A l’origine, la licence JRPG Valkyrie Profile a débuté sous la houlette de Tri-Ace, le premier opus fut disponible en 1999 au Japon avant son exportation en Occident durant l’année 2000. Le studio japonais, également connu pour la saga très prisée Star Ocean, Infinite Undiscovery ou encore le très bon Resonance of Fate, n’a d’ailleurs pas participé au développement de ce Valkyrie Elysium mais à la création de Star Ocean – The Divine Force, qui sera disponible rappelons-le, le 27 octobre.

Premier volet passant à un véritable Action-RPG en temps réel, Valkyrie Elysium a été confié au studio Soleil. Derrière ce nom se cache une équipe comprenant d’anciens membres de la Team Ninja, ils ont déjà travaillés sur Naruto to Boruto – Shinobi Striker, Devil’s Third sur Wii U, PC, Ninjala, et préparent le prochain Wanted Dead prévu pour la Saint-Valentin 2023. Valkyrie Elysium est pour l’heure leur dernier titre disponible à ce jour, et bien qu’une transition d’équipe ait eu lieu, les thèmes de la mort et la mythologie nordique chers à la franchise n’ont pas été oubliés.

Sauver le monde

Si les différents royaumes (Asgard, Midgard et Niflheim) étaient en paix, rapidement une guerre éclata au sein d’Asgard, menée par les forces asgardiennes et le dieu Odin contre la louve géante Fenrir, cette dernière ayant montrée ses crocs au monde. Un conflit de vaste ampleur durant lequel de nombreuses pertes furent déplorées, tant du côté des espèces que des Dieux. Un jour, Odin, muni de sa lance, réussit à transpercer le crâne de la bête Fenrir, tandis que cette dernière lui planta ses crocs en pleine gorge.

Grièvement blessé, Odin se retira et avec le peu de pouvoir lui restant, invoqua une Valkyrie (que l’on incarne). Celle-ci devient alors sa passeuse d’âme. En tant que telle, Odin lui donne la mission de sauver et donc de purifier les âmes corrompues de Midgard, ceci afin de mettre un terme à la prophétie de la fin du monde : le Ragnarök.

Bien que le but de cette histoire/intrigue mystérieuse et mélancolique soit racontée de manière assez concise, Valkyrie Elysium possède pourtant un Lore suffisamment riche et dense, à condition bien sûr de prendre le temps de s’intéresser un minimum à ses à-côtés. Effectivement, c’est dans les écrits et souvenirs des âmes errantes perdues au sein de Midgard -représentées par des fleurs en collectible- que l’on découvre petit à petit des éléments intéressants enrichissant le Lore. C’est également le cas pour les Einherjars, des guerriers morts au combat pouvant nous assister (on y reviendra). Reconstituer leur passé, connaître leurs épreuves et leurs doutes/remords -dans un menu dédié- est vraiment quelque chose de bienvenu pour notamment épaissir leur personnalité.

Des améliorations efficaces

Pour ce dernier épisode de la série en date, Valkyrie Elysium a donc opté pour une progression en Action-RPG temps réel au lieu des traditionnels combats au tour par tour. De ce fait, la durée de vie du soft est forcément moins grande, mais ce n’est pas pour autant que le travail sur le gameplay (affrontements/améliorations) a été bâclé, bien au contraire.

Entre chaque mission découpée en chapitre avec un système de notation dans la veine des Beat’em All classiques (Bayonetta, Devil May Cry ou encore Soulstice), nous nous retrouvons au Valhalla, le repaire du Dieu Odin. Dans cette structure, il est possible de s’entraîner face à des monstres dans une arène, de parler à ses compagnons Einherjars secourus, d’améliorer son armement (via un point de sauvegarde) et ses facultés, ces deux options étant également disponibles en pleine mission, et enfin réaliser des quêtes annexes ou continuer la mission principale.

Disons-le tout de suite, ces missions annexes consistent juste à rapporter certains objets ou pourfendre des monstres en revenant dans des lieux précédemment visités, chaque mission secondaire étant notée et possédant diverses récompenses à la clé comme des matériaux nécessaires à la progression des armes/facultés de la Valkyrie. Un côté Fedex pouvant plaire ou déplaire, de notre côté on aurait bien aimé quelque chose d’un plus moderne dans la structure.

Parlant justement de matériaux (gemmes/âmes), ils sont à récupérer au cœur de missions sous forme d’éléments destructibles mais aussi en exploitant les faiblesses de nos adversaires. Grâce à eux, il est alors possible d’octroyer de la puissance supplémentaire à vos armements, et donc débloquer de nouveaux enchaînements ; au passage utiliser une même arme augmente également son pouvoir.

Mais ces gemmes ont aussi une autre utilité efficace : l’apprentissage dans trois arbres de compétences distincts de la force à la défense en passant par le soutien. Si l’on peut ainsi renforcer sa défense ou même augmenter sa puissance de frappe, il est envisageable de débloquer diverses capacités actives ou même passives, comme des dérivés de frappes ou l’augmentation de l’une des trois jauges dédiées : les points de vie, la jauge d’arts divins (des capacités liées à des « losanges ») et enfin la jauge d’Einherjar permettant de les invoquer plus ou moins longtemps.

On vous laisse évidemment quelques surprises comme le système de « runes » et les améliorations des Einherjars mais sachez que les arts divins s’acquièrent d’une manière différente des capacités offensives/défensives. Effectivement si pour ces derniers on doit passer par des arbres de compétences, ici l’acquisition d’arts divins se passe par l’obtention de récompenses de missions et l’exploration plus poussée des environnements (des coffres à dénicher).

Un système de combat vraiment bien ficelé

Ces environnements sont explorables à chaque fois que l’on accepte une mission au sein du HUB (Valhalla). On parcourt alors un lieu unique proposant des zones de tailles diverses avec des embranchements, ou encore des couloirs donnant parfois un effet labyrinthique -une structure à l’ancienne donc- dans l’optique de trouver des âmes égarées, coffres, Einherjars, gemmes, et bien entendu purifier des morts-vivants (les « monstres ») en les combattant.

Ces affrontements au cœur du titre sont l’un des véritables points forts de Valkyrie Elysium. Au fil du jeu et des pouvoirs acquis, on découvre de plus en plus de mouvements pour combattre, et ceci même s’il subsiste quelques soucis de ralentissements, ou bien une caméra parfois traître notamment dans les petites zones -comme vu dans le genre et les Beat’em All-.

Face aux ennemis, on peut se battre à l’aide d’attaques légères ou plus puissantes, à combiner pour réaliser plusieurs types de combos, ces derniers changeant en fonction du type de l’arme équipée. Il est également possible de réaliser des gardes ou des esquives, mais aussi de se servir d’arts divins liés le plus souvent à des effets élémentaires. Nos adversaires souffrant de certaines faiblesses, il faut bien entendu les exploiter en utilisant les différents sortilèges appris à disposition, mais aussi des armes dédiées, tout en sachant que cela peut avoir des répercussions sur les autres opposants de la même zone.

Ainsi, plus on se sert de ces avantages, plus on peut mettre l’ennemi en état de choc (dit « broyé ») et les immobiliser pendant un certain temps, ou même les faire brûler à petit feu pour engendrer davantage de dégâts. En surnombre adverse, l’exploitation élémentaire est rapidement une bonne solution, mais ce n’est pas tout car Valkyrie a plus d’un tour dans son sac. Elle peut en effet se mouvoir vers un ennemi à l’aide d’une sorte de grappin et frapper au contact de son adversaire avant d’enchaîner des combos (selon les capacités apprises), ou même faire appel aux Einherjars.

Ces Einherjars que l’on invoque soi-même ou par le biais de certains « automatismes » à découvrir, ont aussi leur propre spécialité : corps-à-corps ou à distance, en plus de pouvoirs élémentaires différents. Très utile sur le champ de bataille, associée une lame à un Einherjar permet de décupler les dégâts de ce même type (foudre,…), et même d’effectuer des sortilèges renforcés. Vous l’aurez compris, ce système de combat offre une belle palette de possibilités et s’avère efficace malgré les petits bémols indiqués plus haut.

De superbes musiques

Dépeindre un monde dénué de vie, dévasté avec un sentiment de solitude palpable, mais aussi empreint de mythologie nordique, c’est la vision que propose Valkyrie Elysium, comme ses aînés avant lui. Cependant, avec le budget alloué au studio Soleil pour le développement, chacun(e) n’y trouvera pas forcément son bonheur.

Déjà sur le point de vue de l’absence de vie, ou du moins l’aspect « vide » des environnements, une justification scénaristique liée à la fin du monde et du Ragnarök, malgré la présence d’une certaine atmosphère.

Mais aussi par la technique. Testé sur PS5, le soft réalisé sous Unreal Engine souffre de quelques ralentissements et de popping de végétation. C’est assez regrettable d’autant que la palette et la direction artistique proposent des choses intéressantes. On pense notamment au bestiaire qui bien que limité s’avère très inspiré au niveau du design, et à certains lieux profitant de beaux jeux de lumière et de brillance avec une certaine élégance.

Concernant l’aspect sonore, comme souvent dans l’univers du jeu vidéo et des RPGs, les voix sont disponibles en anglais et en japonais, mais c’est surtout au niveau musical que Valkyrie Elysium se démarque. Avec Motoi Sakuraba aux commandes, le compositeur d’opus Tales of, Dark Souls, Star Ocean ou encore le prochain Eiyuden Chronicle Hundred Heroes, nous livre une très belle partition, les thèmes étant vraiment en adéquation avec les moments vécus (calme, violence,…), du tout bon de ce côté-là. Terminons en signalant que les textes sont intégralement écrits en français.

Testé sur PS5