Eh oui, c’est assez rare pour le souligner, Light Fairytale adopte un format épisodique, une forme que l’on retrouve plus souvent pour les histoires narratives, même si récemment le Remake de Final Fantasy VII a pris ce même chemin « épisodique » en étant scindé en trois parties. Pour sa part, Light Fairytale est d’ailleurs prévu en quatre épisodes, dont deux ont déjà paru, l’épisode 1 dont il est question aujourd’hui, et la seconde partie est disponible depuis 2021 sur Xbox, PC et PS4 en dématérialisé. Mais l’aventure aurait pu ne jamais voir le jour sans la motivation, le travail et la passion de son auteur.
Conçu par une unique personne, le studio neko.works basé en France, est d’abord passé par une campagne participative sur Kickstarter en 2016 sous le nom Project Light (qui deviendra Light Fairytale). Malheureusement, la campagne n’a pas aboutie faute de financement. Mais plutôt que d’annuler son projet, l’auteur ayant pour ambition de créer ses propres jeux, a en quelque sorte mis ce JRPG de côté. Ceci pour laisser place à Super Night Riders, un jeu de course arcade sorti la même année (2016). Les revenus de ce dernier furent la principale source de financement de Light Fairytale. Deux ans plus tard (novembre 2018), le premier épisode de Light Fairytale est paru en Early Access sur Steam avant une sortie définitive en 2019. 2022 signe son retour sous le feu des projecteurs, à la fois grâce à cette édition physique PS4, mais aussi à sa sortie plus récente (en avril dernier) sur Nintendo Switch.
Un univers dystopique et de multiples références
L’aventure commence dans un monde dystopique, les habitant(e)s vivent dans une petite ville sous terre : Lower City. Régis par les ordres du gouvernement de l’Empire, ces villageois surnommés les charognards, survivent tant bien que mal en obéissant à la volonté et en travaillant de force pour l’Empire. De plus, cette ville souterraine est répartie en plusieurs strates, c’est-à-dire que plus les habitant(e)s vivent vers les profondeurs, plus ils sont pauvres et démunis, l’écho à Final Fantasy VII et Midgar se fait donc sentir. Pourtant il n’en a pas toujours été ainsi… Il y a bien longtemps le monde était prospère, d’ailleurs les sciences et la technologie étaient très avancées, au point même que les humains vivaient dans l’excès. Mais un phénomène inattendu arriva assez vite, et ce monde prospère fut détruit. L’humanité a donc survécu en se terrant pendant des milliers d’années, et cette partie de l’Histoire a ensuite été oubliée…
Aujourd’hui, le jeune, naïf, rêveur et paresseux Haru rêve d’une vaste plaine et d’un « plafond bleu », une chose qu’il n’a jamais vue : « le ciel ». Accompagné par son amie d’enfance Kuroko, combattive, adepte de technologie et secrètement amoureuse de son ami, Haru décide de tenter de découvrir ce fameux ciel bleu en tentant de se rendre à la surface. Mais pour ce faire, il devra « s’évader » et se rebeller contre l’Empire…
Un monde dystopique, des inégalités de classes sociales, une ville souterraine sans accès à la véritable lumière du jour, comment ne pas penser à Final Fantasy VII (nous l’évoquions tout à l’heure), à la série Tales of (Arise, Vesperia,…), ou encore à un épisode dont on sent fortement l’inspiration, Breath of Fire – Dragon Quarter : un monde souterrain et un héros qui est prêt à tout pour remonter à la surface du monde pour sauver la petite Nina.
Comme pour ces jeux précités, on découvre que les personnages ont ce qu’il faut pour devenir attachant au fil du temps (personnalité). Il faut dire que leurs interactions, parfois optionnelles et donc facilement ratables ou non, apportent plus d’épaisseur sur leur relation d’amitié à base de blagues, chamailleries, jalousie ou même certaines allusions plus adultes, assez présentes soit dit en passant. Nous ne parlons là évidemment que de ce premier épisode et ce dont il se compose. À voir donc si la suite reste sur cette belle promesse.
Précisons d’ailleurs que ce premier pan d’aventure peut être vécu dans un premier temps du point de vue de Haru puis de Kuroko après avoir fini le jeu une première fois. Les changements entre les deux héros ne sont pas drastiques mais plutôt légers, les personnages ne se séparant que peu. Cette feature, déjà vue ailleurs, a donc un certain potentielle, à voir pour les épisodes suivants -qui ne sont logiquement pas traités ici, ce test se basant uniquement sur cette première partie-.
Des bases traditionnelles
Avec ses inspirations des années 90 ou même des jeux précités, le gameplay de Light Fairytale ne dépaysera pas les aficionados des JRPGs. On y retrouve des zones interconnectées entre elles, des PNJs pour converser, des interactions afin de récupérer des consommables/objets, ou encore des séquences totalement facultatives. Il y a aussi l’accès à un mini-jeu, le traditionnel système d’équipement/magie (via des orbes) très peu utiliséa dans cette première partie, et bien-sûr des affrontements contre des opposants.
Ces batailles aléatoires peuvent surgir de deux manières, soit par le biais de zones circulaires prédéfinies, soit en progressant de façon plus classique. Dans les deux cas, une transition s’opère pour laisser place à des combats JRPG au tour par tour plus traditionnels.
On peut utiliser des objets, effectuer une garde, se servir de magie (en échange de PM), attaquer avec une arme principale ou encore via des capacités spéciales uniques à chaque personnage : protection pour Haru par exemple. Avec ces données, à vous de prendre l’avantage, d’exploiter les faiblesses adverses, les soins,… ce qui au passage, ne devrait pas être trop complexe.
Dernier point de ces affrontements, sachez qu’après avoir encaissé suffisamment de frappes via le remplissage d’une jauge spécifique, les deux protagonistes peuvent faire appel à une technique « fureur », là encore inédite à chacun. Pour un premier jet, c’est simple d’accès et l’équilibrage s’avère globalement bien dosé, dommage néanmoins que l’on ne profite pas de plus de panels de possibilités.
et des graphismes classiques
Passons maintenant à la partie technique/graphique. Testé sur PS5 par le biais de la rétrocompatibilité, nous n’avons rencontré aucun problème particulier. Visuellement, le soft utilise le moteur Unity pour ses modélisations, que ce soit pour ses personnages en Chibi, comme nous l’avons déjà vu dans d’autres productions estampillées JRPGs, que pour les quelques décors, plus industriels. Le titre profite également de très beaux artworks détaillés et de séquences en anime.
Musicalement parlant, les thèmes de Terry Chandler sont bien en accord avec les situations vécues. Rappelons que cette version physique PS4 contient l’OST et ses douze titres en format CD. Pour finir, si le titre ne propose pas de véritables doublages, les sous-titres sont disponibles en japonais, en anglais ou en français, avec de très légères coquilles dans l’ensemble du texte.
Testé sur PS5 via la rétrocompatibilité PS4