Édité par Square Enix, The Diofield Chronicle est le fruit d’un développement conjoint entre ces derniers et le studio indépendant japonais Lancarse. Pour mémoire, Lancarse est le développeur de Monark, Lost Dimension ou encore les opus Etrian Odyssey, The Legend of Kage 2, Zanki Zero ou encore Shin Megami Tensei – Strange Journey. Habitué aux mécaniques RPG riches et complètes, The Diofield Chronicle ne déroge pas à la règle, en mettant également en place le genre « RTTB » (Real Time Tactical Battle). Avant d’y venir plus en détail, parlons du scénario de l’aventure mêlant guerres et conflits, bien plus mature et sérieux que ce que nous avons généralement l’habitude de voir avec les softs de la catégorie RPG en général.
Un récit mature et sérieux
Réputée pour être considérée comme le foyer des dieux, l’île de DioField avait toujours connu la paix, mais un jour une vague de chaos s’était approchée. Tout ceci a débuté durant le séjour du quatrième prince : Levantia Shaytham, à Lestershire, où le jeune homme fut attaqué. Lors de cette attaque, le prince put compter sur deux amis de longue date : Fredret et Andrias. Malheureusement, en s’enfuyant ils furent victimes d’une embuscade et le prince Levantia fut assassiné.
Huit ans plus tard, Andrias Rhondarson, Fredret Lester et Izelair Wigan forment un groupe de soldats mercenaires. Lors d’une mission contre des bandits, ils sauvent Lorraine Luckshaw ; cette dernière, agent du gouvernement local, est à la solde du Lord William Hende du Conseil des Lords.
Voyant leur bravoure et leur courage, Lorraine décide de les présenter à son chef, le commandant Yuzim Yorden, ceci afin de les enrôler dans une unité militaire d’élite privée. Les trois compagnons acceptent volontiers et se rendent au camp d’Elm (le HUB du jeu que nous détaillerons un peu plus bas). Rapidement, en prouvant leur valeur et plan tactique, ils gravissent les échelons de cette milice nommée les « Renards Bleus ».
Pendant ce temps sur le continent de Rowetale, une guerre éclate entre l’Empire et l’Alliance, mais au large des côtes nord-ouest de là , le Royaume d’Alletain, situé sur l’île de Diofield, attire toutes les convoitises. Et pour cause, on y trouve le « jade », une ressource précieuse en abondance sur l’île, cet ingrédient étant très précieux pour la magie moderne. Les deux camps vont alors s’intéresser de très près à l’île, et les combats semblent inévitables… Mais un mois plus tard, non seulement des rébellions ont lieu, mais des événements étranges surviennent également…
Sans aller plus loin dans les détails, au risque de spoils, le récit de The Diofield Chronicle arrive à capter notre attention. La narration se distille au fil de l’avancée en restant sérieuse et mature, tout en profitant d’un Lore vraiment dense, travaillé et difficile à maîtriser (passage à la bibliothèque indispensable pour tout comprendre).
En plus de cela, les personnages n’ont pas été mis de côté. On découvre leurs différentes réactions face au conflit, leurs motivations et finalement l’impact « intérieur » qui en découle sur leur vie et choix. Évidemment, on aurait aimé encore plus de mise en valeur avec d’autres dialogues supplémentaires histoire d’étoffer le tout, mais combinés à cet ensemble géopolitique, c’est vraiment crédible. Si vous aimez les tons matures, sérieux et les enjeux politiques, vous allez forcément apprécier !
Une palette Gestion épurée et efficace
Si son scénario est déjà intéressant, le gameplay l’est tout autant, à commencer par un axe RPG / Gestion vraiment très complet et épuré à la fois.
Distillées au fur et à mesure entre chaque avancée du récit afin de ne pas se sentir perdues, des améliorations de tous types sont disponibles au camp d’Elm, le HUB du jeu.
Dans ce dernier, outre les discussions entre personnages, il est possible d’utiliser les Gulds, la monnaie locale, pour plusieurs services à l’image d’achats objets, d’armes (épée, pistolet, lance, etc…) ou encore d’accessoires (bottes, casques,…). A propos, les sommes demandées étant élevées, choisissez vos priorités d’achats/gestion avec soin et n’hésitez surtout pas à réaliser des missions secondaires pour acquérir des deniers.
En effet, les différents types d’armement possèdent non seulement des variations de statistiques mais aussi des compétences offensives que d’autres armes n’ont pas, de même pour les accessoires modifiant les attributs de statistiques (PV supplémentaire, défense,…) et les capacités défensives.
Mais ce n’est pas tout, s’il est envisageable de vendre des objets/équipements possédés en un ou plusieurs exemplaires, comme très régulièrement pour récupérer un peu d’argent, les Gulds font également office de « reset » de points de compétences/capacités de l’équipe (nous en parlerons plus bas) ; là encore pour effectuer l’une de ces actions (reset), un passage à la caisse sera obligatoire, sachant encore une fois que la somme demandée est assez conséquente… Cette dépendance à l’argent est aussi présente dans l’agencement du quartier général… évolutif de surcroît.
Par exemple, en confiant de l’or à un marchand, de nouvelles pièces d’armements/accessoires seront accessibles, alors que l’alchimiste peut, de son côté, faire des recherches et donc du développement d’armes. Si le titre ne fait pas dans l’excès en proposant trop de choses, cette partie gestion de l’économie est vraiment plaisante pour se sentir impliquée, même si les Gulds ne coulent pas à flots.
Multiples améliorations : personnages et classes
En plus de ces éléments, on retrouve aussi un système d’équipement pour chaque membre des Renards Bleus, à l’instar du type d’armement qui rappelons-le, modifie la palette de capacités offensives/défensives, des accessoires ainsi que deux arbres de compétences distincts et très utiles.
Le premier, assimilable à un arbre de talents (ou aptitudes) est unique pour chaque protagoniste. Pour une explication simple, à chaque Level Up on obtient des PA (points d’aptitudes). Une fois en poche, on peut les dépenser soit pour renforcer des PVs, les dégâts infligés, survivre à une attaque mortelle ou encore augmenter le pourcentage de soin reçu. L’important à savoir, c’est que l’on peut renforcer plusieurs fois le même type de « talents » selon les priorités.
En revanche pour le deuxième, c’est un arbre de compétences multiples, disons de « classes » demandant davantage de réflexion. Dans cette partie, on ne parle donc pas d’un protagoniste unique mais bel et bien de classes d’unités, comme les TRPG (Tactical-RPG) par exemple. Ainsi, si chaque type d’unités possède ses propres atouts et acquisitions pour les soldats ou encore les cavaliers, les dépenses allouées aux points de compétences ou PC pour les apprentissages sont « regroupés ». Autrement dit, si vous avez trois PC et que vous en dépensez deux pour l’unité/classe « Soldat », il ne vous restera qu’un seul à dépenser parmi toutes les classes disponibles : tireur d’élite, cavalier ou même soldat par exemple.
Si le retour en arrière est toujours envisageable avec un « reset » moyennant finance onéreuse pour rappel, il ne faut pas se précipiter mais plutôt anticiper les futurs événements, d’autant que l’on peut modifier nos formations.
Pour simplifier, quatre personnages peuvent se joindre à la bataille en tant que « chefs » auxquels on peut affecter quatre adjudant(e)s. Ces derniers, en renfort, peuvent être permutés par la suite mais permettent aussi l’accès à une palette de compétence, comme par exemple Izelair et sa capacité « Anti-Bouclier » pouvant annuler une technique ennemie.
En réfléchissant bien, plusieurs associations peuvent déboucher sur de belles combinaisons alliant à la fois offensive et défensive. Dans tous les cas, l’ensemble de ces données est vraiment à prendre en compte pour le bon déroulement des affrontements, encore plus dans une difficulté élevée.
Un gameplay RTTB bien ficelé
Après avoir sélectionné une mission sur une mappemonde (la table du briefing), quelques derniers ajustements sont autorisés : des emplettes, se servir de l’institut, modifier ses unités,… puis évidemment commencer la mission.
De genre « RTTB » ou plus communément « Real Time Tactical Battle », les affrontements se déroulent sur un champ de bataille façon dioramas en stratégie temps réel. Vraiment bien ficelé dans leur principe et fonctionnement, il faut commencer par déplacer la fine équipe à l’aide de commandes de raccourcis ou manuellement via un curseur, voire via un cercle de zone puis choisir de les faire bouger en simultané, ou alors un par un, avec ou non des points de repère, puis laisser les unités frapper de manière automatique.
L’idée, c’est de réfléchir à un placement optimal, les attaques de zone devant être esquivées, tandis que les attaques de dos et en embuscade occasionnent plus de dégâts. On peut alors isoler sa cible ou faire une frappe conjointe à deux endroits en même temps, en séparant le groupe. Si les premières tentatives peuvent engendrer un très très léger souci de précision, l’assimilation se fait très rapidement.
Avec ce facteur stratégique des déplacements, lors des assauts en offensives ou alors en protection d’escorte, on peut ralentir le temps afin de sélectionner des compétences selon le personnage/classe associé : du soin sur cible unique, en zone, frappes d’annulation, attaque à distance multiple, etc… Chaque type d’action a ses atouts mais toutes consomment une partie des points de PE (équivalent à du mana).
Alors même si des potions et des fragments de jade régénérants en petite quantité sont disponibles sur le terrain, il faut savoir s’en servir au moment opportun pour cibler davantage d’opposants et ne pas tout gaspiller d’un coup. Et ce d’autant plus que l’action se déroule sans aucun temps mort, la difficulté étant également présente, il ne faut pas se reposer sur ses lauriers pour parer à toute éventualité. Dans ces conditions, et face aux boss, eux aussi pouvant faire des frappes de zone, on vous conseille de faire attention à la fonction de vitesse. Multipliée par deux, tout s’enchaîne encore plus vite, même parfois trop vite.
En outre, selon les « PT » accumulés lors du combat, on peut faire appel à des invocations dévastatrices faisant aussi bien de lourdes frappes de zone que de soins en cas de coup dur. On vous rassure tout de suite, s’il l’on ressent une sorte de déséquilibrage en début de course, sur la longueur il n’en est rien. Par contre, la routine peut rapidement s’installer si l’on effectue le même mode opératoire ; comptez d’ailleurs entre cinq et dix minutes par mission. Cependant, on émettra un petit bémol : on aurait aimé avoir plus de variétés d’objectifs sur la durée.
Des thèmes avec de grands noms
Profitant d’un petit budget par rapport à une grosse production du même éditeur (Square Enix), The Diofield Chronicle prend une double approche visuelle. Si durant les cinématiques et les passages dans le HUB, on aurait aimé plus d’expressions faciales et de « ridules », la direction artistique fait son petit effet. Que cela soit au niveau de l’architecture globale, le discernement du rang social ou même du briefing des missions.
De plus, les différents dioramas en 3D représentant les champs de bataille et les pions façon jeu d’échecs apportent vraiment une plus-value, ou du moins un certain cachet. Les effets visuels (magies, compétences, frappes,…) sont bien réalisés, et l’on retient facilement les apparitions d’invocations venues tout droit des FF (Final Fantasy) à l’instar de Bahamut par exemple. De très beaux clins d’œil qui raviront les aficionados de cette franchise !
Pour sa palette sonore, le soft fait également un sans-faute. Outre des bruitages bien réalisés, Brandon Campbell et Ramin Djawadi (Game of Thrones) nous livrent une très belle partition musicale. Terminons en précisant que les voix sont disponibles en anglais et japonais, et les sous-titres en français.
Précisons également que trois choix graphiques sont disponibles : Full HD avec un grain un peu flou, de la 4K en qualité graphique et enfin de la 4K donnant la priorité à la Performance.
Testé sur Xbox Series X