages « attachants ».
Des récits abandonnant le côté tuto’ et plus poignants
Scindés en trois à l’origine, les récits gardent l’approche de Battlefield 1 et sont, encore une fois, à faire dans l’ordre que l’on souhaite.
Dans « Sous aucun drapeau« , c’est un repris de justice qui est mis en avant. Se prénommant Billy, le jeune homme est enrôlé dans les forces spéciales britanniques pour effectuer des missions dans ses cordes techniques : le sabotage. Avec ce contexte, on se retrouve en 1942 en plein Afrique du Nord, terrains sablonneux et rocailleux sont donc au programme de ce chapitre. Découpé en trois actes (comme pour chaque récit), on apprécie grandement les efforts des équipes de développement qui nous fournissent ici des maps beaucoup moins linéaires que dans BF1, ce sentiment de liberté accrue se reflète par des maps résolument plus grandes, permettant ainsi une approche plus en délicatesse et en discrétion comme introduite dans Battlefield 1.
Plutôt appréciable de par son contexte scénaristique, ce n’est pourtant pas le récit de Billy qui a retenu notre attention, mais celui de « Nordlys » ayant un caractère plus personnel, vue par une femme. En 1943, Solveig, une résistante, est en mission pour libérer un agent détenu par les ennemis, agent qui se révélera être un proche de la jeune femme. Délivrant un autre message sur la guerre, ce récit poignant nous montre jusqu’où on peut aller pour sauver des vies. Mais il n’y a pas que le contexte scénaristique qui nous a plu dans « Nordlys ». Se déroulant en Norvège et toujours découpé en trois actes, le dépaysement est plus prononcé par des cartes enneigées et gelées toujours aussi grandes qui donnent envie d’explorer et de récupérer les lettres (collectibles) cachées dans les environnements.
Si les deux premiers récits ont finalement une approche plus orientée sur la discrétion, « Tirailleurs » se tourne résolument vers l’épique dans des batailles en direct. De ce fait, les maps sont plus linéaires et dirigistes à notre grand regret, certaines fois le sentiment de « tutorial » pour le multi se fait ressentir dans les bases à prendre ou à défendre. Pourtant le récit se veut presque aussi poignant que son prédécesseur dans un contexte peu relaté dans les livres d’Histoire. En 1944, la guerre faisant rage, des hommes de tous horizons (notamment des colonies) arrivent en France pour aider la mère patrie à s’en sortir.
N’étant pour la plupart jamais venus en France, ils découvrent les affres de la guerre. Cette fois, on y suit Deme, un tirailleur Sénégalais qui veut faire ses preuves mais en tant qu’homme de couleur, lui et ses semblables sont soumis au « sale boulot », et ne sont pas pris au sérieux. Et pourtant Deme pense que cela peut changer si lui et ses frères arrivent à réaliser un tour de force, en réussissant ce que des Français n’ont pas su faire jusqu’à présent.
Quatrième et dernier récit à avoir fait son apparition suite à la première mise à jour du soft « Les Sentiers de Guerre« , « Le Dernier Tigre » met en avant le commandant d’un char d’assaut. Situés en 1945, plus précisément en Allemagne, les derniers bastions des Allemands tombent et les munitions commencent à se faire rares. Pourtant malgré la probable défaite, le commandant Peter Müller continue de montrer l’exemple à ses hommes en ne reculant devant rien, peu importe ce qu’il lui en coûtera. Commandant du dernier tigre (un char très puissant), lui et ses hommes se battent sans relâche à bord de Stefan (le surnom du char) pour repousser les envahisseurs américains.
Bien écrit, ce récit tourné du point de vue opposé aux alliés, s’appuie essentiellement sur le sort réservé aux déserteurs renonçant à se battre et aux manipulations d’endoctrinement, montrant ainsi une autre facette de la guerre entre ceux qui veulent sauver leur peau et ceux qui veulent mourir avec les honneurs. Liée à ce contexte scénaristique, toute cette campagne se déroule pratiquement à bord d’un char, les affrontements épiques entre chars d’assaut sont donc au programme dans des maps plus petites et confinées, où la destruction est plus présente.
Contrairement au « Dernier Tigre » et à « Tirailleur » qui se veulent largement plus dirigistes et linéaires, dans les deux premiers récits (« Sous aucun drapeau » et « Nordlys ») l’approche peut être effectuée de manière bourrine ou plus en discrétion, c’est d’ailleurs cette approche furtive qui est préconisée avec un seul homme/femme contre une armée, difficile de tirer son épingle du jeu dans les difficultés supérieures. Malgré toutes les précautions prises, si l’on est repéré un peu trop vite, on a tendance à se faire encore plus discret en se cachant ailleurs ou à faire parler la poudre selon les cas.
Comme dans Battlefield 1, les objectifs secondaires (ou défis) sont aussi de retour. Pour réaliser un sans faute, il faut s’armer de patience, par exemple en réalisant le défi où il ne faut pas se faire repérer du tout en se rendant sur le terrain de l’objectif principal ; une petite erreur et il faut refaire une bonne partie de ce que l’on a commencé. Si l’on opte pour une difficulté faiblarde cela n’a absolument pas la même saveur, ni la même prise de risque. Evidemment il est toujours possible de réaliser ces annexes plus tard en relançant une « nouvelle partie », les défis réalisés étant comptabilisés. Parmi ces défis, certains mettent en avant quelques nouvelles petites features appréciables comme l’utilisation de skis, mais on vous laisse voir tout cela par vous-même.
Les bonnes bases de retour avec un pilotage d’avion plus technique
Concernant le gameplay, on reste dans les très bonnes bases acquises par DICE, tout est encore une fois paramétrable de manière très poussée dans les options. Pour un petit rappel de gameplay, on peut toujours utiliser des jumelles pour repérer les ennemis, s’accroupir, se coucher, utiliser deux armes classiques (mitrailleuse, pistolet, sniper,…) et deux gadgets (« lances-roquettes » et autres dynamites,…). On retrouve bien sûr des grenades et des armes de jet.
Le corps-à-corps est également de mise si l’on souhaite se la jouer plus discrètement dans certaines situations, alors qu’au contraire si on veut faire de la casse, on a encore une fois la possibilité d’utiliser les véhicules à disposition, tels que les chars, plus destructeurs et moins mouvants, ou encore les avions.
D’ailleurs à ce propos, ces derniers ont encore une fois subi un changement pour le pilotage. Alors qu’on s’était habitué à leur maniement très simpliste dans Battlefield 1, Battlefield V change la donne avec une approche que l’on a trouvée moins maniable. Autant dire que si l’on fait des essais de pilotage dans une campagne ou en multi, cela devient assez vite catastrophique, et c’est certainement pour cela que la mise à jour du 5 décembre des « Sentiers de guerre » propose un centre d’entraînement pour essayer de s’adapter aux éléments disponibles, armes et véhicules terrestres ou volants inclus.
Le multi apporte des nouveautés plaisantes et un aspect plus coopératif
En ce qui concerne le multi, il n’y a rien de véritablement révolutionnaire par rapport à Battlefield 1, si ce n’est quelques nouveautés plaisantes qui font leur apparition. Par exemple, lors de notre arrivée sur le serveur, au lieu d’attendre le matchmaking, on rejoint automatiquement une escouade (4 joueurs au maximum peuvent faire partie d’une même escouade) ; il ne reste plus qu’à choisir sur quel membre on souhaite « respawn » pour être directement au coeur de l’action. A contrario, on peut aussi passer par la traditionnelle map pour se déployer aux points stratégiques.
Il est désormais possible de construire des fortifications près d’un objectif à défendre. Cependant ces blocs de sacs de sable sont vite expédiés au rang de poussière face à un char ou une grenade venant aussi bien des ennemis que des alliés. Sur les différentes maps bien réalisées et de bonne taille selon le mode de jeu choisi, toutes sortes de tactiques s’opèrent au sol ou dans les airs : foncer dans le tas, se planquer, faire le guet pour prévenir ses alliés en cas d’attaque, ou encore assister son équipe tel un commando.
Dans cet affrontement en guérilla, les médecins (classe) ne sont plus les seuls à pouvoir sauver des vies, les autres classes profitent également de ce système pouvant retourner la situation à son avantage, ce qui donne davantage de piment à ces affrontements. Néanmoins, même si l’idée est bonne on insiste pour dire que la classe médecin reste la meilleure grâce à ses avantages comme le fait de réanimer plus vite ses coéquipiers de l’infanterie.
Modes de jeu multi, défis spéciaux et Panzerstorm
Concernant les modes à proprement parler, il y a de grandes similitudes avec son aîné. On retrouve ainsi le mode Conquête et ses objectifs à posséder (à prendre ou défendre) au coeur de maps relativement grandes permettant à 64 joueurs de s’affronter aussi bien à pied pour faire parler la poudre de l’infanterie ou à bord de véhicules. Mais également sa version axée aux infanteries avec Domination. Plus classiques dans leur approche, les modes Ligne de Front et Match à mort en équipe sont également de la partie.
Autre mode : Percée, deux équipes de 32 joueurs s’affrontent pour défendre des secteurs ou percer les lignes ennemies. Enfin les Grandes Opérations se passent sur trois jours fictifs (3 matchs d’affilée) où les 64 joueurs doivent en découdre. A la fin de chaque journée, les résultats ont des répercussions sur la journée suivante, les gagnants de la manche disposent donc de plusieurs avantages (comme plus de tickets de respawn) alors que les perdants ont des handicaps (avec par exemple un nombre de munitions moins important).
En revanche si les deux équipes sont à égalité à la fin des trois journées (manches), le décompte pour les départager se fait au travers d’un nouveau mode de jeu dénommé l’Assaut Final. Ce dernier se présente comme un Battle Royale, aucun respawn n’est possible des deux côtés, les munitions dépendent des résultats obtenus durant les dernières parties (même si la classe soutien peut être déterminante dans ces cas-là) et la carte se rétrécit petit à petit.
En plus des défis quotidiens à réaliser, depuis la mise à jour des « Sentiers de Guerre« , des missions supplémentaires liées aux événements « Ouverture » ont été implémentées, on y trouve par exemple des soins à réaliser à soi-même, des bandages à lancer aux équipiers ou encore prendre un certain nombre de munitions à un point de ravitaillement uniquement. Le but de ces missions étant d’arriver à débloquer des armes et autres joyeusetés avant la fin de la semaine en cours.
Par ailleurs, cette même mise à jour inclut une nouvelle map « Panzerstorm », celle-ci étant relativement grande, elle met en avant les chars de gros calibre. A noter que pour le moment, cette map est uniquement disponible dans la section Sentiers de Guerre, « Ouverture » étant liée au seul mode Conquête.
On retrouve également un système de personnalisation lié aux différentes classes et véhicules, sans oublier les skins à débloquer via de l’argent in-game, tout ceci se fait via une interface encore plus pratique que dans Battlefield 1.
Un moteur graphique au top mais dommage que des bugs s’incrustent
On en vient à l’aspect graphique et technique de ce Battlefield V, utilisant encore une fois le moteur Frostbite Engine. Pour le moment le soft n’est pas exempt de défauts avec des bugs récurrents allant du popping, clipping flagrant, des textures au sol très grossières par moment, à des cadavres qui gigotent dans tous les sens ou qui apparaissent comme par enchantement à des canons, sans oublier des temps de chargement parfois très longs.
Pourtant à côté de cela, Battlefield V est pourvu de très belles cinématiques, de superbes décors presque carte postale, le tout avec un déluge d’effets d’explosions même si ces dernières auraient mérité d’être plus spectaculaires, le moteur Frostbite est toujours efficace concernant la destruction de maison ou de parcelle de mur. Le HDR et le 4K dynamique permettent une meilleure immersion de cette guerre, de même que l’ambiance dégagée est assez pêchue, tout comme les musiques qui s’incorporent admirablement à l’ensemble des récits.
Testé sur Xbox One X