Candleman a été imaginé par Spotlightor, un studio chinois basé à Beijing (Pékin). À l’origine, le projet Candleman a vu le jour pour une participation à la « Ludum Dare game jam » en 2013. Les développeurs avaient alors 48 heures pour proposer un jeu autour du thème « 10 secondes ». Lors de cet événement, le concept, original et intéressant (incarner une bougie avec tous les éléments associés comme la combustion), a eu des retours positifs, tellement que par la suite, il a été repéré par le programme ID@Xbox, la branche indépendante du géant américain Xbox.
Plusieurs années après, le titre est sorti sur Xbox (2017) puis sur PC et mobiles en 2018, ainsi que sur Playstation 4 (2018) et Nintendo Switch (2019). Lors de ces années écoulées, le soft a même bénéficié d’un DLC agrémentant le nombre de chapitres disponibles à l’origine sur le jeu de base. Mais Candleman a également bénéficié du support de Red Art Games pour la sortie d’une édition physique en 2020 sur Nintendo Switch. Une édition par ailleurs accompagnée d’un joli livret de croquis et d’un fourreau cartonné.
Une aventure facilement immersive
L’aventure dépeinte dans cet univers nous emmène à la rencontre d’une bougie. Une bougie douée de conscience, qui se demande pourquoi elle s’enflamme mais aussi pourquoi elle est si différente des autres. Rapidement, cette dernière erra sur un ponton, tandis qu’une voix l’appelait au travers d’une porte en fer. Trouvera-t-elle les réponses à ses questions, à ses peurs ou encore à ses idéaux ? Ce sera à vous de le découvrir…
Aussi bizarre que cela puisse paraître, on se prend rapidement au jeu de découvrir ce qu’il va advenir de cette bougie, surtout que l’aspect « conte/poésie » avec une touche onirique et les doublages de la narratrice, arrivent facilement à nous attraper.
Un concept original, de belles idées, des puzzles, on en redemande !
Candleman se présente comme un jeu innovant entre Plate-Forme et Puzzle. Cette innovation provient principalement de son concept initial : incarner une bougie et par extension son bougeoir, avec tout ce qu’il s’y rapporte tel que la flamme, la cire, la pénombre et bien-sûr la lumière des éléments à prendre en compte tout au long de l’aventure. Une aventure d’ailleurs répartie en plusieurs chapitres, eux-mêmes composés de plusieurs niveaux, le chiffre étant variable de l’un à l’autre.
Grâce à une simplicité des commandes et une maniabilité exemplaire, à travers chaque Level on guide donc cette bougie dans sa quête. Le but de chaque niveau étant de se rendre d’un point A (lancement du Level) jusqu’au point B (représenté par un portail), en se frayant un chemin et en évitant toute sorte de pièges.
Pour ce faire, seulement trois touches sont à retenir : en premier le traditionnel déplacement, en second un saut, ce dernier étant à maintenir plus ou moins longtemps pour modifier « l’allonge » et ainsi voyager de plateforme en plateforme sur différentes hauteurs, mouvantes, etc…
Si ces deux actions sont très traditionnelles et classiques dans le monde des Plateformers et du jeu vidéo en général, la dernière action, en l’occurrence « brûler » apporte une dimension toute particulière à Candleman. Vous le savez par le biais de la vie réelle, dès lors que l’on allume une bougie le soir, on éclaire une partie de la pièce dans laquelle on se trouve, mais une fois éteinte, on se retrouve dans la nuit noire. Dans le soft, c’est la même chose, l’ensemble des niveaux adoptent des décors soumis à une certaine pénombre plus ou moins prononcée, avec parfois un adoucissement dû à la lueur d’un phare maritime.
Sous les rayons lumineux de ce phare, progresser n’est toutefois pas sans danger, mais dans l’éclipse la plus totale il faut s’en référer à la lumière de cette petite bougie en l’allumant par une simple pression. Mais attention tout de même, car si chaque seconde où la flamme vive est présente, on y voit plus clair sur une certaine distance, cette même flamme consume petit à petit la cire de cette bougie. Dès qu’un seuil d’allumage de dix secondes est atteint, la petite bougie n’est plus (consumée entièrement) et il faut alors recommencer le(s) passage(s) concerné(s), voire recommencer au précédent checkpoint (représenté également par une bougie mais plus imposante) que vous aviez précédemment allumée.
La progression se fait donc à tâton, il faut à la fois réfléchir, anticiper les approches en regardant bien les alentours et les endroits sûrs dès que l’on éclaire une parcelle, mais aussi faire preuve de grande prudence afin de ne pas tomber dans une crevasse, un trou, un précipice ou pire une étendue d’eau ! Eh oui, si elle se retrouve complètement sous l’eau, la petite bougie « trépasse » et là encore, il sera nécessaire de recommencer au dernier checkpoint. Bien sûr, il n’y a pas que ces deux éléments qui instaurent du danger, chaque niveau et chapitre possède son propre lot de pièges.
Si les premiers Levels utilisent des principes très simples comme le fait de faire rouler des bouteilles ou de modifier le sens de la gravité de planches en bois (vers la droite et la gauche), ainsi que des pièges tout à fait évitables à l’instar donc de ces trous ou de l’eau accentuant cette accessibilité globale, les bonnes idées renouvèlent au maximum l’expérience et se distillent au fur et à mesure de l’aventure, les meilleures et plus ingénieuses arrivant même plus tard, notamment avec le contraste des jeux d’ombres chinoises.
Pour vous citer plusieurs exemples que l’on trouve à travers les Levels, en plus de bougies à dénicher plus ou moins cachées, ces dernières représentent l’objectif secondaire, et chaque lieu profite d’une caméra adaptative pouvant prendre différents angles de vue (trois quart, side-scrolling,…) sans jamais être prise en défaut. Il y a des éléments de la nature pouvant aider à progresser, comme par exemple le souffle du vent, des « pétales de fleurs » voguant sur l’eau, ou même des barres à roue de bateaux afin de diriger l’intérieur de bâbord à tribord.
Et là, nous n’avons même pas encore évoqué les éléments/objets réagissant à la lueur des flammes de la bougie. Il peut s’agir aussi bien d’aides bienvenues que de pièges un peu plus « vicieux » sans pour autant être insurmontables, bien au contraire. Par exemple, à la lueur de la flamme certains fruits « mûrissent » à grande allure et tombent au sol menaçant de vous écraser, d’autres plantes phosphorescentes, également piquantes, empêchent de passer mais la nature, aussi belle que sauvage, peut être de la partie. Mais chut, nous n’en dirons pas plus.
Une beauté poétique et onirique
Comme nous le faisons habituellement, parlons à présent de la technique et bien évidemment de la palette graphique. Il n’y a pas à dire, Candleman a été réalisé avec un soin vraiment tout particulier. Jouant sur la pénombre et les sources de lumière, les jeux de variations entre les deux ont été conçus avec une grande intelligence. C’est très poétique, enchanteur et nettement mis en valeur par la diversité des décors. On pense entre autres à ces fleurs s’épanouissant à la lueur de cette douce lumière, faisant office de sublimes passages.
Concernant l’environnement sonore, on est également agréablement surpris par les thèmes en parfaite adéquation avec l’ambiance, même si ces derniers se font parfois assez discrets, ceci afin de laisser place aux différents bruitages très bien réalisés. Pour finir, sachez que si la voix de la narratrice est en anglais, les textes à l’écran, présentant de légères coquilles, sont intégralement en français.
Testé sur Switch