Au départ Adrián Cuevas et Roger Mendoza ont passé quelques années à réaliser des jeux AAA, ainsi que des expériences interactives, les deux amis ont alors rencontré Conrad Roset, artiste souhaitant apporter son art au monde vidéoludique. Ensemble, ils ont créé le sublime jeu vidéo Gris.
Les membres de l’équipe de Nomada Studio, situé à Barcelone, n’ont pas que la fibre du jeu vidéo, certains sont plus expérimentés dans des domaines comme l’illustration, le graphisme ou encore la peinture. D’ailleurs pour Gris, en plus de Conrad Roset, ils ont fait appel à Berlinist sur l’aspect sonore, un régal ! Pour Neva, le studio délivre une nouvelle fois un message émotionnel fort.
Intense
Cette fois, Neva (le titre) nous fait incarner Alba, accompagnée par une louve majestueuse et un petit louveteau du nom de Neva. Le trio livre une lourde bataille contre le « mal », des ténèbres faisant grandir la corruption au cœur de la nature. Mais malheureusement, la louve majestueuse perd la vie en défendant corps et âme Alba et sa progéniture. Désormais seuls, les deux personnages continuent leur route et leur quête.
Rien que le début de l’épopée nous plonge dans d’intenses émotions, avec un crève-cœur si tant est que l’on soit sensible à ce récit visuel, ou encore d’avoir un amour inconditionnel des animaux. Et même si ce n’est pas le cas, il vous sera difficile de rester de marbre durant toute la durée de l’épopée.
Bien que courte (environ trois heures), cette aventure réussit à nous immerger totalement, car comme Alba, nous aussi on souhaite apporter du réconfort, de la tendresse à Neva et à protéger ce louveteau avec un amour presque maternel. En plus de toucher la corde sensible, même Cristina Pena effectuant le doublage d’Alba (juste via des sons et quasiment uniquement le nom de l’animal) est clairement habitée, les intonations reflétant la joie, la crainte, et même l’inquiétude que l’on ressent soi-même en ne voyant pas Neva dans son champ de vision.
Nous sommes ainsi face à une œuvre poétique allant plus loin que son propos visuel, et ce nouveau message, ou plutôt les nouveaux messages, on les a bien ressentis, avec bien sûr en premier plan cet amour délivré à la famille, aux parents et enfants, explorant par la même occasion les premiers pas jusqu’à l’adolescence et les moments adultes et à la planète et les effets négatifs que l’Humanité peut apporter à l’écosystème.
Accessible
Comme pour leur première production (Gris), Neva est également un Puzzle-Platformer. Jouable en side-scrolling avec une nette dose de verticalité, le duo voyage dans des environnements enivrants de beauté se métamorphosant au gré des saisons.
Au cours des pérégrinations, on évolue via un saut simple et double, d’esquives ou encore de dashs dans les airs, ces mouvements de base se réalisant avec brio permettant de résoudre des énigmes simples d’accès et des phases de plateforme pouvant nécessiter une certaine dextérité.
On ne vous parle ici que de la base, les développeurs ayant inclus de nouvelles « possibilités/capacités » au fil de l’aventure, si certaines d’entre elles sont forcément plus connues; l’ensemble est intégré de manière subtile pour permettre d’accéder à un Game Design / Level Design intelligent et rafraîchissant.
On omet volontairement de vous présenter des passages plus intenses, mais ces derniers apportent un petit coup de tension plus que bienvenu. En complément, Nomada Studio a aussi inclus des affrontements via un système à la fois très classique et efficace alliant enchaînement d’attaques au sol et dans les airs. Il ne faut pas non plus oublier les esquives afin de ne pas recevoir des dégâts, dégâts que l’on peut régénérer avec des frappes et via des autels. Là encore, les développeurs ont su alterner les séquences afin de garder un très bon rythme.
Sublime tout simplement !
A l’instar de Gris, les développeurs ont encore une fois réalisé une œuvre d’art absolument magnifique. Telle une peinture, Neva (le jeu) s’anime sous nos yeux ébahis et émerveillés par cette somptueuse beauté poétique reflétant également les saisons. Les animations pullulent sur les trois plans de jeu, il n’y a absolument aucune fausse note, les teintes de couleurs symbolisant la vie sont choisies avec brio, et contraste vraiment bien avec les opposés de la « noirceur » que représentent les créatures et leur soif de destruction.
Les thèmes musicaux, eux, sont une nouvelle fois signés par Berlinist, et que dire si ce n’est qu’elles sont en symbiose avec les moments vécus à la fois doux, puissants et rythmés. Comme pour l’artistique c’est un sans-faute. Pour finir, reprécisons que le doublage est extrêmement bien effectué et que les indications de commandes sont indiquées en français.
Testé sur PS5 via un code fourni par l’éditeur