Le titre a été développé par l’équipe indépendante de Counterplay Games, un studio de passionnés basé en Californie, plus précisément à Emeryville, à un demi-pâté de maisons des studios Pixar. Les membres de l’équipe ne sont toutefois pas inconnus du grand public puisqu’ils ont travaillé sur de grandes pointures : God of War, Diablo III, Horizon Zero Dawn, Gears 5 ou encore Overwatch pour ne citer qu’eux. Du beau monde qui ne laisse présager que du bon. La mission de ce studio soudé est simple : créer quelque chose de différent avec une grande qualité qui pourrait aussi bien être apprécié/jouable quelques minutes que pendant une vie entière.
Avant Godfall, ils ont réalisé Duelyst, un jeu de cartes free-to-play hybride avec des éléments de stratégie au tour par tour, édité par l’équipe elle-même avant d’être secondée par Bandai Namco. Ce jeu a bénéficié d’une bêta ouverte durant l’année 2015 avec une disponibilité définitive en avril 2016, et la critique était plutôt emballée en qualifiant Duelyst notamment de jeu préféré juste après Hearthstone. Malheureusement, les serveurs ont été contraints de fermer en février de cette année 2020, sans doute à cause d’un nombre de joueur(euse)s en baisse depuis quelques temps.
Frère contre frère, ou la lutte du pouvoir
L’aventure de Godfall débute dans le monde d’Aperion. Alors que la paix durait depuis longtemps grâce aux chevaliers « légendaires » Valorians munis de leurs Valorplates (des armures aux possibilités multiples), l’un des membres, Macros, avait d’autres projets pour la « tribu », bien plus sombres : récupérer un pouvoir et se l’octroyer. Mais la tribu ne l’entendait pas de cette oreille et se déchira en deux, les uns luttant aux côtés de Macros et les autres avec son frère le chevalier Orin.
Dans cette lutte sans précédent, Orin et Macros se battirent jusqu’au bout, se livrant un combat épique sans merci. Macros en sortit vainqueur, et laissa Orin pour mort après une chute vertigineuse. Mais cela a été la plus grande erreur de Macros, car aujourd’hui, Orin (que l’on incarne) est toujours vivant et il est prêt à tout pour se venger et rétablir la justice auprès des siens.
Si la trame reste classique et déjà vue dans pas mal de softs, Godfall possède tout de même de belles mises en scène et cinématiques. On émet toutefois un véritable regret sur cette partie scénaristique, car elle manque d’informations et elle est reléguée au second plan alors qu’à côté de cela, l’univers s’inspirant de la mythologie grecque et égyptienne est bien réalisé, et le Lore que l’on découvre petit à petit au travers d’un Codex (via des collectibles à trouver) est très riche. Le titre possède un excellent potentiel, dommage que le studio ne soit pas allé jusqu’au bout en étant trop sous-exploité à l’heure actuelle. Une démarche que l’on aimerait voir évoluer par les développeurs lors de futures mises à jour et ajouts de contenus prévus en 2021.
Des combats bien pêchus, tactiques et accessibles
Le postulat de départ de Godfall : un Action-RPG de type Slasher-Looter, était intrigant. Oui du Slasher-Looter, comprenez par là que le soft prône l’aspect du « loot » et donc l’acquisition d’objets/équipements comme les Shooter-Looter réputés et reconnus du secteur (Borderlands 3 et Destiny 2 entre autres) mais qu’il remplace la partie Shooter par des affrontements de mêlée bien dynamiques et pêchus comme il faut.
Ces combats vous allez les rencontrer au cours de votre périple sur Aperion. Ce monde est composé de trois royaumes principaux, à savoir la Terre, l’Eau et l’Air (à débloquer au fil de missions) s’inspirant respectivement de plusieurs facettes mythologiques comme celles de l’Égypte et de la Grèce. Vagabonder dans ces lieux et divers environnements, bien que linéaires -avec des embranchements- est un pur plaisir, entre les nombreux effets de lumière (superbes au passage), les textures relativement propres, les éléments brillants et le sentiment de se sentir vraiment petit face aux statues géantes. Qu’on se le dise, Godball est vraiment un soft aguicheur, il ne sera certes pas le plus beau de sa génération -qui commence à peine- mais il permet d’apercevoir ce que la console a sous le pied.
Chaque passage dans un nouvel environnement est un pur moment de découverte, il ne faut surtout pas hésiter à en explorer les moindres recoins afin de découvrir des coffres mais aussi des éléments servant à nous en apprendre plus sur le Lore par le biais d’un Codex, des minerais et bien entendu des combats contre des adversaires -avec au passage un bestiaire varié-. Jouable en temps réel, ces affrontements sont un régal et reprennent le flambeau d’un certain God of War dans les possibilités, le dynamisme et la nervosité. Sans oublier des combats de boss épiques. Selon le type d’arme en notre possession -et que l’on peut switcher à tout moment-, les attaques légères et lourdes diffèrent : un marteau sera toujours plus lent et dévastateur que de petites lames, cela va de soi. Nous pouvons également réaliser des esquives, parer, effectuer des contres, se protéger et même utiliser ce que l’on appelle une percée.
Mais ce n’est pas tout, puisque l’on peut également se servir d’attaques dévastatrices liées à l’arme équipée, et même lancer son bouclier sur l’ennemi. En outre, le titre se base sur les Valorplates, des armures que l’on peut forger avec divers minerais, avec un style Saint Seiya très appréciable et classe. Bien plus que du cosmétique, ces armures ont aussi des facultés passives et actives aux effets divers et variés (possibilité de brûler l’adversaire par exemple), dont une frappe spéciale nommée la Colère d’Archon.
Un système d’amélioration classique et efficace
Cependant pour révéler le plein potentiel des combats mais aussi des Valorplates et de votre équipement, on vous conseille d’augmenter le palier de difficulté de base pour avoir un bon challenge. Et surtout de bien vous équiper et de trouver votre propre build grâce aux mécaniques Action-RPG du jeu, les développeurs n’ayant pas hésité sur les possibilités d’amélioration. Comme de manière traditionnelle, l’XP que l’on engrange au fil des missions permet ensuite l’accès à divers points de compétences que l’on répartit sur un arbre de compétences dédié.
On peut par exemple augmenter la vitalité, les chances de coups critiques pour les éléments un peu plus « passifs » mais aussi des facultés comme l’accès à un Bouclier Primordial. Ce dernier permettant -après être chargé- de renvoyer environ 25% des dégâts subis aux ennemis alentour. Si vous vous trompez, il est même possible de redistribuer les divers PCs afin de se créer un nouveau build plutôt sympathique.
Bien sûr, ce ne sont pas les seuls éléments à prendre en compte, il ne faut pas oublier la Valorplate équipée ni les armes, et l’équipement général étant comme pour les Looter, réparti par ordre de rareté. Et comme on le sait, plus un équipement est rare, plus il est intéressant avec par exemple des bonus de soin ou encore d’attaque. Mettre au point différentes combinaisons a vraiment quelque chose de plaisant.
Looter oblige, le titre tourne autour de cette possibilité, et forcément la redondance peut vite prendre le pas au fil de l’aventure. Outre des missions de chasse, l’exploration et le End-Game permettant de continuer la réalisation de missions plus difficiles, revenir sur des lieux déjà visités sans avoir cette surprise de découverte peut en lasser plus d’un. Tout dépend donc de votre faculté à discerner si un jeu de ce calibre « Looter » peut vite vous ennuyer, ou si au contraire faire de courtes/moyennes sessions ne vous dérange pas. Car on le sait bien, les titres prônant le Looter évoluent à moyen et à long terme afin de nous proposer toujours plus de contenus et d’événements aléatoires.
Un visuel attrayant
Nous vous le disions en amont, Godfall est un soft très plaisant pour la rétine grâce à son univers s’inspirant de la mythologie, les décors sont détaillés, travaillés et profitent de très jolis panoramas (vestiges, cascades, forêt,…). Les développeurs n’ont pas lésiné sur les effets de particules notamment lorsque les ennemis meurent sous le coup de nos lames, ou sur les multiples effets de lumières et des Valorplates franchement classes. Par ailleurs, le soft de Counterplay Games dispose de deux modes graphiques : l’un favorisant les performances, l’autre la résolution. Il va s’en dire que pour ce genre d’expérience, jouer en mode performance est un vrai confort de jeu même si l’on y perd logiquement en graphisme. Et inversement pour le mode résolution avec un framerate vacillant.
Pour sa réalisation sonore, outre les bons bruitages de lames s’entrechoquant par exemple, l’équipe s’est appuyée sur Ben MacDougall, un compositeur pour le cinéma, la télévision et les jeux vidéo (Marvel vs. Capcom Infinite, Duelyst,…). Le résultat est une bien belle œuvre qui correspond parfaitement à l’épopée Heroic Fantasy vécue. Enfin les voix sont en anglais et les sous-titres en français.
Testé sur PS5